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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

Danemark, pendant la campagne Let's talk about yes. Crédit : Jonas Persson

Nos 15 plus belles victoires en 2020 

L'année 2020 a été difficile, mais elle a tout de même apporté des victoires dont nous pouvons nous réjouir. Que ce soit en écrivant des lettres, en signant des pétitions ou en manifestant, de nombreuses personnes se sont unies, malgré les nombreux obstacles qui se sont dressés, et ont démontré que le changement est toujours possible ! Pour le prouver, voici 15 exemples de nos plus belles victoires en 2020.  

1. Le sexe sans consentement est un viol

Au Danemark, le gouvernement a accepté de modifier le Code pénal pour enfin reconnaître qu’un rapport sexuel sans consentement est un viol. Cela fait suite à des années de campagne de groupes de défense des droits des femmes et de victimes et à la campagne Parlons de consentement d’Amnesty. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le Danemark est seulement le 12ème pays d’Europe à reconnaître les rapports sexuels sans consentement comme des viols. Mais cette nouvelle positive marque une accélération dans l’évolution des lois sur la reconnaissance du viol et d’autres pays s’apprêtent également à modifier leur législation. Lire notre article.

L’Espagne et les Pays-Bas ont quant à eux récemment annoncé des projets de modification de leur législation nationale pour reconnaître ce fait.

2. Au Sierra Leone, même enceintes, les jeunes filles peuvent retourner à l’école

Des écolières devant un tableau noir en Sierra Leone. Crédit : William Vest-Lillesoe / IBIS

Cette année, le gouvernement de Sierra Leone a permis aux jeunes filles enceintes de retourner à l’école. Une bonne nouvelle, dans ce pays où il est malheureusement fréquent que des jeunes filles subissent des mariages forcés et précoces, et tombent enceintes au cours de leur scolarité. Depuis 2010, les jeunes filles enceintes n’avaient plus le droit d’aller à l’école au Sierra Leone. Privées d’éducation, leur avenir était compromis. Mais le 30 mars 2020, grâce à la mobilisation internationale, le gouvernement a annulé cette mesure discriminatoire. Une décision porteuse d’espoir pour toutes les jeunes filles enceintes en Afrique !   

3. La peine capitale recule encore

👉 L’adolescent sud-soudanais Magai Matiop Ngong avait été condamné à mort à l'âge de 15 ans. Il est finalement sorti du couloir de la mort le 29 juillet. Touchées par son cas, des personnes du monde entier avaient envoyé pas moins de 765 000 messages de soutien dans le cadre du Marathon des lettres en 2019. Le cas de Magai Matiop Ngong a ouvert un débat sur le recours à la peine de mort contre des mineurs au Soudan du Sud, ce qui constitue une avancée rare et encourageante. 

👉 Autre bonne nouvelle, le Colorado est devenu le 22ème État américain à abolir officiellement la peine de mort à la fin du mois de mars. Les dernières condamnations à mort ont été commuées en peine de prison à vie par le gouverneur Jared Polis qui a déclaré lors de la signature du projet de loi qu'il n'y avait jamais eu de condamnations à mort « justifiées », et qu'il ne pouvait pas y en avoir.  En savoir plus.

👉 L’Arabie saoudite a annoncé qu’elle prévoit d’abolir la peine capitale pour les personnes âgées de moins de 18 ans au moment du crime commis, dans les affaires ne relevant pas de la Loi de lutte contre le terrorisme. Un grand pas en avant mais à nuancer, puisque le pays a atteint un nombre record de 184 exécutions en 2019. Lire notre article.

👉 Enfin, lors de sa séance plénière, le 16 décembre, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution relative à l'instauration d'un moratoire sur les exécutions dans l'objectif d'abolir totalement la peine de mort : 123 États se sont prononcés en faveur de cette proposition. Le nombre d’États votant en faveur de ces résolutions est passé de 104 en 2007 à 121 en 2018 et 123 en 2020. Un signe que l’on se dirige vers une abolition universelle et que les exécutions cautionnées par l’État n’ont plus leur place dans le monde moderne ! En savoir plus.

4. Des militants et défenseurs des droits humains ont été libérés grâce à notre mobilisation ! 

Grâce au travail de campagne sans relâche de nos sympathisants, des personnes injustement placées en détention ont été libérées. Parmi elles :  

👉 Wang Quangzhang, un avocat chinois spécialisé dans la défense des droits humains, a retrouvé sa famille en avril après avoir passé 4 ans et demi en prison. Il avait été pris pour cible en raison de son travail de dénonciation de la corruption et des atteintes aux droits humains. Nous faisons campagne en faveur de sa libération depuis son arrestation. 

👉 Quelques semaines plus tard, c’était au tour de Li Qiaochu, défenseure des droits des femmes et des droits des travailleuses et travailleurs en Chine, d’être libérée sous caution et autorisée à rentrer chez elle. Li Qiaochu avait été emmenée par la police en février, et ce n'est que deux mois plus tard que la police a confirmé qu'elle était détenue. Nous avions rendu public la disparition de Li Qiaochu par le biais d’une campagne de lettres et nous nous étions largement mobilisés, ce qui a peut-être conduit à cette libération exceptionnellement rapide. 

👉 Après plus de deux ans de détention dans un «camp de rééducation» chinois, Guligeina Tashimaimati, d’origine ouïghoure, a été remise en liberté. La doctorante d'une université en Malaisie était rentrée chez elle, dans le district d'Ili dans la région autonome du Xinjiang, le 26 décembre 2017. Elle était portée disparue depuis. Peu après sa libération, Guligeina Tashimaimaiti a pu contacter sa famille par appel vidéo. 

👉 À Bahreïn, après des années de campagne aux côtés d’autres organisations de défense des droits humains, le militant en faveur des droits humains Nabeel Rajab a été libéré de prison. Nabeel Rajab avait été emprisonné en 2016 et condamné à cinq ans de prison pour, entre autres, «diffusion de fausses rumeurs». Il avait critiqué le gouvernement et son utilisation de la torture sur les médias sociaux.  

👉 La journaliste et présidente de l’association des blogueurs du Niger, Samira Sabou, a été elle aussi libérée grâce à nos appels répétés. À sa libération, elle a déclaré:  

Je n’oublie pas Amnesty International qui a mis en lumière l’incohérence de mon arrestation. J’ai été touchée par la solidarité et le soutien qui m’ont été témoignés des quatre coins du monde. 

Samira Sabou

👉 La défenseure des droits humains iranienne Narges Mohammadi qui présentait des syndromes de Covid-19 et qui souffre d'autres antécédents médicaux a également été libérée. Elle était privée de soins médicaux depuis le 24 décembre 2019. Alaa Shaaban Hamida, un médecin égyptien de 26 ans, a été libéré au mois d'octobre. Il avait été arrêté après avoir signalé un cas de Covid-19 aux autorités. Les autorités égyptiennes ont menacé voire arrêté des professionnels de la santé en les accusant de « propagation de fausses rumeurs » et de « terrorisme ». Au Soudan du Sud, le militant Kanybil Noon a été libéré après avoir passé 117 jours en détention sans inculpation. Il était en mauvaise santé et avait été privé de soins médicaux. 

5. La fraternité et la solidarité l’ont emporté

Martine Landry, militante de 76 ans.

Martine Landry, 76 ans, a été relaxée définitivement cette année. Un soulagement ! Trois ans d’acharnement judiciaire parce qu’elle avait défendu, protégé et aidé deux jeunes réfugiés guinéens. Les poursuites engagées à son encontre étaient emblématiques de la tendance croissante, dans toute l’Europe, à criminaliser les actes de solidarité. Lire notre article.

J’étais convaincue que j’étais dans mon droit d’aider ces enfants. Face aux violations des droits des réfugiés et migrants, j’ai fait et je ferai mon devoir de citoyenne de les aider comme je peux. 

Martine Landry

A lire aussi : Criminalisation de la solidarité 

6. « Crise climatique : une décision historique prise en faveur des droits des demandeurs d’asile

Dans une affaire relative au droit d’asile, un organe de l’ONU chargé de la protection des droits humains a décidé que les gouvernements doivent désormais prendre en considération les violations des droits humains causées par la crise climatique lorsqu'ils envisagent d’expulser des demandeurs d'asile.  

Ioane Teitiota, un homme originaire des Kiribati, avait déposé en 2010 une demande d'asile en tant que « réfugié climatique » en Nouvelle-Zélande. Sa demande avait été rejetée. Bien que le Comité des droits de l'homme ait estimé que l’expulsion de cet homme n’a pas été illégale parce qu’il n'y avait pas de danger immédiat pour sa vie aux Kiribati, il a cependant reconnu que le changement climatique représentait une grave menace pour le droit à la vie et que les décideurs devaient tenir compte de cela lors de l’examen des recours contestant une ordonnance d’expulsion. 

7. Notre rapport sur la déforestation illégale d'une entreprise de distribution de viande a été déterminant

Quelques heures après la publication de notre rapport sur la déforestation illégale et les accaparements de terres dont est responsable la chaîne d’approvisionnement de JBS, la plus grosse entreprise mondiale de distribution de viande, la procureure fédérale de l’État brésilien de Rondônia a annoncé que son bureau allait diligenter une enquête sur nos conclusions. Par la suite, le plus grand fonds d’investissement européen, Nordea Asset Management, a retiré JBS de son portefeuille en raison des informations sur la chaîne d’approvisionnement indirecte de l’entreprise. En octobre, JBS s’est engagée à assurer une surveillance de toute sa chaîne d’approvisionnement d’ici 2025, notamment des exploitations « fournisseuses indirectes » problématiques liées à la déforestation. 

8. La responsabilité des entreprises s'applique aussi à leurs sièges 

👉 En février, La Cour suprême du Canada a rendu une décision historique - concernant une affaire dans le cadre de laquelle nous étions intervenus conjointement avec la Commission internationale de juristes - statuant que cette affaire de droits humains contre une entreprise minière dont le siège se trouve à Vancouver pouvait être jugée au Canada et non pas en Érythrée, où les atteintes présumées auraient été commises, ce qui ouvre la voie à des poursuites civiles. 

👉 Après plus de dix ans de lutte, plus de 700 familles cambodgiennes expulsées de force de leur domicile ont quant à elles enfin obtenu le droit de poursuivre en justice le géant du sucre thaïlandais Mitr Phol. Cette décision reconnaît, à juste titre, que les frontières nationales ne doivent pas donner carte blanche aux entreprises étrangères pour agir en toute impunité. Un premier pas important en Asie, où la responsabilité des entreprises en matière de violations des droits humains n’est pratiquement jamais prise en compte. Et un message fort envoyé aux entreprises de toute la région : elles vont désormais devoir rendre des comptes pour leurs actions !  Lire notre article

9. 1 million de signatures récoltées pour George Floyd

	MINNEAPOLIS, MN - MAY 26: A woman holds a sign stating "George Floyd's Life Mattered" during a protest outside the Cup Foods on May 26, 2020 in Minneapolis, Minnesota. Four Minneapolis police officers have been fired after a video taken by a bystander was posted on social media showing Floyd's neck being pinned to the ground by an officer as he repeatedly said, "I can’t breathe". Floyd was later pronounced dead while in police custody after being transported to Hennepin County Medical Center.

Une femme brandit un panneau "Georges Floyd's Life Mattered", à Minneapolis, le 26 mai 2020.

Nous avons remis plus d'un million de signatures du monde entier au procureur général des États-Unis William Barr pour réclamer justice pour George Floyd, un homme noir tué par la police à Minneapolis, dans le Minnesota, le 25 mai 2020.  

Notre plateforme de recensement des violences policières commises aux États-Unis pendant les manifestations du mouvement #BlackLivesMatter a par ailleurs contribué à mettre en lumière les atteintes aux droits humains commises dans le pays. Nos chercheurs et chercheuses sont également intervenus auprès du Congrès et ont témoigné devant l’Assemblée législative de l’Oregon pour l’aider à réécrire ses lois relatives à l’usage du gaz lacrymogène. 

10. On a protégé nos droits face au Covid-19

👉 Après la publication de notre rapport sur les personnes âgées en maison de retraite abandonnées face à la mort par le gouvernement britannique pendant la pandémie de Covid-19, la Commission de la qualité des soins britannique a annoncé l’ouverture d’une enquête urgente sur l’application abusive des ordres de « ne pas réanimer » pendant la pandémie, et le ministre de la Santé et des Soins sociaux a déclaré que le gouvernement allait lancer un projet pilote en vue de proposer un test de dépistage à certains proches de personnes âgées en maison de retraite, afin de permettre plus de visites. 

👉 Tainika Somerville, aide-soignante aux États-Unis qui avait été licenciée après avoir dénoncé le manque d’équipement de protection, a finalement obtenu gain de cause. Sa situation a enfin été résolue ! Vous avez été nombreux à vous mobiliser à nos côtés pour la soutenir dans ses démarches, en lui témoignant votre solidarité par e-mail ou sur les réseaux sociaux. Merci ! 

A lire aussi : Covid 19 : les droits des soignants en danger

11. On a gardé le commerce des armes à l’œil

👉 L’embargo sur les armes imposé au Soudan du Sud a été renouvelé à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU en mai 2020. Nos recherches exhaustives et indépendantes sur les violations de l’embargo ont été saluées par des délégations du Conseil de sécurité, qui ont indiqué qu’elles avaient joué un rôle déterminant dans le vote en faveur du renouvellement. 

👉 Le vendredi 10 mai, le cargo saoudien Bahri Yanbu devait charger des armes françaises à destination de l’Arabie saoudite au port du Havre. Il a finalement quitté la rade du port du Havre sans y avoir accosté et surtout sans son chargement, grâce à la mobilisation des ONG, de quelques élus et à la pression médiatique !  Lire notre reportage.

12. Des améliorations au pays de la Coupe du monde 2022

Dans le but d’aider à protéger les travailleurs et travailleuses migrants de l’exploitation par le travail, le Qatar a aboli l’obligation pour les travailleurs et travailleuses migrants d’obtenir la permission de leur employeur pour changer d’emploi et a annoncé un nouveau salaire minimum non discriminatoire. La Coupe du monde 2022 doit se tenir au Qatar et nous faisons campagne depuis plusieurs années pour renforcer les droits des travailleurs et travailleuses migrants. Bien que ces réformes soient une avancée positive, elles doivent être rapidement et pleinement mises en œuvre. En savoir plus.

13. Une avancée historique pour les droits des femmes en Argentine

Manifestation pour le droit à l'avortement à Buenos Aires en août 2018.

Manifestation pour le droit à l'avortement à Buenos Aires, en août 2018.

L'avortement a été légalisé en Argentine. Le président Alberto Fernández a honoré sa promesse électorale de présenter un projet de loi historique au Congrès sur la légalisation de l’avortement. C’est une immense victoire pour ces milliers de femmes qui, depuis des années, se battent pour obtenir ce droit fondamental. Après le rejet de cette proposition de loi par le Sénat en 2018, les Argentines ont continué leur combat. Leur foulard vert et leur cri : « Aborto legal ya! » (avortement légal maintenant), resteront les symboles de leur lutte. Aujourd’hui, la vague verte l’a emporté et l’Argentine devient le 4ème pays d’Amérique Latine à légaliser l’avortement après Cuba, l’Uruguay et le Guyana. Ce mouvement pour le droit des femmes doit maintenant s’étendre et servir d’exemple à tout le continent latino-américain !  Lire notre article.

14. Ils ont dit (enfin) oui au mariage pour toutes et tous ! 

👉 Cette année, le Costa Rica a légalisé le mariage pour tous !  Après une bataille juridique de plusieurs années, le Costa Rica devient le premier pays d’Amérique centrale à autoriser le mariage homosexuel. C’est une grande victoire !  

👉 De même en Suisse où, des années après de nombreux pays européens, le « mariage pour tous » va enfin devenir une réalité. Le résultat de l'engagement inlassable des organisations queer en dans le pays. 

15. Et le meilleur pour la fin... 

Le mouvement d’Amnesty a atteint plus de 10 millions de sympathisants dans le monde en 2020. Il s’agit d’une réussite extraordinaire et nous souhaitons remercier chacun et chacune d’entre vous qui vous êtes mobilisés et avez fait changer les choses !

 

Agir

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