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Dans le nord de la ville de Gaza, le 6 août 2025. © Omar AL-QATTAA / AFP
Israël/Territoire palestinien occupé : sans justice, il n’y aura pas de paix durable
Plus de deux ans après le 7 octobre 2023, un génocide se poursuit à Gaza. Et toutes les victimes, israéliennes comme palestiniennes, attendent toujours que justice soit rendue. Ni les groupes armés palestiniens ni les dirigeants israéliens n’ont reconnu publiquement la gravité des crimes commis. Amnesty International appelle les États à dénoncer ces violations, à enquêter et à soutenir la justice internationale. Sans justice, aucune paix durable n’est possible.
Le 9 octobre 2025, un cessez-le-feu était signé. Quelques semaines plus tard, le « plan Trump pour Gaza » présenté aux Nations unies était applaudi par des dirigeant·es du monde entier. Pourtant, il occulte totalement la question cruciale de la justice et de la lutte contre l’impunité.
Cette apparente éclaircie masque ainsi une réalité brutale : le génocide se poursuit à Gaza, et les responsables de crimes graves, israéliens comme palestiniens, échappent toujours à la justice.
C’est pourquoi Amnesty International alerte les dirigeant·es : un « plan de paix » qui ignore les crimes commis n'est qu’une illusion.
La justice internationale, condition indispensable à la paix
Les faits et les récits que nous récoltons depuis des années sont sans appel : l’impunité nourrit les violences. Aucune paix durable ne peut se construire sur le déni des crimes.
Ces dernières années, les mécanismes de justice internationale ont été contestés, fragilisés. Aujourd'hui, ils sont à nouveau mis à rude épreuve. Il s’agit là d’un test décisif pour nos dirigeant·es : sont-ils prêts à défendre le droit international et à soutenir des institutions comme la Cour pénale internationale (CPI) ? Sont-ils prêts à exiger l’obligation de rendre des comptes ?
Amnesty International leur rappelle leurs obligations et leur demande d’assumer cette responsabilité envers toutes les victimes de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide.
On ne peut effacer des décennies de crimes de droit international avec des accords faisant fi de l’obligation de rendre des comptes et favorisant l’injustice. La vérité, la justice et les réparations sont la base d’une paix durable.
Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International
Des enquêtes rigoureuses
Depuis des années, Amnesty International enquête sans relâche sur les violations des droits humains commises en Israël et dans le territoire palestinien occupé. Chaque rapport est rendu public et adressé aux dirigeant·es afin qu'ils puissent (ré)agir.
Depuis le 7 octobre 2023, nous avons documenté :
- les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par le Hamas et d'autres groupes armés
- le génocide commis par Israël, toujours en cours, malgré le cessez-le-feu
- comment des entreprises tirent profit du génocide à Gaza
En 2022 nous dénoncions également le système d'apartheid imposé par Israël et l’occupation illégale du territoire palestinien toujours en cours, et qui constitue un crime contre l’humanité.
Nos enquêtes s'appuient sur une méthodologie rigoureuse : des centaines de témoignages croisés, des milliers de sources vérifiées, de preuves analysées puis archivées.
Notre objectif : établir les faits, alerter pour que les crimes cessent, et fournir des éléments de preuve exploitables par la justice.
Lire aussi : Comment enquêtons-nous ?
Lire aussi : L'impartialité au cœur de notre combat pour les droits humains
Depuis le cessez-le-feu, les crimes continuent
Aujourd’hui, après le cessez-le-feu et la libération des otages, peu de choses ont réellement changé pour les Palestiniens et Palestiniennes. Même si les bombardements ont diminué, la situation à Gaza reste catastrophique. Le génocide perpétré par Israël se poursuit. Les témoignages d’habitant·es, de soignant·es et d’humanitaires décrivent des conditions qui menacent la survie de la population palestinienne.
Dans le même temps, en Cisjordanie, les violences militaires et les attaques des colons soutenues par l’État se multiplient dans une impunité quasi totale.
Quant au « périmètre de sécurité » (zone tampon) imposé par l’actuel cessez-le-feu à Gaza, il risque de fragmenter encore davantage le territoire – qui sous-tend le système d'apartheid israélien en empêchant les Palestinien·nes de circuler librement dans le reste du territoire occupé -, de priver durablement les Palestinien·nes de leurs terres les plus fertiles et d’instaurer une occupation permanente et illégale.
Israël maintient depuis des décennies un système d’apartheid et une occupation illégale.
Lire aussi : Les Palestinien·nes sont victimes d'un apartheid
Depuis 2023, près de de 1 000 Palestinien·nes, dont 219 enfants, ont été tués par l’armée israélienne en Cisjordanie. Plus de 1 600 attaques de colons ont été recensées (par le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires) depuis janvier 2025.
Le Comité de l’ONU contre la torture fait état d’une « politique étatique de facto » de mauvais traitements et de graves allégations de violences sexuelles contre des détenu·es palestiniens, hommes et femmes.
Aucune enquête crédible n’a été menée par Israël sur les accusations d’actes génocidaires contre la population palestinienne de Gaza, malgré les décisions contraignantes de la Cour internationale de justice.
« L’inaction délibérée de la communauté internationale (...) a renforcé l’occupation illégale et l’apartheid imposés par Israël et a facilité le génocide perpétré aujourd’hui par Israël contre les Palestiniens et Palestiniennes à Gaza », a déclaré notre secrétaire générale Agnès Callamard.
Les autorités israéliennes n’ont pas changé leurs intentions : elles ignorent les décisions de la Cour internationale de justice, n’engagent aucune poursuite contre les personnes soupçonnées d’être responsables d’actes de génocide, et n'amènent pas non plus les responsables qui ont tenu des propos génocidaires à rendre des comptes.
À voir : À quoi sert la Cour Internationale de Justice ?
De facto, les hauts responsables israéliens demeurent en poste et continuent d’agir en toute impunité.
De leur côté, le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens n’ont pas été jugés pour les crimes atroces du 7 octobre 2023 et après.
Plus de deux ans après les attaques du 7 octobre 2023, les survivant·es et familles d’otages réclament toujours vérité et justice.
Notre rapport conclut que le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité : meurtres, exterminations, disparitions forcées, tortures, viols et autres formes de violences sexuelles... Ces attaques étaient coordonnées et visaient délibérément des civil·es.
Les autorités palestiniennes doivent reconnaître publiquement ces crimes, mener des enquêtes impartiales, et coopérer pleinement avec les mécanismes internationaux.
Le Hamas doit également restituer sans condition la dépouille d’une personne tuée le 7 octobre 2023, lorsqu’elle sera localisée à Gaza.
Enfin, la commission d’enquêtes annoncée par le Premier ministre Benjamin Netanyahou sur la gestion du 7 octobre est largement critiquée par des survivant·es et des familles de victimes, pour son manque d’indépendance.
Des solutions existent
Amnesty International ne propose pas de solution politique, mais rappelle qu'aucune paix ne sera possible sans :
la fin du génocide, de l’apartheid et de l’occupation illégale ;
la reconstruction des infrastructures civiles essentielles ;
la coopération totale avec la justice internationale ;
la reconnaissance des crimes et des réparations pour toutes les victimes.
Aujourd’hui, l’espoir passe par la justice. La Cour pénale internationale (CPI) doit pouvoir poursuivre toutes les personnes responsables de crimes graves, quel que soit leur camp.
Concrètement, cela signifie que les plus hauts responsables doivent répondre de leurs actes, pour restaurer la confiance et redonner toute sa force au droit international.
L’enquête de la CPI sur la "situation en Palestine", ainsi que les les mandats d’arrêt visant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, sont essentiels pour que ces crimes ne restent pas impunis.
La CPI doit également poursuivre ses enquêtes sur les crimes commis par des groupes armés palestiniens, avant, pendant et après les attaques du 7 octobre 2023.
L’obligation de rendre des comptes n’est pas négociable.
Les victimes des atrocités commises en Israël et dans le territoire palestinien occupé méritent une véritable justice. Cela ne signifie pas seulement que les auteurs soient poursuivis et condamnés, mais aussi que des réparations adéquates et efficaces leur soient accordées et que des garanties de non-répétition leur soient données.
Agnès Callamard
Nos demandes
Face aux insuffisances de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, nous appelons à :
une feuille de route pour la justice et les réparations, engageant les États à soutenir et coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale (CPI) et la Commission d’enquête de l'ONU ;
des enquêtes sans entrave sur les crimes commis par toutes les parties ;
l’application des mandats d’arrêt de la CPI ;
la levée des restrictions visant les ONG palestiniennes de défense des droits humains ;
le recours par les Etats à la justice nationale, la compétence universelle ou d’autres formes de compétence pénale pour poursuivre les auteurs de crimes internationaux.
Ces mesures essentielles pour construire une paix réelle. Sans vérité ni justice, aucune paix durable ne pourra émerger.
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Les mots "Stop génocide à Gaza" sont projetés au lazer sur la vasque olympique. Paris, le 28 juillet 2025 © Amnesty International France (AIF)

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