Aller au contenu
Agir
Faire un don
ou montant libre :
/mois
Grâce à la réduction d'impôts de 66%, votre don ne vous coûtera que : 5,1 €/mois
URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

A Gaza, le 9 octobre 2023. Photo by MAHMUD HAMS / AFP

A Gaza, le 9 octobre 2023. Photo by MAHMUD HAMS / AFP

Israël/Gaza : l'horreur, jusqu'à quand ?

En Israël, à Gaza et dans le reste du territoire palestinien occupé, un conflit terrible dure depuis des décennies et affecte les vies de millions de civil·es. Le déchainement de violence depuis le 7 octobre 2023 a marqué un tournant dramatique et c’est à nouveau la population civile qui en paie le prix fort. Un an après, la menace d’un embrasement régional au Proche-Orient est plus forte que jamais. 

Le 7 octobre 2023 marque un tournant sombre dans l’histoire du conflit entre Israël et le territoire palestinien occupé. Des groupes armés palestiniens, dont le Hamas, ont commis de terribles massacres en Israël. Plus de 1 200 personnes ont été tuées et 250 personnes ont été prises en otages. 

La riposte de l’armée israélienne a été brutale et sans précédent. Toute la bande de Gaza est soumise quotidiennement à une campagne massive d’attaques et de bombardements. En parallèle, la Cisjordanie occupée fait face à une escalade de violences de la part de l’armée et des colons israéliens depuis le 7 octobre.  

Des enfants, des femmes, des hommes palestiniens sont victimes de cette violence terrible. Des familles entières ont été décimées. 

Plus de 41 500palestinien·nes ont été tué·es par les attaques de l’armée israélienne dont plus de deux tiers sont des femmes et des enfants

Source : Ministère de la Santé du Hamas. Ce chiffre sous-estime le nombre de victimes réelles car il ne prend pas en compte les personnes disparues, les personnes qui se trouvent encore parmi les décombres et les personnes décédées à cause de la famine, de l’eau insalubre ou par faute d’accès aux soins de santé.

96 000personnes environ auraient été blessées à Gaza
90%de la population palestinienne à Gaza a été déplacée
1enfant est tué ou blessé toutes les dix minutes à Gaza selon l’Unicef

Pour protéger la vie des civil·es et mettre fin aux massacres, nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et durable de la part de toutes les parties au conflit.  

Chaque jour, nous restons mobilisés pour appeler à la libération immédiate et sans condition des otages, nous enquêtons sur les crimes commis et luttons contre l’impunité. Nous appelons également à un embargo sur les transferts d’armes à destination de toutes les parties du conflit.  

Nous rappelons qu’il n’est pas du mandat d’Amnesty International de proposer une solution politique au conflit. Notre mission : surveiller, enquêter et dénoncer les violations du droit international  humanitaire et des droits humains commises par toutes les parties, grâce à un travail d'enquête minutieux et 100 % indépendant. Notre priorité : la protection des civil·es. 

Lire aussi : Comment enquêtons-nous ?

Lire aussi : L'impartialité au cœur de notre combat pour les droits humains

Obtenir la libération des otages

Le 7 octobre 2023 est la journée la plus meurtrière de l’histoire d’Israël.

Ce jour-là, plusieurs groupes armés palestiniens, dont le Hamas, ont commis d’atroces crimes contre la population civile israélienne. Des militants des groupes armés palestiniens ont attaqué le festival Nova, qui se tenait près de la frontière entre Israël et Gaza, faisant de nombreuses victimes parmi les participant·es. D’autres localités et villes israéliennes ont également été attaquées en ce jour du 7 octobre.

Selon les autorités israéliennes, ces attaques ont entraîné la mort de plus de 1 200 personnes et la prise en otages de 250 personnes par le Hamas et les groupes armés palestiniens.

Environ 100 otagessont toujours détenus à Gaza et sont exposés au risque de mort, de torture et d’autres formes de violations des droits humains

Situation au 7 octobre 2024

Attaquer délibérément des personnes civiles, les prendre en otage sont des actes interdits par le droit international et constituent des crimes de guerre.

Les crimes commis par ces groupes armés, qui ont délibérément tué et enlevé des civils israéliens ce jour-là, sont horribles, complètement injustifiables et peuvent constituer des crimes contre l'humanité. 

Agnès Callamard, secrétaire générale Amnesty International  

Nos demandes :  

La justice internationale doit enquêter sur ces actes commis par les groupes armés palestiniens en tant que crimes de guerre 

Les personnes encore détenues en captivité doivent être traitées avec humanité  

Tous les otages civils actuellement détenus à Gaza doivent être libérer immédiatement et sans conditions  

Lire aussi : Un an après le 7 octobre, l’urgence d’un cessez-le-feu et de la libération des otages

Lutter contre l’impunité et le risque de génocide  

Malgré les restrictions sans précédent imposées aux journalistes et aux enquêteur⸱trices qui se voient refuser l’accès à la bande de Gaza, nos équipes de recherche enquêtent sans relâche sur les violations du droit international humanitaire et des droits humains.  

Des images satellitaires, des vidéos et des photographies géolocalisables et vérifiables de manière indépendante permettent de corroborer les témoignages recueillis à distance par les enquêteurs de l’organisation auprès de survivants et de témoins et apportent les preuves de multiples violations du droit international humanitaire – y compris des crimes de guerre – quotidiennement commises par les forces israéliennes.

Donatella Rovera, enquêtrice des situations de conflit et de guerre à Amnesty International  

Nos principales enquêtes sur le conflit : 

👉 Des destructions massives et injustifiées à Gaza 

👉 Les Palestiniens victimes de détention arbitraire et de torture 

👉 Les frappes aériennes israéliennes qui ont tué des civil.es dont des enfants 

👉 Le blocage de l’aide humanitaire à Gaza 

👉 Les frappes aériennes à Rafah, dernier refuge pour la population palestinienne 

👉 L'utilisation du phosphore blanc par l'armée israélienne au Sud Liban 

Au-delà de notre travail d’alerte, nos enquêtes visent à contribuer à la lutte contre l’impunité des crimes commis par toutes les parties. 

Le 7 octobre 2023 a marqué un tournant au niveau de l’implication de la justice internationale dans ce conflit : 

Prévenir le risque de génocide contre la population palestinienne 

Le 26 janvier 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) reconnaît un risque plausible de génocide de la population palestinienne à Gaza. La CIJ a ordonné à Israël de tout faire pour protéger les Palestiniens et Palestiniennes de la bande de Gaza face à ce "risque plausible de génocide". Cette décision envoie un signal fort à l’ensemble de la communauté internationale dont la France qui doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir le risque de génocide. 

Mandats d’arrêt contre les dirigeants israéliens et du Hamas 

Le 20 mai 2024, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, ainsi que le dirigeant du Hamas Yahya Sinwar et d’autres dirigeants du Hamas qui ont depuis été tués par l’armée israélienne pour les crimes graves commis depuis le 7 octobre.  

Cette décision du procureur de la CPI envoie un message important à toutes les parties au conflit à Gaza et au-delà : elles devront rendre compte de la dévastation qu'elles ont infligée aux populations de Gaza et d'Israël, et ce quels que soient le pouvoir ou le rang des auteurs présumés de ces crimes. 

L’occupation illégale du territoire palestinien occupé 

Le 19 juillet 2024, la Cour Internationale de Justice a déclaré illégale l'occupation et l’annexion du territoire palestinien depuis 1967. C’est une reconnaissance historique des droits des Palestiniens et Palestiniennes qui ont été bafoués depuis des décennies d’occupation. 

Depuis le déchainement des violences le 7 octobre 2023, Israël a intensifié ses accaparements illégaux de terres en Cisjordanie occupée et a autorisé la construction de toujours plus de colonies à Jérusalem-Est, occupée et annexée illégalement, ce qui a renforcé et perpétué l’occupation illégale.   

Mettre en place un embargo sur les transferts d’armes  

La décision de la CIJ sur le risque plausible de génocide de la population palestinienne à Gaza est contraignante non seulement pour Israël mais aussi pour l’ensemble de la communauté internationale. 

Les Etats doivent ainsi faire tout ce qui est en leur pouvoir pour prévenir le risque de génocide. C’est pourquoi nous les exhortons à instaurer un embargo total sur les armes à l’encontre d’Israël mais aussi des groupes armés palestiniens. 

Au regard de ses engagements internationaux en matière de vente d’armes, la France a l’obligation de prévenir tout transfert d’armes dès lors que ces transferts d’armes peuvent permettre de commettre ou de faciliter des violations du droit international humanitaire ou du droit international des droits humains. Cette obligation doit s’appliquer dans le cadre du conflit en cours et du risque de génocide à Gaza.  

Pourtant, l’opacité règne encore en France sur ses transferts d’armes. Pour appeler à la transparence sur ses ventes d’armes et à la suspension des livraisons d’armes à Israël, nous avons saisi la justice française.  

De plus dans le cadre de la décision de la CIJ du 19 juillet 2024 qui désigne comme illicite l’occupation du territoire palestinien occupé, les États tiers doivent cesser immédiatement toute forme d’aide ou d’assistance qui contribue à maintenir cette occupation illicite, notamment en arrêtant les transferts d’armes à Israël et tous les échanges commerciaux avec les colonies illégales. 

Lire aussi : Conflit Israël/Gaza: on fait le point sur les demandes de suspension des transferts d’armes à Israël 

Vers une régionalisation du conflit ?  

Depuis les attaques du 7 octobre 2023, les hostilités transfrontalières opposant le Hezbollah, groupe armé opérant au Liban, et les forces israéliennes se sont intensifiées.  

Mais la récente escalade de la violence depuis septembre 2024 menace d’embraser l’ensemble de la région.   

Le lundi 23 septembre 2024 est la journée la plus meurtrière que le Liban ait connu depuis la fin de la guerre civile en 1990 avec au moins 558 personnes libanaises tuées. Depuis, le déchainement de violences de la part de l’armée israélienne au Liban se poursuit et la communauté internationale laisse faire sans véritablement agir.  

L’escalade du conflit est encore montée d’un cran suite à l’invasion terrestre de la part d’Israël dans le sud du Liban. Ces attaques israéliennes ont provoqué des milliers de morts parmi la population civile libanaise et près d’un million de personnes déplacées. Les hôpitaux sont aujourd’hui débordés et la situation est extrêmement préoccupante.

1 millionde personnes environ ont été déplacées dans le sud du Liban depuis le lancement de l’opération israélienne du 23 septembre 2024

Exiger un cessez-le-feu immédiat et permanent

Pour mettre fin aux massacres et aux attaques illégales, un cessez-le-feu immédiat et durable est indispensable à Gaza, dans le reste du territoire palestinien occupé et en Israël. C'est le moyen le plus efficace pour protéger la population civile et d'éviter que le bilan en vies civiles ne continue de s’alourdir. 

Le cessez-le-feu est aussi primordial pour obtenir la libération des otages sains et saufs.  

Il doit être mis en place immédiatement pour permettre aux organisations humanitaires d’acheminer suffisamment d’aide à Gaza et dans le territoire palestinien occupé et de la distribuer en toute sécurité. Plus de 1,3 million de personnes palestiniennes réfugiées à Rafah, dans le sud de Gaza, sont au bord de la famine. 

Il permettrait également aux hôpitaux de recevoir des médicaments vitaux, du carburant et des équipements dont ils ont désespérément besoin et de réparer les services endommagés. 

Enfin, un cessez-le-feu donnerait également la possibilité de mener des enquêtes internationales indépendantes sur les crimes de guerre perpétrés par toutes les parties afin de mettre un terme à l’impunité qui dure depuis trop longtemps et qui continue d’alimenter les atrocités. 

Action à Paris sur le parvis des Droits de l'Homme à l'occasion de la journée d’action mondiale appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, dans le reste des territoires palestiniens occupés et en Israël, le 18 décembre 2023 / © Benjamin Girette

Face à l’horreur, l’humanité doit prévaloir et la solidarité internationale doit être plus forte que jamais. Signez notre pétition pour demander la mise en place immédiate d’un cessez-le-feu de toutes les parties au conflit. 

Tandis que la guerre fait rage, sans qu’une issue ne soit en vue, la nécessité d’instaurer un cessez-le-feu et de respecter le droit international et les droits de toutes les victimes à la vérité, à la justice et à des réparations, se fait plus pressante que jamais. C’est une honte et un échec collectif de l’humanité qu’un an après on attende toujours un cessez-le-feu et la libération des otages. De telles atrocités n’auraient jamais dû être commises, et encore moins être autorisées à se poursuivre.

Agnès Callamard, secrétaire générale Amnesty International 

Actualités