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Des migrants de la minorité Yazidi fuient la violence de l'État islamique dans la ville de Sinjar, à pied vers la frontière syrienne, près de la montagne Sinjar
Migrants syriens fuyant la guerre © REUTERS/Rodi Said

Migrants syriens fuyant la guerre © REUTERS/Rodi Said

Personnes réfugiées et migrantes

Le parcours de Fatina : d'Alep à la région lyonnaise

Fatina voulait se rendre en Europe pour soigner son mari, grièvement blessé aux yeux après un bombardement sur leur ville, Alep, en Syrie. Depuis décembre dernier, elle élève seule ses quatre enfants dans un Cada (Centre d'accueil et de demandeurs d'asile) près de Lyon, en France.

Depuis le début de la guerre en Syrie, près de 4 958 000 personnes ont fui le pays, selon les derniers chiffres du HCR de février 2017. Presque la moitié des réfugiés syriens sont des filles et des femmes, et comme Fatina, 25% sont des femmes de plus de 18 ans. Des filles et des femmes qui sont exposées à des violences, des agressions, à l'exploitation et aux violences sexuelles tout au long de leur parcours vers l’Europe. Celles qui arrivent en Europe sont confrontées à l’insécurité, au manque d'hygiène ou de soin, en particulier dans les centres d'accueil ou détention surpeuplés et inadaptés.

D'Alep aux camps de réfugiés en Grèce

Fatina a quitté son pays avec son mari et leurs quatre enfants, deux filles de 7 et 5 ans et des jumeaux, une fille et un garçon, de 2 ans. « Notre situation économique s'était terriblement dégradée depuis l'incendie qui avait ravagé l'usine dans laquelle travaillait mon mari », raconte Fatina. « Nous n'avions plus d'argent, alors pour partir et trouver en Europe les soins adaptés aux problèmes occulaires de mon mari, nous avons dû récolter les dons nécessaires au voyage. » Arrivée en Turquie, la famille paye la traversée vers la Grèce 5000 livres turques (environ 1200 euros) par personne. Un trajet de cinq heures sur une embarcation de fortune. Le mari de Fatina n'a pas survécu au voyage. Le décès a été déclaré dans un hôpital, quelques jours après leur arrivée en Grèce. Commence alors le périple de Fatina, désormais veuve et responsable de quatre jeunes enfants.

Sur l'île de Lesbos, Fatina et ses enfants sont transférés dans un premier puis un second centre d'accueil de réfugiés. « La vie dans les camps était très difficile. Nous vivions sous une tente en plastique, sans rien à l'intérieur et il faisait très froid », décrit la jeune femme. « Pour accéder aux sanitaires, il fallait marcher dix minutes et l'eau des douches était glacée », se souvient Fatina. Plusieurs trajets quotidiens particulièrement difficiles pour une femme seule avec quatre jeunes enfants. « Partout où je vais je dois me déplacer avec eux, dans ces conditions, c'était très éprouvant », ajoute la maman.

Lire aussi : Quand l’UE ne prend pas sa part de responsabilité envers les demandeurs d’asile

Fatina entend parler du programme de relocalisation. « Des tracts expliquant ce qu'est ce programme étaient distribués. Et puis, avec le bouche à oreilles, tout le monde en parlait », précise-t-elle. Près de trois mois après son arrivée sur l'île de Lesbos, la famille obtient une place dans un hôtel de Mytilène, capitale de l'île. Ils y restent deux mois, à attendre le transfert vers la France.

Le programme de relocalisation

En septembre 2015, les Etats européens annoncent un grand plan de solidarité. Objectif : reloger 160 000 personnes depuis la Grèce et l'Italie dans d'autres pays d'Europe. En février 2017, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Seules 13.000 personnes ont été relogées. Certains pays n'ont accueilli personne. C'est le cas de l'Autriche, de la Hongrie et de la Pologne. La France a accueilli 282 personnes en provenance d'Italie et 2 476 de Grèce.

Quand Fatina a appris qu'elle pourrait bénéficier avec ses enfants de ce programme, ses sentiments étaient partagés. « Nous venions avant tout en Europe pour sauver mon mari. Avec sa mort, je n'avais plus d'espoir, et je ne voyais plus l'intérêt de venir en France », murmure-t-elle. Son entourage lui explique qu'en France, ses enfants pourront vivre en paix, avoir accès à une bonne éducation. « Maintenant je suis là pour mes enfants », ajoute Fatina. « Les deux grands vont à l'école, les jumeaux ce sera pour la rentrée prochaine. » Si sa situation s'est améliorée, Fatina est inquiète : « c'est difficile pour une femme seule de s'occuper de quatre enfants si jeunes. » La famille vient d'obtenir un permis de séjour et devrait pourvoir s'installer dans un appartement dans les mois qui viennent.

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