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Des réfugiés du Soudan du Sud dans un camp au nord de l'Ouganda © Amnesty International

Des réfugiés du Soudan du Sud dans un camp au nord de l'Ouganda © Amnesty International

Personnes réfugiées et migrantes

Accueil des réfugiés : l’Ouganda toujours ignoré des pays riches

Plus de 900 000 réfugiés ont fui le violent conflit au Soudan du Sud pour trouver refuge en Ouganda. Un pays qui a dû mal à rester ouvert et accueillant à cause du manque de solidarité des autres pays.

A la veille d'un sommet sur le financement de la situation des réfugiés en Ouganda, notre nouveau rapport montre que les pays riches manquent à leur obligation d’épauler l'Ouganda pour venir en aide aux milliers de réfugiés qui fuient la mort, le viol et les violations des droits humains au Soudan du Sud.

En raison du manque de financement, nombre des 900 000 réfugiés en Ouganda qui ont fui le conflit au Soudan du Sud n’ont pas accès aux services élémentaires – nourriture, eau et abri notamment. Au moins 86 % d’entre eux sont des femmes et des enfants.

Une politique d’accueil en péril

L'Ouganda se montre accueillant et généreux à une période où de nombreux pays ferment leurs frontières aux réfugiés.

Les réfugiés ont une certaine liberté de circulation, accès aux soins et à l’éducation, et le droit de travailler et gérer leur propre entreprise. Les réfugiés sont censés recevoir un bout de terre à cultiver. Le but de cette politique est que les réfugiés deviennent autonomes dans les cinq ans qui suivent leurs arrivées.

Cette politique progressive subit une pression incroyable car les fonds s'épuisent et des milliers de personnes continuent de franchir chaque jour sa frontière depuis le Soudan du Sud. En mai 2017, les fonds requis par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pour venir en aide aux réfugiés sud-soudanais en Ouganda étaient alloués à hauteur de 18 % seulement.

Les réfugiés et les agences d'aide humanitaire ont dénoncé l’absence criante de nourriture, d'eau, d'abri et d'autres services élémentaires en raison du manque de fonds. L’aide apportée aux groupes vulnérables, tels que les enfants non accompagnés, les personnes souffrant de handicap et les personnes âgées, est aussi très insuffisante.

Le plus grand défi, c'est la pénurie d'eau et de nourriture. Avant, on nous donnait de la nourriture, mais maintenant c'est fini. L'eau est un problème majeur... La population du camp est importante, mais ils n'en apportent qu'une fois par jour. »

Amina, qui vit avec son époux et ses enfants dans le camp de Pagyrina

Les États plus riches renoncent également à accueillir une partie des réfugiés sur leur territoire. En 2016, seulement 11 réfugiés sud-soudanais ont pu partir d’Ouganda vers d’autres pays.

Torture, homicides et viols au Soudan du Sud

Les réfugiés sud-soudanais ont fui des violences parmi les plus terribles ayant frappé la région d'Equatoria, dans le sud du pays, depuis que le conflit armé a éclaté en décembre 2013. Des milliers de personnes ont été tuées et près de 1,8 million contraintes à l'exil.

Nos chercheurs se sont entretenus avec plus de 80 réfugiés en Ouganda, qui ont tous livré des récits atroces de torture, d'homicides commis sans discrimination, de viols et de pillages généralisés.

C’est le cas de Joyce, qui a vu les soldats poignarder son époux à mort : « Après l'avoir arrêté, ils n'ont pas tiré une seule balle, ils se sont servis de couteaux et l'ont juste poignardé à mort ».

Ou encore de Jane, qui a été violée par trois hommes en uniforme qui ont fait irruption chez elle et ont abattu son mari.

Il est temps de faire preuve de solidarité

Lors du sommet sur le financement de la situation des réfugiés en Ouganda, tous les pays, notamment les États-Unis, les États de l'Union européenne, le Canada, la Chine et le Japon, doivent renforcer leur soutien à l'Ouganda en assurant le financement adéquat des besoins immédiats et à long terme des réfugiés.

Les États doivent en outre offrir plus de places d’accueil pour les réfugiés particulièrement vulnérables.

Ces réfugiés ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de l’échec collectif et honteux de la coopération internationale.

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