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Chaussure abandonnée par un migrant sur les rails au Mexique © Amnesty International/Lene Christensen

Chaussure abandonnée par un migrant sur les rails au Mexique © Amnesty International/Lene Christensen

Personnes réfugiées et migrantes

Frontière Mexique - États-Unis : la politique dangereuse de Trump

Le décret du président Donald Trump sur le contrôle des frontières et l'immigration, et les pratiques hasardeuses en vigueur au Mexique rendent le périple déjà dangereux pour des dizaines de milliers de réfugiés encore plus mortel.

Intitulé Facing Walls: USA and Mexico’s violation of the rights of asylum seekers, notre nouveau rapport analyse les conséquences catastrophiques de la longue liste des nouvelles politiques et pratiques, qui se traduisent par des renvois sommaires illégaux de demandeurs d'asile à la frontière entre les États-Unis et le Mexique et menacent de conduire à la détention illégale de milliers d'autres familles, dont des bébés et des enfants, dans des centres pour migrants côté américain.

Un voisin qui joue le « gardien »

Les États-Unis et le Mexique sont complices de l’éclosion d’une catastrophe en termes de droits humains. Les États-Unis mettent sur pied un système étanche et cruel pour empêcher les gens qui en ont besoin de bénéficier d'une protection internationale et le Mexique est tout disposé à jouer le rôle de gardien pour son voisin.

La stratégie du mur du président Trump nie le fait que ces personnes n'ont pas d'autre choix que de fuir leur foyer pour survivre. Son mur, les décrets contestables et la multiplication des centres de détention pour migrants ne les dissuaderont pas de tenter d'entrer aux États-Unis. En fait, elles seront contraintes d'emprunter au péril de leur vie des itinéraires à travers le désert, les fleuves et la mer.

Dans ce jeu biaisé du chat et de la souris, les seuls perdants sont les centaines de milliers de personnes qui fuient des violences extrêmes et meurtrières dans les pays d'Amérique centrale que sont le Salvador, le Honduras et le Guatemala.

Un homme de 23 ans a quitté le Honduras il y a cinq ans, craignant pour sa vie, et a été expulsé du Mexique à plus de 20 reprises. Orphelin, recruté de force à l'âge de 13 ans, il est la cible d’un mara qui veut l'éliminer parce qu'il a quitté ses rangs.

J'ai été expulsé 27 fois du Mexique. Les agents mexicains de l'immigration se fichent de savoir pourquoi vous quittez votre pays. Ils se moquent de vous.

Un homme de 23 ans a quitté le Honduras

Des personnes réfugiées exposées aux menaces et aux chantages

Dans certaines zones du désert de l'Arizona, le nombre de décès de migrants a doublé depuis l'élection de Trump.

Des demandeurs d'asile se trouvant à la frontière entre les États-Unis et le Mexique ont déclaré que ces nouvelles mesures les exposent au chantage ou aux violences, car ils se retrouvent contraints de payer des passeurs pour entrer aux États-Unis.

Selon de nombreux avocats, organisations non gouvernementales et défenseurs des droits humains, des agents du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP) refusent illégalement l'entrée aux demandeurs d'asile aux passages situés le long de la frontière.

Un couple qui a fui le Honduras avec leur fillette après que le mari a été agressé, persécuté et s'est fait tirer dessus par un puissant gang (mara), a déclaré qu'ils ont été repoussés à McAllen, point d’entrée au Texas, à six reprises en trois jours en janvier 2017, alors qu'ils se sont présentés à des agents du CBP pour demander l’asile.

Lire aussi : Comment déclencher une crise des réfugiés en cinq étapes, façon Donald Trump

Nicole Ramos, avocate américaine qui a accompagné 71 demandeurs d'asile au passage de San Diego-Tijuana entre décembre 2015 et avril 2017, a relaté qu'à chaque fois ou presque, des agents du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis tentaient de refuser l'entrée aux demandeurs d'asile ou donnaient des informations inexactes, les redirigeant par exemple vers le consulat américain au Mexique.

Nous avons recensé des cas de familles avec des bébés et des enfants enfermés depuis plus de 600 jours. Dans les prochains mois, le Congrès américain va débattre du financement de ce système cruel dans le cadre du budget 2018. Selon les estimations, détenir une personne dans un centre coûte au gouvernement américain entre 111 et 143 euros par jour, alors que des mesures alternatives à la détention ne coûtent pas plus de 5 euros par personne.

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NON AU DÉCRET ANTI-RÉFUGIÉS

Pour l'annulation du décret anti-réfugiés de Donald Trump