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Contrôle des armes

Robots tueurs : à quand l’interdiction ?

À l’heure où les avancées technologiques laissent entrevoir la proximité de l’avènement de « robots tueurs », il est essentiel qu’un texte de droit international interdise les systèmes d’armes entièrement autonomes. Pour ce faire, la conférence qui se tient actuellement à Genève est l’occasion parfaite.

Le groupe d'experts gouvernementaux sur les systèmes d'armes létaux autonomes affilié à la Convention sur certaines armes classiques se réunira à Genève entre les 27 et 31 août 2018.

Cette réunion est une opportunité cruciale pour les États de réfléchir à des solutions aux difficultés posées par les systèmes d’armes entièrement autonomes, sur le terrain des droits humains, de l’humanitaire, de l’éthique et de la sécurité.

Lire aussi : Les Nations unies à l'heure des robots tueurs

Une dangereuse réalité

Les robots tueurs ne relèvent désormais plus seulement de la science-fiction. Entre les drones dotés d’une intelligence artificielle et les armes automatisées pouvant choisir elles-mêmes leurs cibles, la technologie évolue beaucoup plus vite que le droit international. Nous glissons peu à peu vers un futur où les humains pourraient être écartés de la prise de décisions en matière de recours à la force.

Jusqu’à présent, la possibilité que des armes autonomes puissent être utilisées lors d’opérations de police, avec tous les risques que cela représente, a en grande partie été négligée.

Des drones capables d’envoyer des fléchettes à décharge électrique, du gaz lacrymogène et des projectiles contenant du gaz poivre existent déjà. Israël a récemment déployé des drones semi-autonomes afin d’envoyer du gaz lacrymogène sur des manifestants à Gaza et il est probable que nous soyons témoins d’autres utilisations de ce genre de technologies par des agences chargées de l’application des lois dans le futur.

La seule solution est une interdiction totale du développement, de la production et du déploiement de systèmes d'armes létaux autonomes, au vu des risques qu’ils posent pour les droits humains et sur le plan humanitaire.

Comprendre : 10 raisons pour interdire les robots tueurs

La nécessité de changer de cap

Interdire les systèmes d’armes entièrement autonomes pourrait empêcher des scénarios cauchemardesques de se concrétiser, comme par exemple une nouvelle course à l’armement de haute technologie entre superpuissances qui se solderait par une vaste prolifération des armes autonomes.

Nous demandons aux États présents à Genève cette semaine d’agir avec la rapidité que cette question réclame, et de proposer un mandat ambitieux afin de répondre aux nombreux risques représentés par les armes autonomes.

Vingt-six États se sont prononcés en faveur d’une interdiction totale des armes entièrement autonomes, notamment l’Autriche, le Brésil et l’Égypte. La Chine soutien également cette interdiction. Et, de nombreux États souhaitent un contrôle humain pour ces systèmes d’armes.

En revanche, un certain nombre de pays clés s’opposent à l’adoption d’interdictions juridiquement contraignantes, notamment des gouvernements dont on sait déjà qu’ils développent actuellement des systèmes d’armes autonomes, comme la Corée du Sud, les États-Unis, la France, Israël, le Royaume-Uni et la Russie.

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Pourtant, la création de normes contraignantes est la seule manière de garantir le respect du droit international. Il s’agit également d’un moyen pour répondre aux préoccupations d’ordre éthique face à la possibilité que l’on délègue à des machines la prise de décision de vie et de mort.

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