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Une soignante prépare une seringue dans un centre de vaccination contre le Covid-19 à Singapour © REUTERS
Une soignante prépare une seringue dans un centre de vaccination contre le Covid-19 à Singapour

Une soignante prépare une seringue dans un centre de vaccination contre le Covid-19 à Singapour

Plus de 17000 soignants morts du Covid-19 : l’urgence d’une vaccination rapide

Au moins 17 000 professionnels de santé sont morts du COVID-19 en 2020. Il faut agir sans attendre pour accélérer la vaccination de millions de soignants dans le monde qui se trouvent en première ligne face au virus. 

On observe des inégalités de plus en plus fortes dans le monde en termes d’accès aux vaccins contre le Covid-19. Plus de la moitié des doses administrées jusqu’à présent l’ont été dans les 10 pays les plus riches. Ces derniers représentent moins de 10 % de la population mondiale. Dans le même temps, plus de 100 pays n’ont pas encore administré un seul vaccin.

L’ensemble des professionnels de santé qui se trouvent en première ligne doivent être considérés comme prioritaires dans le plan vaccinal des gouvernements. Les « oubliés » de la pandémie comme les agents d’entretien, les agents de santé exerçant en milieu non hospitalier et les travailleurs et travailleuses sociaux doivent également être vaccinés au plus vite afin de sauver des vies et de garantir la sécurité au travail.

Un professionnel de santé meurt du COVID-19 toutes les 30 minutes. C’est une tragédie et une injustice. Partout dans le monde, ils et elles mettent leurs vies en péril pour protéger les gens et pourtant, un nombre bien trop élevé d’entre eux sont laissés sans protections.

Steve Cockburn, responsable du programme Justice sociale et économique à Amnesty International

Négligés et laissés sans protections

Des conditions de travail dangereuses et une importante pénurie d’équipements de protection individuelle ont causé d’énormes difficultés aux professionnels de santé à travers le monde, surtout au début de la pandémie. Certains groupes tels que les agents d’entretien, les membres du personnel auxiliaire et les travailleurs sociaux ont été particulièrement négligés. Dans certains pays, comme en Malaisie, au Mexique ou aux États-Unis, ces derniers ont subi des représailles. Ils ont par exemple été renvoyés et arrêtés après avoir réclamé des équipements de protection individuelle et des conditions de travail plus sûres. 

Dans un grand nombre de pays, une véritable négligence vis-à-vis du personnel soignant a été observée tout au long de la pandémie. Au moins 1 576 employés de maisons de retraite sont morts du COVID-19 aux États-Unis. Au Royaume-Uni, 494 travailleurs sociaux sont morts en 2020. D’après des données gouvernementales britanniques, celles et ceux qui travaillent dans les maisons de retraite et les services sociaux ont trois fois plus de probabilités de mourir du COVID-19 que le reste de la population active. 

Un virus ne fait pas de différence entre un chirurgien, un employé de maison de retraite ou une aide-soignante à domicile, et notre approche vis-à-vis de la vaccination, des équipements de protection et des protocoles sanitaires pour les professionnels de santé exposés au COVID-19 ne devrait pas en faire non plus.

Christy Hoffman, secrétaire générale d’UNI Global Union

Des inégalités au niveau des plans de vaccination

Les professionnels de santé très exposés sont prioritaires pour être vaccinés dans la plupart des plans nationaux de vaccination. Toutefois, il existe encore une centaine de pays dans lesquels pas un seul de ces professionnels n’a reçu de vaccin, conséquence des inégalités mondiales en termes d’accès aux vaccins.  

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Parallèlement, dans certains pays ayant débuté leur programme de vaccination, un manque d’approvisionnement, des problèmes dans la mise en œuvre ou encore une définition restrictive de ce qu’est un “professionnels de santé” risquent d’empêcher ces derniers d’accéder au vaccin. 

Ainsi en Europe, les professionnels de santé sont généralement considérés comme prioritaires dans les plans nationaux mais les difficultés d’approvisionnement ralentissent le rythme de mise en œuvre. Dans certains pays, les syndicats et les employeurs ont dû agir pour que les aides-soignants et aides-soignantes à domicile soient officiellement définis comme des professionnels de santé, afin qu’ils et elles soient intégrés dans les premiers groupes prioritaires pour la vaccination.

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Dans des pays comme le Brésil et le Pérou, où la vaccination des professionnels de santé a démarré en janvier et février respectivement, certains agents de propreté des hôpitaux et des services d’assainissement ne bénéficient pas de vaccins alors qu’ils sont exposés au virus. A l’inverse dans d’autres structures, les agents administratifs et la direction sont vaccinés avant le personnel qui se trouve en première ligne. 

En Afrique du Sud, où plus de 492 professionnels de santé sont morts en 2020, le gouvernement a récemment lancé la vaccination. En février, le syndicat Democratic Nursing Organisation of South Africa (DENOSA) a demandé au gouvernement de veiller à intégrer pleinement les infirmiers et infirmières en milieu rural dans la campagne de vaccination. En effet, ils et elles avaient été oubliés lors de la distribution des équipements de protection individuelle. 

Les soignants attendent leur tour alors que le Vietnam commence officiellement sa campagne de vaccination à Hai Duong

Les soignants attendent leur tour alors que le Vietnam commence officiellement sa campagne de vaccination à Hai Duong © Reuters

Nous demandons à l’ensemble des gouvernements :  

d’accorder la priorité à tous les professionnels de santé en première ligne dans leurs plans nationaux de vaccination.  

de prendre des mesures urgentes pour accélérer les approvisionnements en vaccins dans le monde, en investissant dans les capacités de production et en veillant à ce que les producteurs de vaccins partagent leurs technologies et leurs connaissances, afin que chacun bénéficie d’une injection.    

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