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Portrait de Justyna Wydrzyńska
Portrait de Justyna Wydrzyńska, fondatrice du collectif Abortion Dream Team, © Grzegorz Zukowski

Portrait de Justyna Wydrzyńska, fondatrice du collectif Abortion Dream Team, © Grzegorz Zukowski

Droits sexuels et reproductifs

Condamnée pour avoir aidé une femme à avorter en Pologne

Comme beaucoup de militantes en Pologne, Justyna Wydrzyńska est harcelée par les autorités simplement pour son combat en faveur d’un avortement légal. Le 14 mars 2023, elle a été condamnée à des travaux d’intérêt général. Voici son histoire. 

14 mars 2023

Condamnation de Justyna Wydrzyńska

Justyna Wydrzyńska vient d’être condamnée à 8 mois de travaux d'intérêt général pour avoir aidé une femme à avorter en Pologne.  

Ses avocats prévoient de faire appel.  

Elle n’aurait jamais dû se retrouver devant un tribunal.  

Cette condamnation crée un dangereux précédent dans un pays où l'avortement est presque totalement interdit. Nous continuons à nous mobiliser à ses côtés pour la soutenir.  

6 février 2023

Le procès de Justyna une nouvelle fois reporté

Après une première audience le 8 avril 2022, le procès de Justyna a été reporté plusieurs fois. Le 6 février 2023, lors de la dernière audience, les médias, les ONG ainsi que de nombreux soutiens étaient présents. Nous étions également aux côtés de Justyna.

La prochaine audience est prévue le 14 mars 2023. D’ici-là, la mobilisation continue ! 

En Pologne, plusieurs collectifs se battent pour le droit à l’avortement. C’est le cas du collectif Abortion Dream Team qui fait campagne contre la stigmatisation associée à l’avortement et propose des conseils et des informations objectives et scientifiquement fondées.

Depuis quelques années, les activités de ce collectif sont dans le collimateur des autorités polonaises. Ses militantes et militants agissent dans un environnement de plus en plus hostile, exposés à des campagnes diffamatoires et misogynes.

De la prison pour défendre une procédure médicale sûre et essentielle ?  

Justyna Wydrzyńska, l’une des fondatrices du collectif Abortion Dream Team, en fait actuellement les frais. Le 22 novembre 2021, après une perquisition effectuée à son domicile, le procureur de Varsovie l’a accusée d’avoir aidé une personne à avorter illégalement en lui fournissant des médicaments. Elle est également accusée de posséder des médicaments sans autorisation. 

Pourtant, elle a simplement effectué son travail. Son collectif fait partie d'Avortement sans frontières, un réseau militant féministe qui fournit des informations, des conseils, des fonds et un soutien pratique aux personnes qui, en Pologne, ont besoin d'avorter à l'étranger ou d'obtenir des médicaments abortifs pour interrompre une grossesse à domicile, en toute sécurité. Pratiquer un avortement autogéré ne constitue d’ailleurs pas une infraction en Pologne. L’accompagnement que fournit Justyna Wydrzyńska est vital. Mais, au lieu de valoriser son travail et de le reconnaître d’utilité publique, les autorités polonaises la harcèlent comme bon nombre de militantes et de militants dans le pays. 

Prenez deux minutes pour soutenir Justyna !

En Pologne, la loi sur l'avortement compte parmi les plus restrictives d'Europe  

Si de nombreux militants et militantes continuent à se mobiliser pour le droit à l’avortement en Pologne, c’est parce qu’ils voient la loi polonaise se durcir année après année. Jusqu’en octobre 2020, les motifs étaient déjà limités, mais il était encore possible d’avoir recours à un avortement légal en cas de malformation grave ou mortelle du fœtus. C’est terminé. Le 27 janvier 2021, la décision de la Cour constitutionnelle polonaise est entrée en vigueur et a statué que ce motif était contraire à la Constitution. Plus de 90 % des 1  000 avortements légaux pratiqués chaque année dans le pays l’étaient pour ce motif, avant l’entrée en vigueur de cet arrêt. L’avortement reste légal pour seulement deux motifs : lorsque la grossesse met en péril la vie ou la santé d'une femme enceinte et lorsqu'elle résulte d'un viol ou d'un inceste. Cette restriction drastique du droit à l’avortement est dangereuse. Elle a déjà coûté la vie à plusieurs femmes dans le pays.  

Aujourd’hui, Justyna Wydrzyńska se retrouve sur le banc des accusés. Simplement pour avoir tenté de sauver des vies. Son procès, reporté à plusieurs reprises, devrait se tenir le 14 octobre 2022. Les autorités doivent abandonner toutes les charges retenues contre elle, s'abstenir de nouvelles représailles et dépénaliser pleinement l'accès à l'avortement en Pologne.

Condamnée pour avoir aidé une femme à avorter en Pologne - Amnesty International France