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Elżbieta Podleśna, Joanna Gzyra-Iskandar et Anna Prus © Grzegorz Żukowski

Elżbieta Podleśna, Joanna Gzyra-Iskandar et Anna Prus © Grzegorz Żukowski

Discriminations

Droits des personnes LGBTI+ : trois militantes définitivement acquittées en Pologne

C'est une grande victoire ! Les trois militantes polonaises des droits des personnes LGBTI+ en Pologne ont définitivement été acquittées le 28 mars dernier après 5 ans d’acharnement judiciaire. Depuis 2019, Elżbieta Podlezna, Anna Prus et Joanna Gzyra-Iskandar, étaient poursuivies en justice pour leurs actions pacifiques de défense des droits des personnes LGBTI+ dans le pays. Leur lutte est devenue emblématique en Pologne.

C'est une victoire et un soulagement ! Après une relaxe en janvier 2022 suivi d'un pourvoi en cassation, le combat judiciaire d'Elżbieta Podlezna, Anna Prus et Joanna Gzyra-Iskandar est terminé. Les trois militantes ont finalement été acquittées ce 28 mars 2024 après le retrait par le procureur général de son pourvoi devant la juridiction suprême.

Qui sont Elżbieta, Anna et Joanna ? 

Ce sont trois militantes qui défendent publiquement les droits humains en Pologne et notamment les droits des personnes LGBTI+. Elles luttent contre la haine et la discrimination depuis de nombreuses années, ainsi que pour une Pologne plus juste et plus égalitaire. 

Que leur reprochent les autorités polonaises? 

En avril 2019, elles avaient distribué des affiches montrant la Vierge Marie auréolée des couleurs de l’arc-en-ciel. Un acte pacifique pour protester contre l’action discriminante d’une église locale contre la communauté LGBTI+ : une boîte mise à disposition pour déposer des papiers exprimant les péchés “LGBTI”. Joachim Brudziński, alors ministre de l’intérieur, avait dénoncé un acte de « barbarie culturelle » de la part des militantes.  

➡️En mars 2021, Elżbieta, Anna et Joanna ont été acquittées des charges d’« outrage aux convictions religieuses ». Les autorités ont alors fait appel de la décision. 

➡️En janvier 2022, Elżbieta, Anna et Joanna ont été de nouveau relaxées à l’issue d’un procès de plusieurs mois. Le procureur a fait appel de cette deuxième relaxe.  

Que risquaient ces trois femmes avant leur acquittement ? 

Depuis l’appel des autorités polonaises, Elżbieta, Anna et Joanna attendent la décision de la Cour de cassation. Elles encouraient toujours jusqu’à deux ans de prison, simplement pour avoir défendu les droits des personnes LGBTI+ dans un climat de haine et de discrimination en Pologne.

Un manifestant tient une affiche de la Vierge Marie noire de Czestochowa – vénérée par les chrétiens catholiques et orthodoxes –  auréolée des couleurs du drapeau LGBTI+, en signe de soutien avec Elżbieta, Anna et Joanna, Varsovie, mai 2019. © REUTERS/Kacper Pempel

Une mobilisation internationale pour soutenir Elzbieta, Joanna et Anna 

Détenir, créer ou distribuer des affiches comme celles que les 3 activistes ont produites n’est pas une infraction ; cela relève de la liberté d’expression, qui est un droit humain fondamental. C’est ce qu’ont revendiqué haut et fort les centaines de milliers de personnes qui se sont mobilisées à nos côtés pour défendre Elżbieta, Anna et Joanna. 280 000 personnes ont signé notre pétition pour exhorter le procureur général de Pologne à abandonner les charges totalement infondées retenues contre elles.  

Cette solidarité a donné à Elżbieta, Anna et Joanna la force de continuer à lutter pour leurs droits. 

Au cours du procès, nous avons reçu beaucoup de soutien de la part des personnes LGBTI+. C'était extraordinaire. Je me souviens avoir été assise pendant 8 heures lors du premier procès et pendant tout ce temps, en hiver, des gens se tenaient devant le tribunal en chantant et en criant qu'ils étaient venus pour nous.

Joanna Gzyra-Iskandar 

Harcèlement et intimidations : le quotidien des défenseur·e·s des droits des personnes LGBTI+ en Pologne 

À l’instar d’Elżbieta, Anna et Joanna, les défenseur·e·s des droits des personnes LGBTI+ sont harcelé.es et intimidé.es par les autorités polonaises au quotidien.  

En ayant recours à l’appareil de l’État dans son ensemble, et notamment au système judiciaire, les autorités tentent de les dissuader de continuer à militer et à dénoncer les discriminations contre les personnes LGBTI+. 

Dans notre enquête “Ils nous traitent comme des criminels”, nous avons constaté une restriction inquiétante de l’espace d’expression des personnes LGBTI+ et de leurs allié·es. Les autorités n’ont cessé d’ajouter des démarches administratives, des interdictions « préventives » et des restrictions supplémentaires pour rendre de plus en plus compliqué l’organisation de marches des fiertés. Lorsque ces marches ont eu lieu, elles  n’ont parfois pas disposé d’une protection policière suffisante pour protéger les manifestant.es de certains groupes violents. Lors de certaines marches, c’est la police elle-même qui a réprimé les manifestant.es pacifiques. 

Agir

Stop au harcèlement des personnes LGBTI+ et de leurs allié·es en Pologne !  

Signez notre pétition pour demander aux autorités polonaises de protéger les défenseur·es des droits des personnes LGBTI+. Les droits de toutes les personnes doivent être respectés quelles que soient leur identité de genre ou leur orientation sexuelle.