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URGENCE GAZA

 Exigez avec nous la justice pour toutes les victimes et la protection sans condition des populations civiles

Cisjordanie 

la résistance silencieuse à la guerre de la terre

© Victorine Alisse / Collectif Hors Format

Les déplacements forcés de la population palestinienne s’intensifient depuis octobre 2023. S’ils atteignent leur paroxysme à Gaza, la confiscation des terres, l’expropriation et les démolitions de maisons palestiniennes ont aussi pris une nouvelle ampleur en Cisjordanie occupée. Reportage en images dans le village de Wadi Fukin, où la photographe Victorine Alisse partage le quotidien des habitants depuis 2022.

Wadi Fukin est un village agricole, près de Bethléem, à deux pas de la ligne verte. Sur les collines alentours, des colonies. Un projet de route pour les colons israéliens prévoit l'annexion prochaine d’un tiers de ce qui reste de Wadi Fukin. En attendant l’inexorable, la vie des villageois, tant bien que mal, continue. Leur quotidien, fait de renoncement, de résistance silencieuse et de résilience, est rythmé par la destruction de maisons (situées en zones B et C), les emprisonnements arbitraires et le travail dans les champs — car cultiver, c’est résister.

Victorine Alisse a proposé aux membres de la communauté d'écrire leurs pensées et leurs sentiments sur ses photographies. Leurs mots révèlent l'attachement viscéral à leur terre et rappellent que les agriculteurs et agricultrices palestinien.nes sont en première ligne des politiques d’accaparements et d’expulsion menées depuis des décennies par Israël.

J’ai eu l’impression que la vie me revenait, comme si mon âme était revenue. J'aimerais que chaque mère dont le fils est injustement emprisonné puisse ressentir la beauté de cet instant, un moment semblable à un battement de cœur qui revient à un corps sans vie. Je lui souhaite, ainsi qu’à tous les jeunes, une vie normale, remplie de liberté, de sécurité, sans douleur, et un avenir lumineux. Ce fut le plus beau moment que j’aie jamais vécu.

— Une mère dont le fils a été libéré par l’armée israélienne, après un an en prison

Même dans sa ruine, nous continuerons à aimer la terre jusqu'au dernier souffle.

— Yaffa, étudiante et habitante de Wadi Fukin

Un regard mêlé de confusion, de douleur, d’oppression et de sentiment d’impuissance envahit le cœur de la jeunesse palestinienne face à l’occupation israélienne. Ce sont des instants fugitifs qui traversent leurs esprits, mais bientôt, ils se relèvent, plus forts et plus déterminés, avec une volonté inébranlable de continuer sans peur. Ils sont résilients et tenaces, sans jamais céder.

— Un père de famille de Wadi Fukin

Puisqu'ils ont détruit notre maison… celle de mon frère et de notre voisin…Ne sois pas triste, maman… on la reconstruira une nouvelle fois.

— Un fils à sa mère dont la maison a été détruite par l’armée israélienne

Je vis maintenant dans une autre ville, mais mon cœur et ma famille sont à Wadi Fukin. J’aime être sur ma terre natale, pourtant je suis toujours inquiète que l’occupation [israélienne] nous force à partir. Je m’appelle Hala [ce qui signifie « belle » en arabe], tout comme ma terre. Les souvenirs de mon enfance sont profondément gravés en moi, inoubliables.

— Hala, originaire de Wadi Fukin

Le paysan palestinien est fort et résilient, affrontant les épreuves de la vie avec détermination. Il est travailleur — il plante, construit et prend soin de la terre. Il accorde de l’importance à l’éducation et possède un cœur généreux, souhaitant toujours le bien aux autres. Face à l’oppression et à l’injustice de l’occupation, il reste ferme. Il est une part essentielle de cette terre.

— Un habitant du village

Ô maison de grand-père, la clé est perdue, et tes portes pleurent ceux qui sont partis. La joie est morte entre tes murs, il ne reste que le vide, sans couleur ni saveur. Dis-moi, comment en est-on arrivé là ?

— Wafa, une habitante du village