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L'art pour célébrer

le courage des défenseur·ses des droits humains

Dans le XIIe arrondissement de Paris, un mur est désormais consacré à la défense des droits humains. La fresque, réalisée par le street artiste marseillais Mahn Kloix, célèbre à travers six portraits le courage des défenseur·ses des droits humains qui se battent chaque jour à travers le monde pour nos droits fondamentaux.

C'est un long mur de 20 mètres de long sur 5 mètres de haut sur lequel six portraits éclatent comme des cris. Quelques minces traits de blanc tranchant sur un mur sombre et des visages soutenus ou contraints par des mains amicales ou hostiles. L'une ajuste un voile sur la tête de l'avocate Nasrin Sotoudeh. L'autre est posée sur l'épaule du docteur Mukwege. D'autres encore cachent les yeux, obstruent une bouche, soutiennent un visage, un cou. Des mains comme des signes de solidarité ou d'oppression envers les courageux·ses défenseur·es des droits humains que célèbre ce mur, le premier dédié aux droits humains de la capitale. Un espace symbolique mis à disposition par la Mairie de Paris pour célébrer les libertés, promouvoir les droits fondamentaux et lutter contre toutes les discriminations.

Découvrez l'histoire des six défenseur·ses des droits humains que nous avons choisi de mettre à l'honneur cette année 👇

Nasrin Sotoudeh, figure iranienne de la défense des droits humains 

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Éminente avocate, Nasrin Sotoudeh est devenue une figure emblématique de la défense des droits humains en Iran. Connue pour son combat de longue haleine contre la peine de mort, elle s’est également distinguée ces dernières années pour avoir défendu des femmes qui défient les lois discriminantes imposant le port obligatoire du voile dans son pays. En raison de son travail de défense des droits humains, qui dure depuis plus de dix ans, elles est persécutée par les autorités iraniennes. En 2012, elle a reçu le prix Sakharov du Parlement européen. En 2019, elle a été condamnée à 148 coups de fouets et 38 ans de prison. Elle est actuellement toujours détenue dans la prison d’Evin, à Téhéran, et continue de risquer sa vie pour défendre celle des autres.

Trois actions simples à faire pour Nasrin

Le Docteur Mukwege, l’homme qui répare les femmes

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Prix Nobel de la Paix en 2018, le docteur Mukwege est internationalement connu comme l’homme qui « répare » les femmes. Durant les vingt années de conflit qui ont secoué l’est de la République démocratique du Congo, des milliers de femmes ont été violées. Face à ces atrocités, le Dr Mukwege mène une lutte incessante. Son combat : opérer ces femmes dont les corps ont été mutilés et dénoncer l’impunité dont jouissent les coupables. Grâce à ses soins et à sa compassion, des milliers de victimes de viol et d'autres violences sexuelles ont pu surmonter leurs blessures physiques.

Malgré une tentative d'assassinat, des menaces de mort et des attaques visant sa famille, ce médecin au courage exceptionnel continue de mener campagne contre les violences sexuelles commises lors de conflits. S’il voyage dans le monde entier pour partager son témoignage, il vit dorénavant cloîtré dans son pays, dans l’hôpital de Bukavu où il exerce, sous la protection des casques bleus de la mission des Nations unies. Mais il n’est plus seul à lutter. Des femmes, dont il a restitué l’intégrité physique et aidé à recouvrer la dignité, se battent désormais à ses côtés.

Sensibiliser aux violences sexuelles dans les conflits en organisant une projection-débat sur « L'homme qui répare les femmes »

Chelsea Maning, lanceuse d’alerte de l’armée américaine

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Chelsea Manning était membre de l’armée américaine. Elle travaillait comme analyste du renseignement militaire lorsque, témoin de violations des droits humains, elle a décidé de faire fuiter des milliers (700 000 !) de documents confidentiels de l’armée qui pointaient de possibles crimes de guerre commis par l’armée américaine, notamment en Irak et en Afghanistan. Pour cet acte courageux, elle a été arrêtée en juin 2010 puis placée en détention. En 2013, elle a été jugée par une cour martiale des États-Unis et condamnée à 35 ans de prison. Après sept ans de prison, l’ex-informatrice de WikiLeaks a finalement été libérée en mai 2017, avant d’être de nouveau incarcérée en mars 2019. La raison : elle refusait de témoigner à propos de Julian Assange devant un grand jury. Le 11 mars 2020, à deux jours d'une audience qui devait statuer sur son refus, elle a de nouveau fait une tentative de suicide en prison. Un juge a finalement ordonné sa libération le lendemain.

Les États-Unis doivent abandonner les accusation contre Julian Assange !

Malala Yousafzai, un courage inouï face aux talibans

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Malala Yousafzai incarne le combat de millions d’enfants et de filles : celui du droit à l’éducation. Alors qu’elle n’a que 11 ans, la jeune Malala commence à écrire un blog sous le pseudonyme « Gul Makai » pour la BBC. Elle raconte de son point de vue de petite fille la vie quotidienne sous la domination des talibans au Pakistan. En octobre 2012, les talibans attaquent son car scolaire et lui tirent une balle dans la tête. Cet attentat suscite une vague d’indignation internationale. Grièvement blessée, elle est transférée au Royaume-Uni pour y être soignée.

Malala est un exemple de courage inouï. En 2013, elle reçoit la plus haute distinction accordée par Amnesty International, le prix Ambassadeur de conscience.

Donc ici, je suis… une fille parmi d’autres. Je parle — non pour moi, mais pour toutes les filles et les garçons. J’élève ma voix – pas pour que je puisse crier, mais pour ceux qui n’ont pas voix puissent être entendus. Ceux qui ont lutté pour leurs droits : Leur droit de vivre en paix. Leur droit d’être traité avec dignité. Leur droit à l’égalité des chances. Leur droit à l’éducation.

Malala Yousafzai, à l’assemblée générale des Nations unies, le 12 juillet 2013

En 2014, à seulement 17 ans, elle obtient le prix Nobel de la paix. C’est la plus jeune lauréate dans l’histoire de ce prix.

Malala est aujourd’hui encore réfugiée au Royaume-Uni et poursuit son combat pour l’éducation des enfants à travers le monde.  

Greta Thunberg, Fridays for Future

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En 2018, le monde entend parler de Greta Thunberg pour la première fois. Une adolescente suédoise qui a décidé de sécher l’école chaque vendredi pour protester devant le Parlement suédois jusqu’à ce qu’il prenne des mesures fortes pour lutter contre le dérèglement climatique. Depuis, son initiative qui vise à sensibiliser à la crise climatique, s’est répandue comme une traînée de poudre à travers le monde. Avec elle, des millions de jeunes du monde entier ont pris part aux journées de grèves scolaires « Fridays for Future ». Des manifestations ont eu lieu dans plus de 100 pays, notamment en Australie, au Brésil, en Inde, au Nigéria, au Pakistan, au Royaume-Uni, en Allemagne, au Japon, aux Philippines et en Ouganda.

Agir selon sa conscience, c’est se battre pour ce que vous croyez juste. 

À plusieurs reprises, son activisme lui vaut d’être arrêtée : en Allemagne lors d’une manifestation anticharbon, en Norvège lors d’une manifestation avec le peuple autochtone Samis pour la démolition d’éoliennes déclarées illégales car empiétant sur des pâturages de rennes; etc. En 2019, la militante pour le changement climatique a reçu le prix Ambassadeur de la conscience 2019, le prix le plus prestigieux décerné par Amnesty International à des personnes qui ont fait preuve d’un leadership et d’un courage exceptionnels pour défendre les droits humains.

Angela Davis, icône des mouvements féministes et antiracistes

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Angela Davis est née le 26 janvier 1944 à Birmingham, dans l’État de l’Alabama, aux États-Unis. Issue d’une famille afro-américaine, elle fait très tôt l’expérience du racisme et du système de ségrégation raciale. Avec ses parents, elle découvre l’horreur de l’esclavage qui a marqué sa famille. Dans le quartier majoritairement blanc où sa famille s’installe, elle découvre l’horreur du Klu Klux Klan. Très tôt, sa conscience politique se forge. Très vite, son destin se dessine : elle deviendra une figure du féminisme et de l’antiracisme.

Les combats de sa vie sont multiples : contre le système carcéral, la brutalité policière, la peine de mort et toutes les formes d’oppression. Icône du Black Power, elle devient une militante marxiste dans l’Amérique anticommuniste de l’après-guerre froide, mais aussi un symbole de la lutte pour la libération des prisonniers politiques. En raison de ses activités, Angela se retrouve sur la liste des personnes recherchées par le FBI. Dans les années 1970, alors qu’elle est arrêtée et jetée en prison, l’opinion publique se range de son côté et un comité de soutien « Free Angela Davis » voit le jour. De nombreuses personnalités manifestent leur soutien : des Rolling Stones, qui lui consacrent la chanson Sweet Black Angel, à John Lennon et Yoko Ono qui chantent Angela. Dans le monde entier, des manifestations ont lieu pour exiger sa libération. Elle sera finalement relâchée en 1972, libre de tous les chefs d’accusation.

Tout au long de sa vie, Angela Davis se bat aussi pour les droits des femmes, et en particulier des femmes noires. Pour elle, le féminisme est lié de manière intrinsèque au racisme, et certaines personnes se trouvent à la croisée des oppressions. La femme noire doit ainsi lutter simultanément contre le sexisme et le racisme. C’est ce qu’on appelle l’intersectionnalité des luttes. 

Aujourd’hui encore, à l’heure où l’Amérique continue de faire face aux violences policières et au Black Lives Matter, elle continue de se battre en faveur des minorités et contre toutes les formes d’oppressions.

Qui sommes-nous ?

Amnesty International est un mouvement de plus de 10 millions de personnes. Ensemble, nous nous battons partout dans le monde pour faire respecter les droits humains. Ensemble, nous remportons des victoires pour faire progresser la justice et faire cesser les violations des droits humains. En savoir plus.

Chaque jour, nous montrons que des actions simples et rapides suffisent pour soutenir des personnes en danger et changer leur vie. Pour les libérer de la torture, du harcèlement, d’une condamnation à mort ou d’un emprisonnement injuste : chaque voix compte. Faites entendre la vôtre !

Aller plus loin : Défendre des personnes en danger

Qui est l'artiste Mahn Kloix ?

Mahn Kloix a grandi au sein d’une famille engagée, portée par les grands combats sociaux. Et si l’activisme plane au-dessus de sa tête, le jeune homme va choisir une voie tout aussi engagée : la création artistique. Formé aux Gobelins, à Paris, il a fait de Marseille, où il vit, le point de départ pour l’exploration du bassin méditerranéen « politique et militant ». Dans le ventre d’Istanbul, il croise le chemin de centaines de jeunes manifestants. Il se met alors à croquer ces visages pour ensuite leur rendre hommage en affichant leurs portraits dans la rue. Les soulèvements de la "Révolution du jasmin" en Tunisie ou le mouvement des "indignés" à Athènes constitueront également sa matière brute. Un leitmotiv pour dire et mettre en lumière les luttes, se réapproprier les combats, traverser et témoigner des grands courants de résistance, de New York jusqu'au Caire. Mahn Kloix s’intéresse aux parcours de vie hors-normes, aux gens transcendés, dépassés même parfois, par leurs messages ou leurs expériences. En savoir plus.

Informations pratiques

Le mur des droits humains d'Amnesty International France

30 rue du Sahel, 75012 Paris

Réalisé par le street artiste marseillais Mahn Kloix, en partenariat avec la Mairie de Paris.

Inauguration le jeudi 21 septembre 2023, à 18h.

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