Cette année encore, nous réaffirmons notre soutien au Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre, qui se déroule du 6 au 12 octobre 2025. À l’heure où les crimes internationaux s’accumulent, où les conflits meurtriers s’intensifient et où les voix dissidentes – dont celles des journalistes – sont violemment réprimées à travers le monde, ce partenariat de plus de dix ans déjà prend un nouveau sens : celui de la résistance.
Le Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre récompense chaque année les journalistes (en radio, télévision, photographie et presse écrite) qui couvrent les conflits. Des expositions, tables-rondes, rencontres et projections sont également proposées pour alerter le public sur les graves violations des droits humains partout dans le monde. Le Prix est cette année présidé par le grand reporter Jon Lee Anderson.
Retrouvez le programme de l’édition 2025 du Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre ici.
Génocide à Gaza : l’impunité d’Israël, jusqu’où ?
En octobre 2024, nous remettions le Prix Amnesty International à Mohammed Abu Safia et John Irvine pour leur reportage « Le drapeau blanc », montrant un civil palestinien, mains en l'air, abattu près de Khan Younès, dans la bande de Gaza. Nous avons depuis, après des mois d’enquête, qualifié de génocide les crimes commis en toute impunité et au mépris total du droit international par les autorités israéliennes contre la population palestinienne de Gaza.
Lire aussi : La population palestinienne de Gaza victime d’un génocide
La programmation de cette 32ème édition du Prix Bayeux-Calvados Normandie des correspondants de guerre, met naturellement en lumière la tragédie de ce génocide, avec la projection du film Put Your Soul on Your Hand and Walk de la réalisatrice Sepideh Farsi, l’exposition « Gaza Project » du réseau international de journalistes d’investigation Forbidden Stories, ainsi que notre table ronde « Génocide à Gaza : l’impunité d’Israël, jusqu’où ? ».
Agir : Génocide à Gaza : la France doit mettre fin à l'impunité d'Israël !
Celle-ci reviendra sur l’inaction des États, voire leur complicité dans ce génocide, ce qui pose plus que jamais la question de leurs engagements, de leurs responsabilités et de leurs obligations à prévenir et empêcher ce crime.
Table-ronde « Génocide à Gaza : l’impunité d’Israël, jusqu’où ? », à 15h45 à la Halle ô Grains
En présence de Johann Soufi, avocat spécialiste du droit international et de la justice internationale et de Julia Grignon, professeure en droit international à l'Université-Panthéon-Assas. Une table-ronde animée par Tchérina Jerolon, responsable du programme « Conflits, Migrations, Justice » à Amnesty International France.
Soudan : faits d'armes
Cette année, le journaliste Eliott Brachet est commissaire de l’exposition collective et multimédias « Soudan, la guerre sur les cendres de la révolution ». À travers les regards croisés d’artistes et de photographes soudanais et internationaux, cette exposition revient sur la soudaine déflagration du Soudan et la bascule de l’euphorie à la dévastation dans laquelle est tombée le pays.
Lire aussi : Soudan, ce qu’il faut savoir du conflit
Ce conflit est largement alimenté par le commerce mondial des armes, au mépris total du droit international. Par exemple, nos équipes de recherches ont détecté l’utilisation d’armes chinoises fournies par les Émirats arabes unis dans le conflit.
Lire aussi : Soudan : des armes chinoises fournies par les Emirats arabes unis repérées dans le conflit
Or, en tant que pays signataire du Traité sur le commerce des armes (TCA), les Émirats arabes unis doivent respecter leurs engagements et cesser de livrer des armes à destination de pays où l’on sait qu’elles serviraient à commettre ou à faciliter un génocide, des crimes contre l’humanité ou d’autres atteintes graves aux droits humains.
Lire aussi : Comment le commerce des armes alimente le conflit au Soudan

Des soldats de l'armée soudanaise défilent lors de l'anniversaire de la naissance de l'armée soudanaise. L'armée soudanaise n'est pas prête à négocier un accord de paix avec les forces de soutien rapide et soutient une guerre totale jusqu'à ce que le pays soit entièrement repris. © Arthur Larie
Exposition « Soudan, la guerre sur les cendres de la révolution, au Bâtiment, place de la Liberté
Ouvert tous les jours du 6 au 12 octobre de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h
Ouvert du mercredi au dimanche du 13 octobre au 9 novembre de 10 h à 18 h
Ouvertures exceptionnelles vendredi 10 octobre jusqu’à 19 h et samedi 11 octobre de 10 h à 18 h (journée continue)
Entrée libre
Iran : guerres extérieures, guerre intérieure
« Iran : 12 jours de guerre, mais 46 ans de conflit » : c’est le nom de la soirée grands reporters du vendredi 10 octobre. Si cette « guerre des douze jours » (13-24 juin 2025) a tué plus d’un millier de personnes parmi les populations civiles – dont l’attaque délibérée d’Israël contre la prison d’Evin à Téhéran constitutive d’une grave violation du droit international humanitaire et devant faire l’objet d’une enquête pour crimes de guerre –, elle a aussi relancé, sur le plan intérieur iranien, la répression féroce du régime envers toute contestation.
Lire aussi : Attaque israélienne contre la prison d’Evin : une enquête pour crime de guerre doit être ouverte
Selon nos recherches, depuis le 13 juin 2025, les autorités iraniennes ont arrêté plus de 20 000 personnes, parmi lesquelles des voix dissidentes, des défenseur·es des droits humains, des journalistes, etc., sous prétexte de « sécurité nationale » à la suite des hostilités avec Israël.
Lire aussi : Iran : après les bombes, la répression
Soirée grands reporters – SCAM « Iran : 12 jours de guerre, mais 46 ans de conflit », place Gauquelin Despallières
Une soirée préparée et animée par Eric Valmir avec de nombreux témoins
Ouverture des portes à 20 h
Entrée libre
Où nous retrouver sur place ?
Salon du livre (au Pavillon, de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30)
Nos militantes et nos militants accueilleront le public pour l'informer sur les différentes manières de prendre part à nos combats pour les droits humains.
Le salon du livre mettra également à l’honneur plusieurs livres dont nous sommes partenaires : Refuznik (Libertalia, 2025), Ils furent foule soudain (Gallimard, 2025) et Les Yeux de Gaza (Textuel, 2025).
Remise des Prix (au Pavillon, 18h30)
La soirée de remise des Prix sera animée par Nicolas Poincaré. Dans le cadre de la compétition internationale, notre présidente Anne Savinel Barras remettra le prix Amnesty International aux journalistes ayant réalisé le meilleur reportage télévision (format court).
Le Prix Amnesty International : retour sur le palmarès des années précédentes
Les derniers lauréats et lauréates du Prix Amnesty International, qui récompense chaque année le meilleur reportage télévision (format court), sont :
2024 : Mohammed Abu Safia, John Irvine – ITV NEWS pour «Le drapeau blanc»
2023 : Nick Paton Walsh, Brice Lainé, Natalie Gallon, Etant Dupain – CNN pour « Gangs gain the upper hand in war with Haitian police »
2022 : Théo Maneval et Pierre Dehoorne – France 5 pour « Viktor et le baiser de la guerre »
2021 : Orla Guerin et à Goktay Koraltan – BBC pour « Les tireurs d'élite au Yémen »
2020 : John Sudworth et Wang Xiping – BBC pour « Les familles ouïghoures »
2019 : Orla Guerin, Lee Durant et Nicola Careem – BBC pour « Yémen : un bus touché par une frappe aérienne »
2018 : Nima Elbagir, Alex Platt, Raja Razek – CNN pour « Une vente aux enchères d’esclaves en Libye »
2017 : Waad Al-Kateab – Channel 4 pour « Le dernier hôpital d’Alep détenu par les rebelles »
2016 : Arnaud Comte et Stéphane Guillemot – France 2 pour « Mossoul : fuir à tout prix »
2015 : Mikhail Galustov – VICE pour « Russian roulette »
loading ...