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Action de nos militants du groupe local Chambery, septembre 2022

Action de nos militants du groupe local Chambery, septembre 2022

Personnes réfugiées et migrantes

Un mois après le Mondial, que retenir de notre campagne « Ramenez la Coupe à la raison » ?

Depuis la fin du Mondial de football 2022, l’attention médiatique autour des conditions de vies des travailleuses et travailleurs migrants exploités au Qatar est retombée. De notre côté, notre détermination pour faire respecter leurs droits perdure. Entre victoires, avancées et, inévitablement, déceptions, nous vous racontons notre combat, que vous avez mené à nos côtés, pour ramener la coupe à la raison.

Rappelez-vous…

En 2010, la FIFA confiait l’organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Dès lors, nous avons mené des travaux de recherche sur le terrain, et documenté les violations des droits des travailleuses et travailleurs migrants dans le pays.

Ces personnes qui ont rendu possible l’événement sportif le plus regardé du monde, parfois au péril de leur vie.

Nous avons décidé de ne pas boycotter ce tournoi. Notre choix : nous servir de l’attention suscitée par la Coupe du monde pour obtenir des changements pour la protection et le respect des droits des travailleuses et travailleurs migrants au Qatar. La Coupe du monde a été une occasion unique de mettre les projecteurs sur leurs conditions de travail et de vie indignes.

Un an avant le coup d’envoi du Mondial, en décembre 2021, nous avons intensifié nos actions en France, afin de faire pression sur les instances sportives qui avaient le pouvoir d’influencer le Qatar et de défendre les droits des travailleurs migrants au Qatar. Sans relâche, avec vous, nous avons fait campagne pour que la Fédération française de football (FFF) prenne ses responsabilités et agisse sur les acteurs principaux, et nous avons obtenu des avancées !

Lire aussi : Notre combat pour ramener la coupe à la raison

Des avancées obtenues grâce à vous !

Vous êtes des milliers à vous être mobilisé.es pour dénoncer les violations des droits humains au Qatar, et pour faire pression sur la FFF afin qu’elle prenne ses responsabilités.

Pour cela, un immense BRAVO !

Ensemble, voici les avancées concrètes que nous avons obtenues en faveur des travailleuses et travailleurs migrants :

👉 Le 24 septembre 2022, la FFF a pris publiquement la parole pour parler des droits humains au Qatar. La FFF a affirmé travailler avec d'autres fédérations nationales pour la mise en place d'un fonds d'indemnisation pour les travailleurs migrants exploités au Qatar. Une demande que nous avons martelée pendant des mois. La mise en place de ce fonds, encore en discussion avec la FIFA, permettrait aux milliers de travailleurs et travailleuses qui ont vu leurs droits violés au Qatar d’obtenir réparation, ainsi qu’aux familles endeuillées.

👉 Nous avons également obtenu que la FFF s’assure que tous ses prestataires au Qatar respectent les droits humains de leurs employés. En octobre 2022, une délégation de la FFF s’est rendue à Doha pour rencontrer les prestataires du camp de base des Bleus et a rendu compte de cette visite auprès du ministère des Sports.

👉 Notre victoire est aussi médiatique : c’est la première fois dans l’histoire des Coupes du monde que l’impact des compétitions sportives sur les droits humains est autant pris en compte. Tout cela, nous l’avons obtenu grâce à une mobilisation collective et sans faille depuis des mois.

Article dans le journal "Libération"

👉 Nous avons mené un travail de plaidoyer continu auprès des instances sportives françaises : la Fédération française de football et le ministère des sports. Nous les avons rencontrées à plusieurs reprises, et avons porté nos demandes au cours de ces rendez-vous.

👉 Vous avez été plus de 105 000 à signer notre pétition adressée au Président de la FFF pour Ramener la coupe à la raison : bravo ! Nous avons remis vos signatures à la FFF le 16 décembre 2022, juste avant la finale de la Coupe du monde.

Remise de pétition "Mondial 2022 : il faut ramener la coupe à la raison" à la Fédération française de football

Remise de la pétition "Mondial 2022 : il faut ramener la coupe à la raison !" à la Fédération française de football © Soundous JELJOUL

👉 Partout en France, pendant un an, vous avez été des centaines, des milliers à vous mobiliser : projections-débats, expositions photos, actions de rue, festivals, tenue de stands, interventions dans les écoles, les lycées, les universités… matchs de foot, conférences, manifestations … Grace à la mobilisation de nos militant.es, nous avons pu sensibiliser des milliers, voire des centaines de milliers de personnes partout en France sur la situation des droits humains au Qatar !

Rien n'aurait été possible sans le soutien indéfectible de nos milliers de sympathisant·es, militant·es et membres. L’appui de centaines de supporters et supportrices de football en France a également été décisif.

Merci à toutes et à tous.

Une victoire en demi-teinte

À l’heure du bilan, force est de constater qu’il reste beaucoup à faire pour le respect des droits des travailleuses et travailleurs migrants au Qatar, et plus généralement pour la prise en compte des droits humains dans l’organisation des compétitions internationales.

Lire aussi : Neuf actions à mener par le Qatar pour faire respecter les droits des travailleurs migrants

Au Qatar, malgré les réformes adoptées par les autorités ces dix dernières années, les avancées sur le terrain sont bien trop lentes et timides. Des milliers de travailleurs sont décédés sur de grands projets d’infrastructures dans le pays, et malgré les nombreuses informations qui établissent un lien entre la mort de ces travailleurs et leurs conditions de travail dangereuses, les autorités qatariennes n’ont mené aucune enquête exhaustive sur les réelles causes des décès.

Conséquence ? Des milliers de familles endeuillées ne peuvent pas obtenir justice et réparation.

C’est pourquoi nous maintenons notre demande auprès de la FIFA pour la création et la mise en œuvre d’un fonds d’indemnisation pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses qui ont vu leurs droits violés dans le cadre de l’organisation de la Coupe du monde, et pour les familles endeuillées.

Fonds d’indemnisation : où en est-on ?

En vertu du droit international et du règlement de la FIFA, ces derniers ont des obligations et des responsabilités s’agissant de prévenir et d’atténuer les atteintes aux droits humains et d’octroyer des réparations aux victimes. Le fonds de réparation que nous réclamons est totalement justifiable au regard de l’ampleur des violations commises et ne représente qu’une petite partie des 7 milliards d’euros de recettes que la FIFA prévoit d’engranger grâce à la Coupe du monde.

Nous engageons la FIFA et le Qatar à mettre sur pied un programme de réparation en collaboration avec les travailleurs, les syndicats, l’Organisation internationale du travail et la société civile.

Nous proposons que la FIFA réserve un montant d’au moins 420 millions d’euros, qui correspond aux primes offertes aux équipes participant à la Coupe du monde, pour l’investir dans des fonds destinés aux réparations.

Et maintenant ?

Pendant plus de 10 ans, nous nous sommes concentrés sur la situation des travailleurs migrants dans le contexte de la Coupe du monde car cet événement était une occasion d’obtenir des changements sur le long terme au Qatar. Des changements pour les milliers de travailleurs migrants dont le travail fut nécessaire pour que cette Coupe du monde ait lieu, mais aussi pour les centaines de milliers de personnes qui travailleront au Qatar pendant les années qui suivront la Coupe du monde.

Notre travail sur ces questions ne s’est donc pas clôturé avec la finale en décembre 2022 !

Il est à craindre qu’avec le départ des caméras et des supporters et supportrices, les engagements de la FIFA et des autorités qatariennes ne soient pas mis en œuvre. Notre rôle consistera à veiller à ce que le Qatar poursuive ses efforts en vue de réformer son droit du travail et le mette en application sans revenir en arrière.

Vous pouvez compter sur nous.

Au-delà de la situation au Qatar, à l’avenir, la FIFA doit veiller à ce qu’aucun pays ne se voie attribuer l’organisation d’une compétition de football à moins de présenter des garanties crédibles en matière de respect des droits humains. Les pays candidats devront développer des plans d’action afin de garantir qu’en accueillant un tournoi, ils ne contribueront pas à la discrimination, à des restrictions de la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique et à des atteintes aux droits du travail.