Narges Mohammadi, journaliste et militante iranienne pour les droits humains actuellement incarcérée en Iran, a reçu le Nobel de la paix pour son combat pour les droits des femmes. Un prix qui honore et salue le courage d’une femme et celui de la population iranienne. Portrait.
Depuis l’obtention de son prix Nobel, Narges Mohammadi, avait entamé une grève de la faim le 6 novembre 2023. Elle l’a arrêtée le 10 novembre, après avoir été autorisée à se rendre à l'hôpital sans devoir porter un voile. Toujours incarcérée en Iran, notre organisation réitère plus que jamais son appel à sa libération immédiate et inconditionnelle !
Un an après le début du soulèvement en Iran, le prix Nobel de la paix 2023 a été décerné le 6 octobre à Narges Mohammadi, fervente défenseure des droits humains en Iran. Un symbole d’autant plus fort que la militante iranienne est emprisonnée de nouveau depuis 2021 dans une prison à Téhéran ; emprisonnée pour son combat indéfectible pour la liberté et les droits des femmes. Même depuis sa cellule en prison, elle soutenait le soulèvement iranien, déclenché à la suite de la mort de Mahsa Jina Amini.
Narges Mohammadi a été récompensée « pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous » a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien.
Dans un pays où il est aussi difficile d’être une femme que d’être une mère ou une défenseure des droits humains, être les trois à la fois est un crime impardonnable.
Narges Mohammadi
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Un combat infatigable
Infatigable défenseure des droits humains, Narges Mohammadi est l’une des voix emblématiques en Iran qui s’oppose à l’oppression du régime des Mollahs. Particulièrement active et engagée pour dénoncer les attaques à l’acide visant les femmes en Iran, c’est aussi l’une des voix fortes contre la peine de mort. C’est pour son combat pour les droits humains que les autorités iraniennes lui font payer le prix fort.
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Rapidement, les autorités iraniennes ont voulu faire taire sa voix. En 2008, elles ont procédé de force à la fermeture du Centre de défense des droits humains qu’elle dirigeait, arrêté et condamné plusieurs de ses membres. En 2009, les autorités iraniennes lui ont confisqué son passeport. Depuis, elle est frappée d'une interdiction de quitter le territoire iranien. A partir de 2011, elle est sous le coup de la justice et notamment reconnue coupable de « propagande contre le régime ». Commence alors une série de condamnations et de séjours en prison : condamnée, emprisonnée, libérée, incarcérée à nouveau. Mais sa détermination est sans faille, elle poursuit sans relâche son combat.
Nous appelons à sa libération
Le 12 janvier 2022, lors d’un simulacre de procès qui a duré 5 minutes, Narges Mohammadi a été condamnée à huit ans et deux mois de prison et 74 coups de fouet. A nouveau en prison depuis 2021, Narges n’a que très peu de liens avec ses deux enfants et son mari qui résident en France. Plus que jamais, nous appelons à sa libération immédiate et à la libération de toutes les femmes et les hommes injustement emprisonnés notamment pour avoir participé aux manifestations "Femme, Vie, Liberté".
Voici un message que Narges Mohammadi nous a envoyé en 2021 dans lequel elle remercie nos militants. 👇