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Une femme tient un portrait de Mahsa Amini lors d'une manifestation de soutien devant l'ambassade iranienne à Bruxelles, 23 septembre 2022 / © Kenzo TRIBOUILLARD via AFP

Une femme tient un portrait de Mahsa Amini lors d'une manifestation de soutien devant l'ambassade iranienne à Bruxelles, 23 septembre 2022 / © Kenzo TRIBOUILLARD via AFP

Iran : un an de répression du soulèvement

En septembre 2022, les Iraniennes et les Iraniens se soulevaient contre la brutalité du régime suite à la mort de Mahsa Amini. Un soulèvement inédit, réprimé dans le sang. Retour sur un an de violations des droits humains commises en toute impunité par le régime iranien.

Depuis la mort de Mahsa Amini, le 14 septembre 2022, les autorités iraniennes ont commis toute une série de crimes relevant du droit international pour étouffer le soulèvement populaire. Depuis, nous les documentons.

Répression sanglante des manifestations

Dès les premières manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini, les autorités ont répondu par la violence. Les forces de sécurité iraniennes ont délibérément tiré à balles réelles sur les personnes qui descendaient manifester dans les rues. Des centaines de manifestants ont perdu la vie, dont des dizaines de mineurs. Cette répression s’est accompagnée par un discours mensonger des autorités qui expliquaient les raisons de la mort de ces manifestants par des suicides ou des accidents.

Arrestations arbitraires et torture 

Au début du soulèvement et dans les mois qui ont suivi, les autorités ont arrêté arbitrairement des dizaines de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants. Parmi eux, on compte au moins 90 journalistes et 60 avocats, dont ceux qui représentaient les familles des victimes.   

Des actes de torture et des mauvais traitements ont été infligés à des milliers de prisonniers détenus, dont des mineurs.

Viols et autres violences sexuelles à l'encontre de femmes, d'hommes et d'enfants

Pendant le soulèvement, les forces de sécurité iraniennes, en uniforme ou en civil, ont arbitrairement arrêté des manifestant·es dans la rue, à leur domicile ou sur leur lieu de travail, sans mandat d'arrêt. Embarquées de force dans les véhicules, certaines personnes ont été violées dans des fourgons de police, lors de leur transfert dans des lieux détention. Dans ces lieux, l’horreur se poursuivait : torture, viols commis par une personne ou viols collectifs, mauvais traitements. Des viols commis pour torturer, intimider et punir les manifestant·es qui remettaient en question des décennies d’oppression du régime.

Dans un rapport, nous avons recueilli les témoignages de 45 personnes, parmi lesquelles 26 hommes, 12 femmes et sept mineur·es, qui ont subi des viols, des viols collectifs ainsi que d’autres formes de violences sexuelles aux mains des services de renseignement et des forces de sécurité iraniennes.

Exécution des manifestants 

Condamnation à mort pour avoir manifesté : l’une des armes les plus utilisées par les autorités iraniennes pour instiller la peur auprès de la population et saper le soulèvement. Depuis le début des manifestations de septembre 2022, sept iraniens ont été exécutés en lien avec le soulèvement.

Tous ont été exécutés à l'issue de procès iniques. Un an après le soulèvement, des dizaines de personnes risquent encore d’être exécutées ou condamnées à mort en lien avec les manifestations.

Représailles contre les femmes qui défient le port obligatoire du voile

Les femmes ont été en première ligne du soulèvement. Malgré des mois de contestation contre les lois imposant le port du voile, les autorités ne cessent de durcir leurs mesures sur le port obligatoire du voile. Depuis avril 2023, un arsenal est déployé : retour de la police des mœurs, recours à des technologies de surveillance pour traquer les femmes qui ne portent pas le voile, mise en place d’une nouvelle loi qui prévoira des sanctions encore plus sévères en cas de non-respect du port obligatoire du voile.

Harcèlement visant les familles des victimes 

Avant les un an du soulèvement, les autorités ont intensifié leur campagne d’arrestations arbitraires, notamment de proches des victimes afin de les faire taire et de perpétuer l’impunité. Elles ont contraint des milliers d’étudiants à s’engager par écrit à ne pas participer aux manifestations de commémoration.

Nous demandons à la communauté internationale de lutter contre l’impunité 

Un an après la mort en détention de Mahsa Zhina Amini, aucun fonctionnaire n’a fait l’objet d’une enquête, ni de poursuites ni d’aucune sanction. Les crimes commis pendant et après le soulèvement l’ont été en toute impunité.

La date anniversaire du soulèvement iranien "Femme, Vie, Liberté " rappelle à tous les Etats qu’ils doivent exercer leur compétence universelle en vue de diligenter des enquêtes pénales sur les crimes perpétrés par les autorités iraniennes. Un acte essentiel pour notamment montrer aux victimes qu’elles ne sont pas seules.

Nous saluons le courage des Iraniennes et Iraniens qui face à la répression des autorités continuent de s’opposer à l’oppression et de se battre pacifiquement pour leurs droits. Nous sommes à leurs côtés et demandons à la communauté internationale, et notamment à la France de réagir. « Femme, vie, liberté ! »