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URGENCE ISRAËL-GAZA

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Manifestation en Ethiopie © AFP/Getty Images

Manifestation en Ethiopie © AFP/Getty Images

Liberté d'expression

Dix figures qui doivent nous inspirer

Célèbres ou anonymes, ils furent sans doute des millions à se dresser contre la tyrannie.

Les uns, de Bolivar à l'Armée des ombres, empruntèrent la voie de la violence ; les autres, de Gandhi à Luther King, la désobéissance civile ; d'autres encore, de Delacroix à Rostropovitch, le chemin de l'art, et, de Voltaire à Camus, celui de la littérature. Tous brandirent peu ou prou l'étendard de la liberté.

Toussaint Louverture (1743-1803)

L'héritier noir des Lumières

À la tête de la révolte de Saint-Domingue en 1791, riche colonie française des Caraïbes, l'esclave affranchi Toussaint Louverture mène son île à une indépendance de fait. Inspiré des principes de 1789, il contribue à l'abolition de l'esclavage par la Convention en 1794. En 1802, il en conteste le rétablissement par Bonaparte dans un courrier Du Premier des Noirs au Premier des Blancs. Celui-ci lui répond par la guerre. Fait prisonnier, le Spartacus noir meurt en détention. La défaite finale des troupes françaises et l'indépendance d'Haïti signeront néanmoins, en 1804, sa victoire posthume.

Olympe de Gouges (1748-1793)

Femme libre

En 1791, Olympe de Gouges présente une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne affirmant : « la femme naît libre et égale en droits à l'homme (…) ayant le droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir celui de monter à la tribune ». Cette femme de lettres est à ce titre considérée comme la pionnière du féminisme. Son projet est rejeté par la Convention qui la traite de virago libertine. En avance sur son temps, elle est également engagée dans les combats contre l'esclavage et la peine capitale. Pour avoir tenté d'user du droit de monter à la tribune, le Tribunal révolutionnaire lui octroie celui de mourir sur l'échafaud.

Sitting Bull (1831-1890)

Icône amérindienne

Chef sioux de la tribu des Lakotas, le guerrier Sitting Bull ne cessa de lutter contre l'emprise des Blancs sur les terres amérindiennes. Le 25 juin 1876, lors de la bataille de Little Bighorn, il anéantit les troupes du général Custer qui tente, en violation des traités, de s'emparer des Black Hills, terre sacrée des Sioux, pour en exploiter les réserves d'or. En 1890, alors qu'il participe à la Danse des Esprits, nouvelle révolte contre une loi lotissant des terres sioux, il est assassiné par traîtrise. Il reste depuis, du nord au sud du continent – jusque pour le chef amazonien Raoni – le symbole de la résistance des peuples amérindiens.

Aimé Césaire (1913-2008)

L'anticolonialiste résolu

Issu d'une modeste famille nombreuse martiniquaise, Aimé Césaire prend conscience, lors de brillantes études couronnées d'une agrégation de lettres, de l'aliénation culturelle des sociétés coloniales. Écrivain et poète « de la race de ceux qu'on opprime », il développe en 1936 le concept de « négritude ». Engagé à l'extrême-gauche, député et maire de Fort-de-France de 1945 à 1993, sa pensée influencera les intellectuels africains et afro-américains dans leur combat contre le colonialisme et l'acculturation.

Rosa Parks (1913-2005)

La pasionaria des droits civiques

« Elle s'est assise pour que nous puissions nous lever ». C'est ainsi que le révérend Jesse Jackson évoque l'action de Rosa Parks au lendemain de son décès. Cinquante ans plus tôt, cette couturière noire militante du Mouvement des droits civiques, en s'asseyant délibérément à une place réservée aux Blancs dans un autobus de l'Alabama, déclenche avec Martin Luther King dix ans de protestation non-violente contre la ségrégation. En 1965, l'abolition institutionnelle de toute forme de discrimination raciale aux États-Unis consacre Rosa Parks en symbole du combat afro-américain pour la dignité.

Jan Palach (1948-1969)

L'éveilleur de conscience

Le 16 janvier 1969, cinq mois après l'invasion soviétique de la Tchécoslovaquie, un étudiant s'immole par le feu place Venceslas à Prague. Dans un cartable au sol, une lettre de Jan Palach : « Puisque nos pays se trouvent au bord du désespoir et de la résignation, j'ai pris la décision d’exprimer mon désaccord et de réveiller la conscience de la nation ».

Le 20 janvier, une procession réunit des dizaines de milliers de Praguois pour signifier ce réveil. Vingt ans plus tard, en 1989, le dramaturge Vaclav Havel est arrêté après un dépôt de gerbe à la mémoire de l’étudiant. C'est le début de la Révolution de velours qui signera la fin de la dictature communiste.

Ahmed Othmani (1943-2004)

Une figure tunisienne d'Amnesty

Leader du mouvement étudiant tunisien, arrêté en 1968 puis sauvagement torturé, Ahmed Othmani fut le premier prisonnier d'opinion adopté par la section française d'Amnesty à sa création en 1971. Du bagne où il passa plus de dix ans, il fit sortir « Répression en Tunisie », témoignage publié dans Les Temps Modernes.

Libéré en 1979, il devient le premier militant arabe à joindre le secrétariat international d'Amnesty à Londres, en charge du Maghreb et du Moyen-Orient.

En 1989, il fonde Penal Reform International, ONG veillant au respect de la dignité des prisonniers. Parcourant les prisons du monde, il en assure la présidence jusqu'à sa mort.

Rigoberta Menchu (1959- )

La voix des peuples autochtones

Membre de l'ethnie maya des Quichés, elle travaille dès l'âge de 5 ans dans une latifundia. Engagée en 1979 dans le Comité d'unité paysanne fondé par son père, elle voit celui-ci périr dans un incendie provoqué par les militaires et la répression la contraint à l'exil en 1981.

Internationalement médiatisée par une biographie témoignant de la vie des Indiens au Guatemala, elle contribue en 1991, pour l'ONU, à une Déclaration des droits des peuples autochtones. En 1992, à 33 ans, elle reçoit le prix Nobel de la paix.

En 2006, elle s'associe à cinq autres lauréates de cette distinction pour promouvoir le droit des femmes.

Liu Xiaobo (1955-2017)

L'intellectuel iconoclaste

En 1989, alors qu’il enseigne dans une université américaine, l’écrivain chinois Liu Xiaobo rentre précipitamment à Pékin pour mener une grève de la faim en solidarité avec les manifestants de la place Tienanmen.

Il est emprisonné une première fois. Libéré, il s'obstine, exige le respect des droits humains, lutte contre la dictature du Parti communiste chinois et se retrouve à plusieurs reprises en prison. Initiateur de la Charte 08 réclamant une fédération de Chine libre et démocratique, il est de nouveau condamné, en 2009, à 11 ans pour « subversion ».

Le Nobel de la paix qui couronne « ses efforts non-violents en faveur des droits de l'homme en Chine » sera, du fait de sa détention, décerné à une chaise vide.

Toujours détenu, faute de soins, il meurt d'un cancer en 2017.

Malala Yousafzai (1997- )

La messagère de l'éducation

C'est à 11 ans que Malala accède à la notoriété par son Journal d'une écolière pakistanaise, blog tenu sur un site de la BBC où elle défend le droit des filles à l'éducation et dénonce les talibans qui incendient leurs écoles.

En 2012, ceux-ci tentent de l'assassiner à la sortie de ses cours et la blessent gravement à la tête. Ce drame alarme le monde entier et contribue à populariser davantage son combat.

Soignée en Angleterre, reçue par les grands de ce monde, elle plaide en 2013 à la tribune de l'ONU pour l'accès des filles aux études. Lauréate de multiples prix, dont le Nobel et le Sakharov, sa voix est devenue une référence du refus de l'obscurantisme.

- Bernard Debord pour La Chronique d'Amnesty International

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