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Répression des manifestations au Nicaragua © Carlos Herrera/Amnesty International

Répression des manifestations au Nicaragua © Carlos Herrera/Amnesty International

Justice internationale et impunité

Nicaragua : sanglante répression

Depuis trois mois, près de 300 personnes ont été tuées par la police ou des groupes armés progouvernementaux suite aux diverses manifestations qui ont secoué le pays. Retour sur une répression inédite.

Le président Daniel Ortega a démontré à de nombreuses reprises qu’il ne s’arrêterait devant rien pour écraser tous ceux qui osent s’opposer à son gouvernement et quiconque a le malheur de se mettre en travers de son chemin, que ce soit des mineurs, des étudiants, des mères de victimes ou des membres du clergé.

Ces derniers jours, les attaques généralisées contre la population civile ont gagné en ampleur et en coordination et des assaillants portant des armes létales ont été déployés dans des villes telles que Masaya qui sont devenues le symbole de l’opposition au régime impitoyable du président Daniel Ortega.

Lire aussi : Au Nicaragua, la répression se durcit

Les défenseurs en danger

Le 18 juillet, Irlanda Jerez revient d’une conférence de presse lorsqu’elle est interceptée par des policiers et des parapoliciers encagoulés, les groupes armés progouvernemetaux. Ils la font descendre de son véhicule puis la rouent de coups avant de l’emmener vers une destination inconnue.

Leader de « los autoconvocados en Mercado Oriental » une ONG de défense des droits politiques, Ilaria rejoint la liste des défenseurs des droits humains et des étudiants qui « sont disparus » depuis le début de la crise qui ensanglante le Nicaragua.

La semaine précédente Medardo Mareina et Pedro Mena, deux défenseurs reconnus du Mouvement Paysan Anticanal étaient eux arrêtés à l’aéroport de Managua et enlevés.

Depuis, présentés lors d’une audience préliminaire, sans l’assistance de leurs avocats, ils ont été accusés de « terrorisme et d’autres délits graves » dont le meurtre de quatre policiers. Leurs familles sont sans nouvelles.

Objectif : faire taire et tuer.

Dès le début du mouvement de protestation qui a enflammé les universités, les rues des villes et des villages à travers le pays, le régime de Daniel Ortega a eu recourt à tous les moyens pour réprimer les manifestants pacifiques et rompre les barricades.

Trois mois plus tard, pas moins de 300 personnes ont été tuées et plus de 2.000 blessées.

Tirs à balles réelles à la tête, à la poitrine, par des snipers voire à bout portant, refus d’hôpitaux publics de soigner les blessés, chasse aux étudiants dans les universités et à leur domicile, les forces de polices et les parapoliciers mènent des opérations dont l’objectif est de tuer, de réduire au silence.

La Commission interaméricaine des droits de l’homme, l’organisation des États américains, les Nations Unies, l’Union européenne, les ONG internationales, s’inquiètent de l’aggravation de la situation et de la participation croissante des parapoliciers aux exécutions extrajudiciaires, du recours aux arrestations arbitraires et à la torture. Elles appellent à l’arrêt immédiat de la répression.

Si les premières semaines, le président Ortega a simulé une certaine volonté de dialoguer avec la médiation de l’֤Église, il reste sourd à la pression internationale qui se durcit et la négation des violations, le cynisme, la stigmatisation de ses détracteurs, sont venus compléter sa stratégie de maintien au pouvoir.

Depuis l’attaque de la UNAM, l’université de Managua, le 13 juillet, les leaders étudiants qui ont réussis à s’enfuir sont traqués dans tout le pays.

Sans passeport, sans ressources ils se terrent et lancent des appels au secours sur les réseaux sociaux où les annoncent d’enlèvements, d’arrestations se succèdent.

Aujourd’hui Dilon Ramos, un étudiant, a été blessé et capturé dans les rues de Magalpa. Il est « disparu ».

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