Exigez avec nous la justice pour toutes les victimes et la protection sans condition des populations civiles

Journée internationale des droits des femmes, 8 mars 2025 à Paris © Christophemeireis.com
Pourquoi une journée internationale des droits des femmes le 8 mars ?
La Journée internationale des droits des femmes, officialisée par les Nations unies en 1977 et célébrée dans de nombreux pays à travers le monde le 8 mars, est une occasion de faire un bilan sur la situation des droits des femmes.
Chaque jour, dans la sphère publique comme privée, des milliers de femmes et de jeunes filles sont victimes d’humiliations, de privations, de harcèlements, de viols, de violences, de féminicides ou encore de traitements inhumains et dégradants perpétrés au nom de traditions ou de lois injustes.
Aucun État n’a encore complètement traduit dans les faits ni la Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes ni la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes ni encore la Convention d’Istanbul.
Malgré les nombreuses avancées pour les droits des femmes ces dernières années, nous sommes encore loin d’atteindre l’égalité femmes-hommes partout dans le monde. Sensibiliser et informer sur les violences basées sur le genre, sur les inégalités persistantes et sur les nombreuses violations des droits humains subies par les femmes est donc indispensable.
Qu'est-ce que la violence basée sur le genre ?
Les violences fondées sur le genre se réfèrent à l’ensemble des actes de violence ou de discriminations dirigés contre une personne ou un groupe de personnes en raison de son identité de genre. Elles englobent notamment les formes de violences physiques, sexuelles et psychologiques.
Ces violences affectent les femmes et les filles de manière disproportionnée, mais aussi les minorités de genre. L’expression de « violence fondée sur le genre » permet de reconnaître explicitement les causes sociétales, et non individuelles, et les impacts de cette violence qui nécessitent des réponses globales.
Lire aussi : Pourquoi une journée internationale contre les violences faites aux femmes le 25 novembre ?
Quelles sont les violations des droits humains dont les femmes sont victimes ?
Les meurtres de femmes pour « sauver l’honneur de la famille » sont parmi les conséquences les plus tragiques et illustrent de façon la plus criante la discrimination profondément ancrée et admise dans certaines cultures à l’encontre des femmes et des filles. La plupart du temps, ces meurtres sont commis en toute impunité du fait de l’acceptation largement répandue de cette pratique et des statuts juridiques.
Les mariages précoces et forcés volent leur enfance à des milliers de filles, conduisent à la déscolarisation, à des grossesses non désirées, à des situations de profonde détresse.
Lire aussi : Qu'est-ce qu'un mariage forcé ?
L’interdiction absolue ou l’extrême restriction de l’interruption volontaire de grossesse ôtent la possibilité de choisir d'avoir ou non un enfant et obligent les femmes à recourir à des avortements illégaux et risqués pour leur vie. Dans certains pays, suite à une fausse couche, des femmes sont jetées en prison parce qu’elles sont soupçonnées d’avoir avorté.
Lire aussi : Avortement dans le monde, un droit encore fragile
Plus de 200 millions le nombre de filles et de femmes sont victimes de mutilations génitales féminines (MGF), très souvent avant l’âge de 15 ans. Cette pratique, qui n’a aucun fondement médical, est souvent imposée aux jeunes filles au nom de la tradition ou de la religion.
Lire aussi : Les mutilations génitales féminines, c'est quoi ?
Les femmes qui se battent pour les droits (droits des femmes ou droits humains en général) sont souvent la cible, plus encore que les hommes, d’une répression accrue.
Pourquoi la journée internationale pour les droits des femmes est essentielle ?
La Journée internationale des droits des femmes, ou journée internationale des femmes pour l'ONU, est apparue dans le contexte des mouvements sociaux au tournant du XXe siècle en Amérique du Nord et en Europe.
Le mouvement féministe en plein essor, qui avait été renforcé par quatre conférences mondiales sur les femmes organisées sous l’égide de l’ONU, a aidé à faire de la célébration de cette Journée le point de ralliement des efforts coordonnés déployés pour exiger la réalisation des droits des femmes et leur participation au processus politique et économique.
Lire aussi : Droit des femmes et discriminations envers les femmes
1909 - Conformément à une déclaration du Parti socialiste américain, la première Journée nationale des femmes a été célébrée sur l’ensemble du territoire des États-Unis d'Amérique le 28 février. Les femmes ont continué à célébrer cette journée le dernier dimanche de février jusqu’en 1913.
1910 - L’Internationale socialiste réunie à Copenhague a instauré une Journée des femmes, de caractère international, pour rendre hommage au mouvement en faveur des droits des femmes et pour aider à obtenir le suffrage universel des femmes. La proposition a été approuvée à l’unanimité par la conférence qui comprenait plus de 100 femmes venant de dix-sept pays, dont les trois premières femmes élues au Parlement finlandais. Aucune date précise n’a été fixée pour cette célébration.
1911 - À la suite de la décision prise à Copenhague l’année précédente, la Journée internationale des droits des femmes a été célébrée pour la première fois, le 19 mars, en Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, où plus d’un million de femmes et d’hommes ont assisté à des rassemblements. Outre le droit de voter et d’exercer une fonction publique, elles exigeaient le droit au travail, à la formation professionnelle, ainsi que l’arrêt des discriminations sur le lieu de travail.
1913 - Dans le cadre du mouvement pacifiste qui fermentait à la veille de la Première Guerre mondiale, les femmes russes ont célébré leur première Journée internationale des droits des femmes le dernier dimanche de février 1913. Dans les autres pays d’Europe, le 8 mars ou à un ou deux jours de cette date, les femmes ont tenu des rassemblements soit pour protester contre la guerre, soit pour exprimer leur solidarité avec leurs sœurs.
1917 - Deux millions de soldats russes ayant été tués pendant la guerre, les femmes russes ont de nouveau choisi le dernier dimanche de février pour faire la grève afin d'obtenir « du pain et la paix ». Les dirigeants politiques se sont élevés contre la date choisie pour cette grève, mais les femmes ont passé outre. Le reste se trouve dans les livres d’histoire : quatre jours plus tard, le tsar a été obligé d’abdiquer et le gouvernement provisoire a accordé le droit de vote aux femmes.
1975 - Lors de l'Année internationale de la femme, l'Organisation des Nations unies a commencé à célébrer la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars.
1995 - La Déclaration et le Programme d’action de Beijing, qui constituent une feuille de route de portée historique, sont adoptés par 189 gouvernements lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Ils contiennent des engagements complets en réponse à douze domaines critiques et constituent encore une puissante source d’orientation et d’inspiration. Le Programme d’action projette un monde où chaque femme et chaque fille peut exercer ses libertés et ses choix et connaître et comprendre tous ses droits, notamment le droit de vivre sans violence, le droit à l’éducation, le droit de participer à la prise de décision et le droit de recevoir un salaire égal pour un travail égal.
2014 - La 58e session de la Commission de la condition de la femme (CSW), qui est le principal organe intergouvernemental mondial dédié exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes, avait pour thème prioritaire les résultats obtenus et les difficultés rencontrées dans la réalisation des Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) en faveur des femmes et des filles. Les institutions de l'ONU et des ONG accréditées du monde entier ont examiné les progrès accomplis et les défis qui restaient à relever en vue d'atteindre ces objectifs. Les OMD ont joué un rôle important dans la mobilisation de l'attention et des ressources sur l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes.
Source : ONU
Aujourd’hui, cette journée est marquée par de très nombreux événements et manifestations à travers le monde organisés par des mouvements, associations (parmi lesquelles Amnesty International) pour fêter les victoires et les acquis en matière de droits des femmes, mais aussi pour faire entendre leurs revendications, afin d’améliorer la situation des femmes.

Journée internationale des droits des femmes, 8 mars 2025 à Paris © Christophemeireis.com
La grève féministe, un outil pour dénoncer les inégalités de genre
Chaque année, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes le 8 mars, des milliers femmes rejoignent les appels à la grève féministe. Le principe de la grève féministe consiste pour les femmes et les personnes qui le souhaitent à arrêter toutes activités professionnelles, toutes les tâches domestiques et de consommation pour mettre la société à l’arrêt. Le but ? Exposer les conséquences d’une « journée sans femmes », revendiquer l’égalité des droits, notamment salariale et professionnelle, et lutter contre les discriminations et les violences fondées sur le genre.
D’où vient la grève féministe?
En 2018, une grève féministe en Espagne a donné lieu à un arrêt du travail de deux heures, observé par près de 5,9 millions de travailleuses et travailleurs dans tout le pays, selon les deux principaux syndicats espagnols.
Ce débrayage s’était directement inspiré d’un mouvement similaire apparu en Islande en 1975 lorsque 90% des Islandaises avaient participé à une journée d’arrêt du travail qui avait ouvert la voie à des avancées en matière d’égalité entre femmes et hommes dans le pays.
En octobre 2023, des milliers de femmes, dont la Première ministre islandaise Katrín Jakobsdóttir, avaient de nouveau cessé le travail pour demander l’égalité salariale et protester contre les violences faites aux femmes.
Le droit de grève est un droit protégé par le droit international et a une valeur constitutionnelle en France. Bien qu’il soit garanti pour toutes et tous, nous sommes conscient·es que certain·es employeur·ses pourraient faire planer des menaces sur votre emploi (notamment pour les contrats précaires).
Pour plus d’informations sur vos droits et les précautions à prendre, consultez la page « Comment faire grève le 8 mars ? » publiée sur le site internet d’ActionAid en 2022, et la page « Qu'est-ce que le droit de grève ? » du site Vie publique.
Que fait Amnesty International France pour les droits des femmes ?
En s’appuyant sur les textes de droit international, nous nous engageons à soutenir la lutte des femmes pour leurs droits fondamentaux dans le monde entier.
Qu’il s’agisse de défendre les droits des femmes dans les conflits armés, avant, pendant et après leurs parcours migratoires, ou de dénoncer l’impunité, nous ne cessons d’agir au quotidien dans le cadre de notre travail d’enquête, de plaidoyer auprès des décideurs, de travail presse et éventuellement de campagnes de sensibilisation et mobilisation.
Pour cela, nous disposons également d’une commission dédiée aux “Droits des Femmes”, qui œuvre à la réalisation des objectifs de protection des droits des femmes portés par la section française d’Amnesty International.
Lire aussi : Commission Droits des femmes

Journée internationale des droits des femmes, 8 mars 2025 à Paris © Christophemeireis.com
Restez informé·es !
Chaque vendredi, on vous résume l'essentiel de l'actualité des droits humains.
8 mars : les défenseures saoudiennes à l’honneur

Maroc : Mère courage

Du bruit : pour les droits des femmes !

Tunisie : l’héritage de la discorde

Algérie : Une loi en souffrance
