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Réunion d'éducation sur les mutilations génitales en Sierra Leone © Amnesty International
Les mutilations génitales féminines, c'est quoi ?
Grave atteinte aux droits fondamentaux, les mutilations génitales féminines concernent encore des millions de femmes à travers le monde. Mais que sont-elles exactement ? Quelles sont leurs conséquences ? Que dit le droit international ? Explications.
L’Unicef estime à 230 millions le nombre de filles et de femmes victimes de mutilations génitales féminines (MGF), très souvent avant l’âge de 15 ans. Cette pratique, qui n’a aucun fondement médical, est souvent imposée aux jeunes filles au nom de la tradition ou de la religion.
Comment définir les mutilations génitales féminines ?
Les MGF désignent l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes d’une fille ou d’une femme, sans raison médicale. Cela peut inclure l’ablation du clitoris, l’ablation des petites ou grandes lèvres, la fermeture partielle de l’ouverture vaginale ou toute autre blessure infligée aux organes génitaux féminins.
Elles peuvent être pratiquées sur des jeunes filles mineures, parfois dès l’âge de 5 ans. Ces interventions sont généralement réalisées sans anesthésie, dans des conditions très dangereuses, avec des instruments non stérilisés.
Des conséquences dramatiques sur la santé
Ces pratiques peuvent avoir des conséquences dramatiques et durables sur la santé physique et mentale des femmes et des jeunes filles. Elles peuvent provoquer des hémorragies ou des infections et, du fait de l’utilisation d’instruments non stérilisés, elles peuvent être à l’origine de la transmission de maladies ou de virus, notamment le VIH. Source de traumatismes et de souffrances, elles conduisent souvent à des difficultés dans les relations sexuelles et lors des accouchements.
Le poids des traditions et le contrôle du corps féminin
Dans certains pays, un lien a été établi entre cette pratique et les rites de passage des femmes à l’âge adulte, bien que cela soit de moins en moins le cas. En réalité, ces pratiques sont surtout un moyen de contrôle de la sexualité des femmes et des jeunes filles. Ce sont des formes de violences fondées sur le genre, basées sur l’idée que le corps des femmes ne leur appartient pas.
Une atteinte directe aux droits sexuels et reproductifs
Les mutilations sexuelles féminines détruisent la santé physique et mentale des femmes et compromettent leur vie, leur sexualité, leur bien-être. Certains aspects des MGF sont assimilables à une forme de torture, en particulier lorsque les auteurs bénéficient de la complicité des gouvernements ou que ceux-ci ne font pas preuve du zèle nécessaire pour y mettre fin.
Les droits sexuels et reproductifs sont une composante essentielle des droits humains. Ils signifient que chaque personne a le droit de prendre librement des décisions concernant son corps, sa sexualité et sa santé reproductive, sans contrainte, discrimination ni violence.
Les MGF sont directement contraires à ces droits. Elles empêchent les femmes de vivre une sexualité épanouie, de choisir ce qu’elles font de leur corps, et compromettent leur santé reproductive.
Lire aussi : Droit sexuels et reproductifs
Que dit le droit international ?
Les mutilations génitales féminines (MGF) sont aujourd’hui reconnues au niveau international comme une violation des droits humains, en particulier des droits des femmes et des filles, des droits de l’enfant, et des droits à la santé, à la sécurité, à la dignité et à l’intégrité physique.
Plusieurs traités internationaux condamnent cette pratique et obligent les États à y mettre fin :
La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW)
La Convention relative aux droits de l’enfant
Le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo)
La Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul)
La Déclaration universelle des droits de l’homme
Ce que nous demandons
Nous nous engageons contre toutes les formes de violences fondées sur le genre et exhortons les États à :
Prendre des mesures efficaces et appropriées pour mettre un terme aux mutilations génitales féminines
Se conformer aux obligations internationales qui sont les leurs de protéger les femmes et les jeunes filles contre ces violences
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