Soutien à tous les centres LGBTI, essentiels à la communauté

Le 22 mai, le centre LGBTI de Touraine a fait l’objet d’une attaque extrêmement violente lors de laquelle un individu a lancé, à l’intérieur des locaux, une bouteille contenant un mélange explosif et des bris de verre. Une enquête a été ouverte pour tentative d'assassinat. Cette attaque, dirigée contre un centre LGBTI, lieu d’accueil, de soutien et de convivialité pour de nombreuses personnes LGBTI et allié·es, est un acte de haine anti-LGBTI. Le centre LGBTI de Touraine fait face à sa sixième attaque depuis le mois de janvier.

Nous condamnons ces actes de vandalisme et de haine anti-LGBTI avec la plus grande fermeté et apportons notre soutien à l’ensemble des responsables et des membres du centre LGBTI de Touraine. Aussi, nous constatons depuis près d’un an une multiplication particulièrement inquiétante des actes de vandalisme, de dégradation, de discours et de comportements haineux à l’encontre de plusieurs centres LGBTI, mais aussi d’aménagements rendant visibles les combats pour l’égalité des droits et la lutte contre les discriminations.

Le drapeau arc-en-ciel déployé sur la façade du centre LGBT+ d’Arras, dans le Pas-de-Calais, a été arraché à six reprises, alors que son président déplorait dans le même temps des crachats et des autocollants LGBTIphobes collés sur la vitrine du bâtiment, en septembre dernier. Au même moment, le rappeur Tovaritch, se rendait au centre LGBT de Paris pour se moquer ouvertement, avec une extrême violence, des bénévoles de ce lieu, après avoir sorti une chanson aux propos explicitement homophobes et sexistes.

En février 2023, le centre LGBT+ de la Réunion, à Saint-Denis, a été incendié et couvert d’inscriptions homophobes, alors qu’il s’apprêtait à célébrer son premier anniversaire. Comment ne pas évoquer également les dégradations répétées, à Nantes, du Centre LGBTI, le Nosig, mais aussi des escaliers peints aux couleurs arc-en-ciel, dans cette ville, et dans bien d’autres en France ?

Des discours qui encouragent la violence LGBTIphobe

Ces attaques répétées sont une atteinte au principe d’égalité, de dignité et à la visibilité des personnes et des luttes LGBTI. Nous tenons à rappeler le rôle essentiel des centres LGBTI et à saluer leur action. Implantés dans de nombreuses villes de France, ces lieux exercent des missions d’accueil, d’orientation et de soutien des personnes LGBTI, de militantisme pour l’égalité des droits et contre les discriminations, qui sont précieuses et particulièrement importantes pour les personnes LGBTI, en particulier dans un contexte d’ancrage des violences LGBTIphobes.

"Nous appelons les pouvoirs publics nationaux, régionaux et locaux, à mettre en œuvre les moyens nécessaire pour permettre aux personnes LGBTI de continuer à se rentre dans les centres LGBTI sans risquer d'être exposées à des violences."

Ce contexte est aussi celui de la recrudescence des discours anti-LGBTI, et tout particulièrement de discours anti-trans, dans la vie quotidienne, dans le débat public, sur internet et les réseaux sociaux, dans les médias. Ces discours encouragent les passages à l’acte. En 2022, SOS homophobie recensait une agression physique tous les deux jours à l’encontre d’une personne LGBTI, en se fondant sur les témoignages recueillis par l’association, la réalité étant sans doute plus sérieuse encore.

Dès lors, nous appelons les pouvoirs publics nationaux, régionaux et locaux, à mettre en œuvre les moyens nécessaires pour permettre aux personnes LGBTI de continuer à se rendre dans les centres LGBTI sans risquer d’être exposées à des violences.

Nous appelons le gouvernement à agir sans tarder pour prévenir beaucoup plus efficacement les violences à l’encontre des personnes LGBTI, en renforçant les moyens d’action de l’éducation nationale, de la police et de la justice, et à agir de manière beaucoup plus volontariste en faveur de l’égalité des droits.