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Le village d'Inn Din. à gauche : 24 septembre 2017. à droite : 27 décembre 2016 © CNES 2017 Distribution AIRBUS DS3

Le village d'Inn Din. à gauche : 24 septembre 2017. à droite : 27 décembre 2016 © CNES 2017 Distribution AIRBUS DS3

Conflits armés et protection des civils

Myanmar : l’armée reconnait un charnier

L’armée birmane a admis mercredi 10 janvier que les forces de sécurité et des villageois avaient tué sommairement 10 Rohingyas capturés et les avaient enterrés dans une fosse commune en-dehors du village d’Inn Din à Maungdaw, dans l’État d'Arakan.

Cette révélation macabre contraste avec la politique de déni de tout acte illicite adoptée par l’armée jusqu’à présent.

La partie cachée de l’iceberg

Jusqu’ici, les forces armées du Myanmar avaient nié toute responsabilité dans les crimes contre l’humanité commis contre les Rohingyas dans le nord de l’État d'Arakan.

Cependant, il s’agit uniquement de la partie émergée de l'iceberg, et des investigations sérieuses et indépendantes doivent être menées pour déterminer quelles autres atrocités ont été commises dans le cadre de la campagne de nettoyage ethnique qui a forcé plus de 655 000 Rohingyas à fuir l’État d'Arakan depuis août dernier.

Les soldats avaient tenté de justifier ces exécutions extrajudiciaires en invoquant le fait qu’ils étaient attendus en renfort ailleurs et qu’ils ne savaient pas quoi faire de ces personnes.

Un tel comportement témoigne d’un mépris pour la vie humaine tout simplement incompréhensible.

Découvrir notre dossier : Le sort des Rohingyas au Myanmar

Des crimes contre l’humanité

Nos recherches ont montré que, depuis la fin du mois d’août 2017, les forces de sécurité birmanes ont lancé une campagne de violence ciblée contre la population rohingya. Un grand nombre de femmes, d'hommes et d'enfants ont été tués ; des femmes et des filles rohingyas ont été violées et soumises à d’autres formes de violences sexuelles ; des mines antipersonnel ont été installées, et des villages rohingyas entiers ont été incendiés. Ces violences s’inscrivent dans le cadre d’un long régime d’apartheid soutenu par l’État contre les Rohingyas.

Lire aussi : Rohingyas, pourquoi nous parlons de crime contre l'humanité

Des images satellite du village d'Inn Din que nous avons analysé montrent clairement qu’une zone habitée par des Rohingyas a été entièrement brûlée, tandis que des quartiers non-rohingyas qui se trouvent à côté semblent avoir été épargnés.

Le village d'Inn Din, le 27 décembre 2016 ©CNES 2017 Distribution AIRBUS DS

Le village d'Inn Din, le 27 décembre 2016 ©CNES 2017 Distribution AIRBUS DS

Le village d'Inn Din, le 24 septembre 2017.Seules les maisons non-rohingya restent intactes © CNES 2017 Distribution AIRBUS DS3

Le village d'Inn Din, le 24 septembre 2017.Seules les maisons non-rohingya restent intactes © CNES 2017 Distribution AIRBUS DS3

Notre rapport My World Is Finished rendu public en octobre 2017 contient le témoignage de sept villageois rohingyas d’Inn Din. Ils décrivent comment l’armée et des miliciens ont envahi le village pendant plusieurs jours à la fin du mois d’août, pillant et incendiant des habitations, tuant les personnes qui s’enfuyaient et visant semble-t-il les hommes rohingyas. Nous n’avons pas été en mesure de déterminer le nombre des homicides commis à Inn Din.

Lire aussi : Rohingyas : des preuves accablantes

Ces agissements s’apparentent à des crimes contre l’humanité, et les personnes soupçonnées d’en être responsables doivent être déférées à la justice.

On ne connaîtra pas l'ampleur totale des violations et crimes commis contre les Rohingyas et d'autres minorités ethniques tant que la mission d'établissement des faits de l'ONU et d'autres observateurs indépendants ne seront pas autorisés à se rendre librement au Myanmar et en particulier dans l'État d'Arakan.

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