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Les décombres des bâtiments détruits après une attaque aérienne israélienne dans la ville de Gaza, le 10 octobre 2023. Sameh Rahmi / NurPhoto via AFP

Les décombres des bâtiments détruits après une attaque aérienne israélienne dans la ville de Gaza, le 10 octobre 2023. Sameh Rahmi / NurPhoto via AFP

Conflits armés et protection des civils

Israël/Gaza : les civil·es face à une vague de violence sans précédent

Un nouveau cycle de violence extrême a débuté le samedi 7 octobre 2023, en Israël, à Gaza et en Cisjordanie. Le bilan civil est tragique. Nos pensées vont à toutes les personnes touchées par cette violence meurtrière. Face à une dévastation et une souffrance sans précédent, l'humanité doit prévaloir. Nous lançons un appel urgent à un cessez-le-feu de toutes les parties au conflit.

Au cours des semaines qui viennent de s’écouler, nous avons vu l’horreur se répandre à une échelle inimaginable en Israël, à Gaza et dans les territoires palestiniens occupés.

Plus de 6 546 personnes ont été tuées à Gaza et au moins 1 400 en Israël, et des milliers d’autres ont été blessées.

Plus de 200 personnes sont retenues en otage par le Hamas.

Une catastrophe humanitaire sans précédent touche Gaza et s’aggrave de jour en jour.

Toutes les parties au conflit continuent sans relâche de commettre de graves violations du droit international humanitaire, dont des crimes de guerre.

C’est pourquoi nous rejoignons les appels de nombreuses organisations et expert·es des droits humains pour demander à tous les membres de la communauté internationale de s’unir et d’exiger un cessez-le-feu humanitaire immédiat de la part de toutes les parties au conflit.

Un cessez-le-feu immédiat est indispensable pour permettre aux organisations humanitaires d’acheminer suffisamment d’aide dans ce territoire et de la distribuer en toute sécurité. C'est le moyen le plus efficace de protéger la population civile. Il pourrait éviter que le bilan en vies civiles ne continue de s’alourdir à Gaza. Enfin, il pourrait offrir une possibilité d’obtenir la libération des otages sains et saufs.

Face à une dévastation et une souffrance sans précédent, l'humanité doit prévaloir

Agnès Callamard, notre secrétaire générale

Nous rappelons qu’il n’est pas du mandat d’Amnesty International de proposer une solution politique au conflit, mais que nous surveillons, enquêtons et dénonçons les violations des droits humains. 

Aller plus loin : Conflits armés : comment enquêtons-nous ?

Lire aussi : L'impartialité au coeur de notre combat

Un rappel du droit s’impose 

Face à cette vague de violence sans précédent, un rappel du droit international s’impose. 

En vertu du droit international humanitaire, toutes les parties à un conflit ont l'obligation de protéger la vie des populations civiles prises dans les hostilités. Cibler délibérément des personnes et infrastructures civiles, mener des attaques disproportionnées et des attaques aveugles qui tuent ou blessent des civils sont des crimes de guerre.  

Ce que nous dénonçons.

👉 Des milliers de roquettes lancées par le Hamas ont atterri dans plusieurs régions au centre et dans le sud d’Israël, atteignant même Tel-Aviv. Ces attaques illégales ont tué à la fois des Israélien·ne·s et des Palestinien·nes.

👉 Des horribles exécutions sommaires de civils ont eu lieu à plusieurs endroits dans le sud d’Israël.

👉 Environ 200 otages ont été emmenés à Gaza, dont des enfants, des personnes âgées et des étrangers, selon les responsables israéliens. La menace de leur exécution est brandie par le Hamas. 

Lire aussi : Israël : les groupes armées palestiniens doivent répondre des homicides délibérés, enlèvements et attaques menées sans discernement contre la population civile.

Ce que dit le droit international : 

➡️ Ces crimes pourraient constituer des crimes de guerre.  

➡️ Toutes les personnes retenues en otages doivent être libérées immédiatement et sans condition. 

Les enlèvements de civils et les prises d'otages par le Hamas sont interdits par le droit international et constituent des crimes de guerre. Tous les  civil·es retenus en otages doivent être libérés immédiatement, sans condition, sains et saufs. 

Notre secrétaire générale Agnès Callamard

Lire aussi : Crimes de guerre, terrorisme, conflit armé... Que dit le droit international ?

Des soldats israéliens portent le corps d'une victime d'une attaque au kibboutz Kfar Aza, dans le sud d'Israël, où un massacre aurait été perpétré par le Hamas, le 10 octobre 2023. REUTERS/Ronen Zvulun

Ce que nous dénonçons.

👉 A Gaza, les bombardements intensifs de l’armée israélienne frappent l’un des territoires les plus densément peuplé du monde. Environ 2,3 millions de personnes vivent à Gaza sur à peine 360 km2 et plus de la moitié de la population est composée d’enfants et d’adolescents. Les bombardements israéliens incessants à Gaza ont fait plus de 5000 morts (chiffres du 24 octobre 2023) et plus de 9 024 blessés (chiffres du 16 octobre 2023), dont de nombreux civils.

Nous avons notamment récolté des preuves accablantes de crimes de guerre dans notre enquête sur cinq attaques israéliennes contre la bande de Gaza, qui ont eu lieu entre le 7 et le 12 octobre.

Ce que dit le droit international ➡️ Les attaques disproportionnées et indiscriminées contre les civil·es sont interdites. Ce sont des crimes de guerre. 

Ce que l'on craint, c'est que la population à Gaza, 2,3 millions de personnes, dont 60% ont moins de 18 ans, et qui sont prises au piège dans cette minuscule enclave, soient sous le feu de tirs et de bombardements indiscriminés

Notre directrice du pôle action, Nathalie Godard

Nous assistons actuellement à une crise humanitaire désespérée qui touche plus de 2,2 millions de personnes piégées dans la bande de Gaza, soumise au blocus illégal d'Israël depuis 2007.

Ce que nous dénonçons.

👉 Le 9 octobre, les autorités israéliennes ont annoncé un siège total de Gaza, bloquant l'entrée de la nourriture, du carburant et de l'aide humanitaire, et coupant l'approvisionnement en électricité et en eau. A Gaza, 50% de la population vit déjà sous le seuil de pauvreté et deux tiers dépend de l’aide humanitaire. La fermeture de la seule centrale électrique de Gaza exacerbe la crise humanitaire déjà catastrophique. Les coupures de courant et à l'eau potable ont de graves répercussions sur les services essentiels, et provoquent un désastre en matière de santé publique. Les hôpitaux gazaouis, déjà très démunis, sont privés d’équipements médicaux vitaux.

Lire aussi : Israël doit mettre fin aux attaques indiscriminées, lever son blocus illégal et annuler l'ordre d’évacuation de Gaza

Ce que dit le droit international ➡️ La punition collective est un crime de guerre. 

Imposer un siège total qui met en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdit par le droit international humanitaire.

Volker Turk, le Haut-Commissaire des Nations Unies des droits de l’homme

Ce que nous dénonçons.

👉Le 13 octobre, l'armée israélienne a ordonné aux habitants du nord de Gaza et de la ville de Gaza, y compris au personnel médical et aux patients des hôpitaux, d'évacuer vers le sud de la bande de Gaza. Cet ordre ne peut être considéré comme un avertissement efficace et peut équivaloir à un déplacement forcé de la population civile, ce qui constitue une violation du droit humanitaire international.

Lire aussi : Israël doit annuler immédiatement "l'odre d'évacuation" de Gaza

Ce que dit le droit international ➡️ L'ordre donné par l'armée israélienne aux habitants du nord de Gaza et de la ville de Gaza d' évacuer vers le sud de la bande de Gaza est équivalent à un déplacement forcé de la population civile. C’est une violation du droit international humanitaire.

Une fois encore, ce sont les populations civiles qui paient le prix fort d’un conflit enlisé depuis des décennies.

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Le blocus de Gaza s’inscrit dans un contexte d’apartheid  

En 2022, après quatre ans de recherche, nous avons publié un rapport qualifiant le système mis en place par l'État israélien à l’encontre de la population palestinienne de crime d’apartheid, tel que défini par le droit international.    

L’État d’Israël a instauré progressivement un système dans lequel les Palestiniens et Palestiniennes sont victimes de graves violations de droits humains. Ils et elles sont traité·es comme un groupe inférieur, discriminé sur tous les plans :  économique, politique, social, culturel... Ce système constitue un crime selon le droit international. En savoir plus.

Le blocus de Gaza participe du système d’apartheid. Il fragmente la population palestinienne, est à l’origine d’un certain nombre d’actes inhumains, et limite le développement socio-économique de la bande de Gaza. 

L'ampleur inédite de ces violences marque un tournant dont nous ne pouvons encore mesurer tout l’impact.  Mais une chose est sûre : les causes profondes de ces cycles de violences répétés doivent être traitées de toute urgence. 

Pour rappel, en 2021, la Cour pénale internationale a ouvert une enquête sur la situation dans les territoires palestiniens occupés et dans la bande de Gaza. Son mandat porte sur les crimes de droit international commis par toutes les parties au conflit, ainsi que sur le crime contre l'humanité que constitue l'apartheid à l'encontre des Palestiniens. 

Nos demandes 

📌 Nous lançons un appel urgent à un cessez-le-feu immédiat de toutes les parties afin de mettre fin aux crimes de guerre, de protéger les civil.es et de faire en sorte que l’aide humanitaire puisse parvenir à Gaza. 

📌 Nous demandons aux autorités israéliennes, ainsi qu’aux groupes armés palestiniens, de respecter strictement le droit international humanitaire : en prenant les précautions nécessaires pour réduire au minimum les dommages causés aux populations civiles et aux biens à caractère civil, et en s’abstenant de lancer des attaques illégales et d’infliger des sanctions collectives aux populations civiles.

📌 La communauté internationale doit tout mettre en œuvre pour que les parties au conflit respectent le droit international humanitaire, assurent la protection de tous les civil·es et exiger la libération de tous les otages.  

📌 Nous exhortons tous les groupes armés palestiniens de Gaza à libérer tous les otages civils immédiatement et sans condition, et à ne plus procéder à des tirs de roquettes sans discernement sur Israël.

📌 Israël doit se conformer aux principes du droit international, notamment aux principes de proportionnalité et de distinction, et ne doit pas imposer de sanction collective, se livrer à des représailles, ni déplacer des populations.

📌 Nous appelons Israël à s’abstenir de mener des attaques illégales qui tuent ou blessent des civils et détruisent des habitations et des infrastructures de caractère civil.

📌 Nous appelons Israël à faciliter la mise en place de couloirs humanitaires pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, et à laisser passer en toute sécurité les personnes blessées et les civils qui souhaitent fuir le conflit armé.

📌 Le gouvernement israélien doit par ailleurs s’abstenir d’inciter à la violence et d’alimenter les tensions en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, et garantir la sécurité de tous les civils vivant sous son contrôle.

📌 Nous demandons une nouvelle fois à Israël de mettre fin au blocus illégal de Gaza, instauré depuis 16 ans, ainsi qu'à tous les autres aspects du système d'apartheid israélien imposé à tous les Palestiniens et Palestiniennes.  

📌 Nous appelons à ce que les responsables des crimes répondent de leurs actes devant les juridictions compétentes. 

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Signez notre pétition

Demandez à Emmanuel Macron d’appeler à un cessez-le-feu immédiat de toutes les parties afin de mettre fin aux crimes de guerre, de protéger les civil.es et de faire en sorte que l’aide humanitaire puisse parvenir à Gaza. 

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