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Des manifestants défilent lors d'un rassemblement pour marquer la Journée internationale de la femme à Istanbul, en Turquie, le 8 mars 2021 © REUTERS/Cansu Alkaya

Des manifestants défilent lors d'un rassemblement pour marquer la Journée internationale de la femme à Istanbul, en Turquie, le 8 mars 2021 © REUTERS/Cansu Alkaya

Discriminations

En 2020, les violences faites aux femmes et aux personnes LGBTI en nette progression

Violences domestiques et personnes LGBTI discriminées, nous avons pu constater, dans le monde entier, une hausse des violences fondées sur le genre. Un phénomène amplifié par les mesures de lutte contre le Covid-19.

Les violences liées au genre, notamment les crimes d’« honneur » et les violences domestiques, sexuelles ou motivées par des considérations de caste, restent très répandues dans le monde. Face à ce drame, les autorités ne prennent généralement pas les mesures nécessaires pour les empêcher, traduire en justice leurs auteurs et permettre aux victimes d’avoir accès à des réparations. Certains États se livrent eux-mêmes à des violences, punissant par exemple les femmes pour ce qu’ils considèrent comme des infractions au droit islamique.

Les discriminations ancrées depuis longtemps dans les textes comme dans la pratique servent de terreau à la violence, tout en se manifestant sous d’autres formes. Nous avons recueilli des informations sur des cas de personnes LGBTI arrêtées ou placées en détention en 2020 en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre dans 24 des 149 pays suivis.

Voir la vidéo : Ces pays où il ne fait pas bon d'être LGBTI

Confinées avec leurs agresseurs

Cette situation a pu être accentuée par les mesures de lutte contre le Covid-19. Dans le monde entier, des associations ont signalé une nette augmentation de la violence domestique et de la violence fondée sur le genre. Nombre de femmes et de personnes LGBTI se sont retrouvées avec leurs agresseurs pendant le confinement.

Lire aussi : Inégalités et injustices amplifiées par la crise du Covid-19

Certains gouvernements ont certes pris des mesures d’urgence pour aider les victimes, mais beaucoup d’autres ont estimé que le soutien à ces dernières - y compris dans le cadre de services de conseil et dans le domaine de la santé reproductive et sexuelle - ne faisait pas partie des activités essentielles et pouvait donc être suspendu en période de confinement.

Dans certains pays ou régions, les services d’interruption de grossesse ont également été considérés comme non essentiels, ce qui affectait de façon disproportionnée les populations marginalisées. L’avortement reste une infraction pénale dans la plupart des pays du continent américain. En outre, en Pologne, une décision judiciaire a davantage encore restreint les conditions d’accès à cette intervention.

Lire aussi : La Pologne s'attaque au droit à l'avortement

Un pas en avant, deux pas en arrière

Sur le plan international, les États membres de l’ONU ont adopté, à l’occasion du 25e anniversaire des Déclaration et Programme d’action de Beijing (1995), un texte politique réaffirmant leur engagement en faveur de l’avancement des droits des femmes et de l’élimination de « toutes les formes de violence et de pratiques préjudiciables à l’égard de toutes les femmes et filles ». Ce texte ne mentionnait toutefois pas de façon explicite la santé et les droits sexuels et reproductifs.

Individuellement, certains États ont cherché à entamer le consensus existant en faveur des droits des femmes et de l’égalité des genres, multipliant les initiatives visant à faire disparaître les droits sexuels et reproductifs des engagements internationaux pris de longue date.

Dans plusieurs pays africains, des initiatives judiciaires inédites ont été observées visant à mettre un terme à l’impunité des auteurs de viol et d’autres formes de violence sexuelle, en temps de paix comme en temps de guerre.

Lire aussi : Au Mexique, les femmes prises pour cible

Une femme tient le signe du mouvement féministe lors d'une manifestation marquant la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes à Istanbul, le 25 novembre 2020.

Une manifestation pour la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes à Istanbul, le 25 novembre 2020 © Yasin AKGUL / AFP

En mars 2021, la Turquie a décidé de se retirer de la Convention d'Istanbul, premier traité qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles en Europe. Selon le président turc Erdogan, ce texte est utilisé pour normaliser l'homosexualité ce qu’il considère contraire « aux valeurs sociales et familiales turques ». Une déclaration dangereuse : elle témoigne de l’acharnement du gouvernement turc contre les personnes LGBTI mais aussi de son mépris pour les droits des femmes et les victimes de violences sexistes et sexuelles.

En 2020 et 2021, nous avons donc pu observer un net recul des droits des femmes et des personnes LGBTI mais pas seulement ! De belles victoires sont également à mettre en lumière.

8 victoires pour les droits des femmes et des personnes LGBTI

Des membres et des sympathisants d'Amnesty International Argentine célèbrent la légalisation de l'avortement devant le palais du Congrès de Buenos Aires, après que le Sénat a approuvé ce changement de loi historique (29 décembre 2020).

Des membres et des sympathisants d'Amnesty International Argentine célèbrent la légalisation de l'avortement devant le palais du Congrès de Buenos Aires © Amnesty International (Photo:Tomás Ramírez Labrousse)

1 - La Sierra Leone a annulé l'interdiction faite aux filles enceintes d'aller à l'école (mars 2020)

2 - Le Costa Rica est devenu le premier pays d'Amérique centrale à légaliser le mariage entre personnes de même sexe (mai 2020)

3 – Le Soudan a aboli les mutilations génitales féminines (juillet 2020)

4 – L’Argentine a légalisé l’avortement (Décembre 2020)

5 - Le Danemark a adopté une nouvelle loi définissant le viol comme une relation sexuelle sans consentement (Décembre 2020)

6 - Le Royaume-Uni a aboli la taxe sur les tampons et l'Écosse a rendu les produits périodiques gratuits (janvier 2021)

7 - L'avortement est devenu légal en Corée du Sud (janvier 2021)

8 - Loujain al-hathloul, militante saoudienne des droits des femmes, a été libérée de prison (février 2021)

Ce que nous demandons

Les gouvernements doivent agir de toute urgence et de manière concertée pour stopper la réaction de rejet actuelle contre les droits des femmes et des personnes LGBTI, et mettre en œuvre des mesures concrètes destinées à parvenir à la justice de genre. Ils doivent également traduire les initiatives mondiales telles que les Déclaration et Programme d’action de Beijing et le programme relatif aux femmes, à la paix et à la sécurité par des mesures concrètes permettant d’éliminer les violences liées au genre, en en traitant les causes profondes, la discrimination notamment, et en garantissant pour toutes les personnes la santé et les droits sexuels et reproductifs

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