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Emilie Dumont © Amnesty International

Emilie Dumont © Amnesty International

Discriminations

Émilie ou le droit d’être soi

Julie Heslouin, Chargée de plaidoyer Discriminations nous raconte sa rencontre poignante avec Émilie Dumont, une femme transgenre.

Quand Émilie Dumont m’a raconté son combat pour faire vivre la femme enfermée dans son corps d’homme, elle a commencé par ces mots très simples : « il y a eu une erreur de livraison ». Émilie a vécu près de soixante ans dans le rôle de mari et de père de famille que lui avait assigné son sexe de naissance, masculin, et un code social rigide et sans nuance. On naît masculin ou féminin et on devient homme ou femme. Émilie a refoulé sa conviction profonde d’être une femme au prix d’une grande souffrance, seule, très seule dans une vie qu’elle n’avait pas choisie. Puis vint la dépression et l’urgence d’être soi, de vivre au féminin, en accord avec son identité de genre. Les deux années suivantes sont marquées par une succession de rencontres, de métamorphoses et la certitude d’avoir eu raison. Émilie met en adéquation son corps et son identité de genre puis dépose une demande de changement d’état civil forte d’une cinquantaine de témoignages et d’attestations médicales.

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La veille de Noël, la décision tombe comme un couperet, REFUS. Émilie s’effondre. Le tribunal exige la preuve de l’irréversibilité de son changement de sexe, autrement dit une stérilisation définitive. Elle fait appel en plaidant l’absence de législation, la violation du droit à une vie privée, le droit à l’intégrité physique. Les militants d’Amnesty International se mobilisent, en France, Suisse, Allemagne, Belgique. Les messages de solidarité pleuvent par centaines pendant que les débats font rage à l’Assemblée nationale et au Sénat pour l’adoption d’un article de loi autorisant le changement d’état civil respectant les droits humains des personnes comme en Argentine, à Malte, en Suède, ou en Irlande. Les associations de défense des droits des personnes trans font un travail de titan pour convaincre le ministère de la Justice, les parlementaires qu’il faut démédicaliser la procédure et la baser sur l’autodétermination des personnes. Notre implication, en tant qu’association de défense des droits humains, renforce leur travail d’influence en apportant une caution juridique, nul ne peut être contraint de se voir imposer des critères violant ses droits humains pour modifier son état civil.

Le 12 octobre 2016, une première bataille est gagnée. Cette étape signale la fin d’une période marquée par des décisions qui faisaient obstacle à des demandes de changements d’état civil en arguant de l’insuffisance de preuves médicales. Quelques jours avant l’adoption de la loi, Émilie a gagné son procès devant la Cour d’appel d’Amiens. C’est une femme heureuse, munie de documents d’identité flambant neufs et correspondant à son identité de genre. Nous pouvons être fiers d’avoir participé à ce combat ô combien légitime, celui d’être soi.

— Julie Heslouin, Chargée de plaidoyer Discriminations pour la Chronique d'Amnesty International

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