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Des militants d'Amnesty International demandent à Pfizer et à Bionetch de contribuer à mettre fin aux inégalités en matière de vaccins en augmentant la disponibilité de leurs produits dans les pays à faibles revenus, Londres, Royaume-Uni, 9 novembre 2021
Des militants d'Amnesty International demandent à Pfizer et à Bionetch de contribuer à mettre fin aux inégalités en matière de vaccins en augmentant la distribution dans les pays à faible revenu, Londres, Royaume-Uni, 9 novembre 2021 © Amnesty International

Des militants d'Amnesty International demandent à Pfizer et à Bionetch de contribuer à mettre fin aux inégalités en matière de vaccins en augmentant la distribution dans les pays à faible revenu, Londres, Royaume-Uni, 9 novembre 2021 © Amnesty International

Responsabilité des entreprises

Les Big Pharma ont contribué à l’iniquité vaccinale en 2021

En facturant leurs vaccins à des prix élevés, en vendant la majeure partie à des pays riches, en s’opposant au partage de la propriété intellectuelle, les entreprises pharmaceutiques ne se sont pas montrées à la hauteur du défi de cette crise mondiale. De ce fait, elles ont contribué à une crise des droits humains.

Dix milliards de doses de vaccins contre le Covid-19 ont été produites l’année dernière, ce qui était largement suffisant pour atteindre l’objectif fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de vacciner 40 % de la population mondiale d’ici la fin de l’année 2021. Pourtant, nous révélons que seulement un peu plus de 4 % des personnes vivant dans des pays à faible revenu présentaient un schéma vaccinal complet à la fin de l’année dernière.

Lire aussi : Vaccin contre le Covid-19, une dose d'inégalité

Cupidité quand tu nous tiens !

Si les pays à revenu élevé ont accaparé les vaccins, épuisant impitoyablement les stocks avant que les régions plus pauvres du monde ne puissent y accéder, les entreprises pharmaceutiques ont également joué un rôle majeur dans cette catastrophe des droits humains. Ces entreprises auraient pu être les héroïnes de 2021. Au lieu de cela, elles ont tourné le dos aux personnes qui avaient le plus besoin de vaccins et ont simplement continué de faire des affaires comme si de rien n’était.

En 2021, Pfizer/BioNTech et Moderna ont projeté des revenus allant jusqu’à 54 milliards de dollars américains, et pourtant, moins de 2 % de leurs vaccins ont été envoyés à des pays à faibles revenus. Les entreprises chinoises Sinovac et Sinopharm ont envoyé respectivement seulement 0,5 % et 1,5 % de leurs vaccins à des pays à faible revenu.

Johnson & Johnson et AstraZeneca ont effectué une meilleure distribution, 50 % de leurs stocks ayant été envoyés à des pays à revenu faible ou à revenu intermédiaire inférieur. Cependant, les deux entreprises refusent toujours de partager leur technologie et leur propriété intellectuelle dans le cadre des initiatives coordonnées par l’OMS et abandonnent maintenant leur modèle tarifaire sans but lucratif.

Malgré les milliards de dollars de financement public, ces entreprises continuent de placer leur cupidité avant leurs responsabilités en matière de droits humains. Si nous voulons que l’année 2022 soit la dernière de cette pandémie, nous devons changer de cap dès maintenant pour atteindre l’objectif fixé par l’OMS de voir 70 % de la population mondiale vaccinée en juillet 2022. Le seul moyen de sortir de cette crise est la vaccination collective.

Combien de variants devons-nous affronter avant que les pays à revenu élevé et les entreprises pharmaceutiques réalisent que les personnes dans les pays à faible revenu doivent également avoir accès aux vaccins ?

Selon les données fournies par Airfinity :

AstraZeneca a produit presque 2,4 milliards de doses de vaccin en 2021 et en a fourni 1,5 % à des pays à faible revenu et 70 % à des pays à revenu intermédiaire inférieur, soit une augmentation par rapport à l’évaluation précédente.

Johnson & Johnson a produit un peu plus de 300 millions de doses en 2021 et en a fourni 20 % à des pays à revenu faible et 31 % à des pays à revenu intermédiaire inférieur, soit une augmentation considérable par rapport à l’évaluation précédente.

Moderna a produit 673 millions de doses en 2021 et en a fourni 2 % à des pays à faible revenu et 25,5 % à des pays à revenu intermédiaire inférieur, ce qui représente une augmentation considérable par rapport à l’évaluation précédente, mais n’est toujours pas suffisant pour atteindre le niveau nécessaire.

Pfizer/BioNTech a produit 2,4 milliards de doses en 2021 et en a fourni 1 % à des pays à faible revenu et 14 % à des pays à revenu intermédiaire inférieur, ce qui représente une légère augmentation par rapport à l’évaluation précédente, mais reste bien en dessous de l’objectif de 50 % que nous lui avons fixé.

Sinopharm a produit un peu plus de 2,2 milliards de doses en 2021, dont la plupart ont été destinées à la Chine. L’entreprise a fourni 1,5 % de ses doses à des pays à faible revenu et 24 % à des pays à revenu intermédiaire inférieur, ce qui est en dessous de ce qui est nécessaire pour assurer une distribution équitable de ses vaccins.

Sinovac a produit un peu plus de 2,4 milliards de doses en 2021, dont la plupart ont été destinées à la Chine. L’entreprise a fourni 0,5 % de ses doses à des pays à faible revenu et 20,5 % à des pays à revenu intermédiaire inférieur.

La chasse gardée des Big Pharma

Les entreprises ne partagent pas leur propriété intellectuelle, leurs connaissances et leur technologie, érigeant ainsi des obstacles à un accès équitable aux vaccins, et font activement pression contre l’assouplissement des droits de la propriété intellectuelle.

Les investisseurs ont également joué un rôle majeur dans cette crise mondiale. Leur manque de véritable action montre que même si la pandémie du Covid-19 a causé des souffrances à des millions de personnes dans le monde entier, ils ont prospéré et n’ont rien fait pour veiller à ce que leurs investissements n’entraînent pas des atteintes aux droits humains engendrées par l’approche orientée vers les profits des entreprises pharmaceutiques.

Pour un accès équitable aux vaccins

Les entreprises pharmaceutiques doivent donner la priorité aux livraisons aux pays à faible revenu, afin d’arriver à l’objectif fixé par l’OMS de voir 70 % de la population mondiale vaccinée avant la moitié de l’année 2022.

Les entreprises doivent partager la propriété intellectuelle en accordant des licences ouvertes et non exclusives, ou en participant aux Groupement d’accès aux technologies contre la Covid-19 (C-TAP), créé pour favoriser le partager des licences ouvertes et non exclusives, rendre publiques toutes les conditions contractuelles et fixer le prix des vaccins à un niveau qui ne permette pas aux profits d’entraver l’accès aux vaccins

Les investisseurs doivent assumer immédiatement leurs responsabilités et user de leur influence considérable pour pousser les entreprises pharmaceutiques à lever les obstacles à l’accès équitable aux vaccins et promouvoir l’obligation de rendre des comptes