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Dans le camp de réfugiés et migrants de Grande-Synthe (Dunkerque) en février 2016 © Amnesty International

Dans le camp de réfugiés et migrants de Grande-Synthe (Dunkerque) en février 2016 © Amnesty International

Personnes réfugiées et migrantes

France : le sort des enfants réfugiés

Ce 20 novembre marque le 20ème anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, dont la France est partie. L’occasion de faire le point sur le sort réservé par la France aux enfants étrangers non accompagnés.

Sur le territoire français arrivent de nombreux enfants qui ne sont pas accompagnés de leurs parents. Ils fuient leur pays d’origine, par peur des persécutions, à cause d’un conflit ou parce que la vie n’y est plus vivable.

Ils ou elles ont dû quitter leur famille, leurs amis, et sont sortis brutalement de leur enfance pour plonger dans le chaos du monde. Ces enfants arrivent en France souvent après des parcours difficiles et même dangereux et après avoir subi de nombreuses violences traumatisantes : la traversée du Sahara, l’esclavage et les violences en Libye, le danger de la Méditerranée, l’arrivée en Italie et ses hébergements provisoires, Vintimille, Paris, seuls, parfois sous les coups des passeurs et des trafiquants, sans famille ni amis.

Lire aussi : l'histoire des réfugiés du plus grand camp du monde

Mineur ou majeur ? Le doute systématique des autorités

A partir du moment où un mineur étranger en France n’est pas accompagné, il doit être protégé. Cela signifie qu’il ne peut pas être éloigné du territoire et surtout qu’il doit être pris en charge.

Encore faut- il que les autorités le croient mineur. L’idéal serait de présenter des documents prouvant son âge. Mais lorsque le pays qu’il fuit est défaillant ou qu’il a été obligé de s’enfuir précipitamment ou que sa maison a été détruite, il n’y a pas de document.

Avec ou sans document, l’enfant sera examiné…. comme du bétail

S’il y en a, le réflexe des autorités sera de les considérer comme falsifiés et /ou ne pouvant être crédibles. Alors avec ou sans document, l’enfant sera examiné…. comme du bétail : qualité de la denture, croissance des cartilages osseux, grandeur de la pomme d’Adam. Un test scientifique pour mettre de l’objectivité là où le doute règne.

Sauf que ce test osseux soit disant objectif ne l’est pas. Selon l’Académie de médecine, la marge d’erreur est de plus ou moins 18 mois ! Le recours à ce test a d’ailleurs été remis en cause par la Commission nationale consultative des droits de l’homme et de nombreux scientifiques.

Déclaré mineur, mais pas protégé pour autant

Même lorsque l‘enfant n’est pas qualifié de « non mineur », et devrait être immédiatement pris en charge, hébergé, soigné, nourri, son parcours du combattant n’est pas fini.

Les délais d’attente, les décisions différées, le manque de places d’accueil sont tels qu’il peut se retrouver toujours seul, souvent à la rue, sans aide, à la merci des trafiquants et exploiteurs de tout acabit.

Tout enfant étranger ne peut être éloigné du territoire. Une protection qui peut tristement se retourner contre l’enfant.

Sous prétexte qu’aucun éloignement ne peut avoir lieu, souvent l’accès au droit d’asile ne lui est pas proposé ni expliqué. Lorsqu’il ou elle sera majeur.e, et tentera de demander l’asile, le caractère tardif de cette demande lui sera reproché … Ainsi en 2015, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides a enregistré 273 demandes d’asile. Plus de 9.000 enfants étrangers non accompagnés étaient pourtant présents en France.

Signer la pétition : interpeller le président du Kenya sur le sort des 260 000 réfugiés du camp de Dabaab

Passer du doute à la bienveillance

Face à cette situation, les autorités françaises doivent changer leur attitude pour passer du doute et du soupçon à la bienveillance et à l’accueil.

Ce ne sont pas que des mots. Changer d’état d’esprit dictera un changement pour ces enfants : leurs droits ne seront plus niés au motif d’une fausse majorité.

Depuis le début de l’année, notre organisation a agit pour que l’intérêt supérieur des enfants bloqués à Calais puisse être pris en compte par les autorités britanniques et françaises. Nous avons interpellé les autorités françaises à plusieurs reprises pour que se mette en place une procédure de rapprochement de ces enfants avec les membres de leur famille au Royaume-Uni.

Alors que le camp de Calais a été démantelé et qu’un centre de transit pour les réfugiés et les migrants a ouvert à Paris, en lien avec la Coordination française pour le droit d’asile, Amnesty International a rappelé l’impératif de protection des réfugiés par les autorités françaises, et notamment la protection indispensable des enfants non accompagnés étrangers présents en France.

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