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Justice internationale et impunité

CPI : la terrible décision de la Russie

Vladimir Poutine a annoncé que la Russie ne compte pas devenir partie au Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) © APGraphicsBank

L’annonce du président Vladimir Poutine selon laquelle la Russie ne compte pas devenir partie au Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), qu’elle a signé en 2000 mais jamais ratifié, est un énorme coup porté à la justice internationale.

Le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré que la CPI n’était pas « une institution véritablement indépendante et faisant autorité en justice internationale » et qu'elle n’a pas été à la hauteur des espoirs qui ont été placés en elle.

Lire aussi : CPI, ne pas baisser les bras

Une décision prise à la hâte

Il est difficile de ne pas considérer cela comme une tentative de la Russie de compromettre les avancées réalisées vers une justice internationale. La décision a semble-t-il été prise dans la hâte, quelques heures après que la procureure de la CPI a indiqué que la situation en Crimée et à Sébastopol pouvait être assimilée à un conflit armé entre la Russie et l’Ukraine. La Russie n’a jamais fait montre d’une réelle volonté de ratifier le Statut de Rome, et cette annonce n'illustre rien d’autre que le mépris qui lui inspirent les buts affichés par la CPI - mettre fin à l’impunité pour les génocides, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité - et constitue un affront à toutes les victimes de ces atrocités.

La Russie continue de bloquer sur la Syrie

L’affirmation de la Russie selon laquelle la CPI "n’a pas été à la hauteur des espoirs qui ont été placés en elle" est d’un cynisme absolu, puisque c’est la menace d’un véto russe au Conseil de sécurité des Nations unies qui a à plusieurs occasions bloqué la saisine du procureur de la CPI, notamment en ce qui concerne la Syrie. La CPI est loin d’être parfaite, mais cette déclaration semble n’être qu’une tentative peu sincère de la Russie de se soustraire à l’obligation de rendre des comptes pour certaines de ses défaillances.

Étant donné que la Russie n’avait pas ratifié le Statut de Rome, peu de choses changeront en pratique ; cette décision est cependant un signe alarmant de la réticence de la Russie à coopérer avec les systèmes de justice internationale.