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A general view of the new French prison for minors (EPM) in Meyzieu, near Lyon, southeastern France during its inauguration, March 9, 2007. The first of seven such prisons for minors, it will accommodate 60 minors and will start receiving young offenders this June.
Image illustrative, une photo de la prison pour mineur à Meyzieu, Lyon // Credit : REUTERS/Robert Pratta (FRANCE)

Image illustrative, une photo de la prison pour mineur à Meyzieu, Lyon // Credit : REUTERS/Robert Pratta (FRANCE)

Personnes réfugiées et migrantes

Centre de rétention : la liberté d’expression des associations menacée

En réponse aux propositions inquiétantes concernant l’action des associations présentes en rétention, nous interpellons le Premier ministre afin de garantir la liberté d’expression des personnes privées de liberté et les associations qui les accompagnent.

Lors du renouvellement de l’accréditation des associations autorisées à accompagner des personnes étrangères enfermées dans les centres de rétention, le ministère de l’Intérieur a pris des mesures inquiétantes. En effet, les conditions qui garantissaient explicitement la liberté d’expression et de témoignage sur les situations vécues par les personnes enfermées ont été supprimées.

Les clauses de confidentialité et de discrétion ont également été durcies. N’est ainsi plus garantie la possibilité de rendre publiques, avec l’accord de la personne retenue et dans le respect de sa vie privée, les informations sur une situation individuelle.

Mettre sous silence des personnes déjà invisibles

Or, il est essentiel de faire entendre la parole de ces personnes qui se retrouvent privées de leur liberté. Il s’agit d’hommes, de femmes, de familles, d’enfants, de personnes malades, et souvent vulnérables. Elles sont enfermées dans des lieux oppressants, dont l’existence même est méconnue par la plupart, difficiles d’accès, marqués par un contexte de tensions extrêmes.

Ces personnes doivent pouvoir témoigner de ce qu’elles vivent, de rendre compte des procédures administratives très complexes qui les concernent, des conditions de restriction de liberté qui les frappent et de l’expulsion qui les attend, mais aussi des procédures mises en œuvre pour faire valoir leurs droits et parfois des raisons de leur remise en liberté.

La liberté d’expression des personnes en rétention nous a notamment permis d’alerter sur le renvoi des personnes vers des pays dangereux, comme le Soudan ou l’Afghanistan, et ainsi d’obtenir leur libération. Le fait d’empêcher ces personnes de témoigner à travers les associations, peut les mettre en danger en mort en cas d’un renvoi.

Interdire aujourd’hui de témoigner de ce que vivent les personnes étrangères en centre de rétention, ce serait comme interdire demain de témoigner de ce que vivent les personnes en prison, les malades dans les hôpitaux, les personnes à la rue.

La liberté d’expression : le garant de la démocratie

Cette liberté est un pilier des libertés civiques, garant de la transparence de la vie démocratique, de la responsabilité et de la recevabilité des pouvoirs publics et des autorités administratives auprès de l’opinion. Il est donc essentiel que les autorités garantissent cette liberté d’expression et de témoignage des associations intervenantes dans les centres de rétention administrative, comme doit être préservée celle de l’ensemble des associations et organisations de la société civile chargées d’une mission d’intérêt général.