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Pays-Bas. Ne renvoyez pas un interprète afghan vers le danger

Les Pays-Bas doivent stopper l’expulsion programmée d’un interprète afghan qui a travaillé pour l’armée américaine, a déclaré Amnesty International le 15 octobre 2019, mettant en garde contre le fait que son renvoi forcé en Afghanistan pourrait mettre sa vie en danger.

Les renvois forcés vers l’Afghanistan, un pays non sûr, constituent une violation du droit international, car ils exposent les personnes concernées à de graves violations des droits humains. Les risques sont particulièrement élevés pour les interprètes au service des forces internationales, plusieurs d’entre eux ayant été menacés de mort, enlevés, torturés, et parfois tués, aux mains des talibans et d’autres groupes armés.

« Nous sommes choqués que cette demande d’asile individuelle ait été rejetée et craignons que, s’il est expulsé, il ne soit en danger de mort, a déclaré Eduard Nazarski, directeur d’Amnesty International Pays-Bas.

« Les autorités néerlandaises doivent respecter le droit international, interrompre immédiatement cette expulsion et accorder à cette personne une protection internationale. »

Cet interprète, qu’Amnesty International identifie uniquement par l’initiale « F. », s’est envolé pour les Pays-Bas en 2015 après avoir travaillé pour l’armée américaine pendant 13 ans. Il a été contraint de fuir après avoir échappé à une tentative d’enlèvement par un groupe armé qui l’accusait d’être un espion.

Le gouvernement néerlandais reconnaît que les interprètes qui travaillent pour les forces internationales sont exposés à des risques s’ils retournent en Afghanistan, tout en faisant peser une charge de la preuve très élevée sur la personne concernée.

« Le fait que la demande d’asile de F. ait été rejetée malgré ses nombreuses années au service des forces internationales démontre la cruauté du système d’asile néerlandais, qui met inutilement des gens en danger au lieu de les protéger », a déclaré Eduard Nazarski.

Menaces visant les interprètes afghans qui travaillent avec les forces internationales

Cette année, le Bureau européen d'appui en matière d'asile (EASO) a reconnu que les interprètes afghans et les Afghans ayant travaillé avec les forces internationales comptent parmi les cibles prioritaires des talibans et, en général, ont toutes les raisons de redouter des persécutions.

En 2018, le rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) sur les directives pour l’évaluation des besoins en matière de protection internationale pour les demandeurs d’asile venant d’Afghanistan (Eligibility Guidelines for Assessing the International Protection Needs of Asylum-Seekers from Afghanistan) indiquait que des éléments antigouvernementaux, dont les talibans et d’autres groupes armés, auraient menacé et agressé des civils afghans qui travaillent pour les forces militaires internationales en tant qu’interprètes ou occupent d’autres fonctions civiles.

Dans deux annonces publiques distinctes, les talibans ont enjoint à la population de cesser de collaborer avec les gouvernements étrangers.

Le gouvernement des Pays-Bas a déjà refusé des visas à des interprètes afghans, y compris à ceux qui ont travaillé directement pour les forces néerlandaises, malgré les craintes qu’ils ne subissent des représailles.

Afghanistan – un pays non sûr

La menace de renvoi forcé pesant sur F. intervient alors que l’Afghanistan est ébranlé par des niveaux de violence très élevés imputables à toutes les parties au conflit. La Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) a indiqué qu’en 2018, le nombre de victimes civiles – dont un nombre record d’enfants – était plus élevé que toutes les années précédentes en Afghanistan. L’Indice mondial de la paix 2019 l’a classé comme le pays « le moins pacifique » du monde ; il prend ainsi la place de la Syrie.

Les violences se poursuivent sans relâche cette année. En mai, une attaque contre l’ONG internationale Counterpart International a fait huit morts et 27 blessés. En août, le groupe armé se désignant sous le nom d’État islamique de Khorasan a perpétré un massacre lors d’un mariage chiite hazara, tuant plus de 60 personnes et en blessant 180. Le mois dernier, un attentat lors d’un rassemblement électoral dans la province de Parwan a fait 26 morts, tandis qu’une autre explosion à Kaboul a tué 22 personnes.

« Le gouvernement néerlandais et d’autres gouvernements européens colportent un dangereux mensonge en affirmant que l’Afghanistan est un pays sûr où il est possible de renvoyer des personnes. Ils bafouent délibérément le droit international en renvoyant des personnes vers le danger et devraient changer de cap immédiatement », a déclaré Samira Hamidi, chargée de campagne sur l’Asie du Sud à Amnesty International.

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