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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

Rafah - 14 février 2024 : cette photo montre de la fumée s'élevant au-dessus de Khan Younis au loin après un bombardement israélien sur le sud de la bande de Gaza le 14 février 2024, dans le cadre du conflit actuel entre Israël et le groupe militant palestinien du Hamas.
Conflits armés et protection des civils

Rafah, ultime refuge et nouveau cimetière des familles gazaouies

Au cours des deux derniers mois, nous avons recueilli des éléments prouvant qu’au moins quatre frappes israéliennes perpétrées à Rafah, chef-lieu du sud de la bande de Gaza et dernier refuge de plus d’un million de Gazaouis, bafouaient les règles du droit international humanitaire en ciblant des bâtiments civils et en décimant des familles entières.

Ces attaques doivent faire l’objet d'enquêtes pour possibles crimes de guerre. Nous plaidons pour un cessez-le-feu immédiat et durable ainsi que pour la mise en place d’un embargo total sur les armes !

Alors qu’Israël a annoncé une opération terrestre sur Rafah, dernier refuge pour plus d’un million de Palestinien.ne.s, nous avons enquêté sur quatre frappes israéliennes - trois en décembre 2023 et une en janvier 2024 – qui ont fait au moins 95 victimes civiles dont 42 enfants. Cette zone était pourtant censée être la plus « sûre » de la région.

Dans le cadre de nos investigations, nous n’avons trouvé aucun élément indiquant que les immeubles d’habitation touchés pouvaient être considérés comme des objectifs militaires légitimes ni que les personnes se trouvant à l’intérieur étaient des cibles militaires. Ce constat laisse craindre que ces frappes constituent des attaques directes contre des civils ou des biens de caractère civil. Si tel est le cas, elles devront faire l’objet d’enquêtes en tant que crimes de guerre.

Ces attaques n’ont à l’évidence pas fait de distinction entre objectifs militaires et biens de caractère civil : elles auraient donc été menées sans discrimination. Or, ce type d’attaques qui tuent et blessent des civil·e·s constituent des crimes de guerre. De plus, il semblerait que l’armée israélienne n’a pas averti de manière efficace, voire pas du tout, les habitant·es des sites touchés, avant de procéder aux frappes.

Signez notre pétition pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza pour protéger les civil·es et faire venir l’aide humanitaire !

« Ces attaques illustrent la tendance des forces israéliennes à bafouer le droit international et contredisent les autorités israéliennes qui assurent que leurs forces prennent des précautions accrues pour réduire au minimum les dommages causés aux civils », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice des recherches, du plaidoyer, des politiques et des campagnes à Amnesty International.

Lire aussi : Israël/Gaza : ce qu'il faut savoir sur la décision de la Cour internationale de justice

Alors que la Cour internationale de justice a rendu le 26 janvier 2024 un arrêt provisoire important affirmant que le risque de génocide à Gaza était réel et imminent, « ces cas terribles entérinent l’urgence pour tous les États de réclamer un cessez-le-feu immédiat et durable, moyen le plus efficace de mettre en œuvre les mesures provisoires ordonnées par la Cour. Ils soulignent aussi l’importance d’un embargo total sur les armes pour toutes les parties au conflit »,em> rappelle Erika Guevara-Rosas.

Les récits des survivants endeuillés doivent nous rappeler que ces crimes atroces commis à Gaza sont une tache sur la conscience collective du monde

Erika Guevara-Rosas, directrice des recherches, du plaidoyer, des politiques et des campagnes à Amnesty international.

Méthode

Nous nous sommes rendus sur les sites des quatre attaques, avons pris des photographies et des vidéos des destructions, et avons interrogé au total 18 personnes, à savoir 14 victimes et quatre membres des familles ayant pris part aux opérations de secours. Notre laboratoire de preuves du programme Réaction aux crises a analysé des images satellite, des photos et des vidéos afin de géolocaliser et de vérifier les attaques et leurs répercussions.

Au cours de nos recherches, nous avons examiné le journal publié sur la page officielle de l’armée israélienne et n’avons trouvé aucune mention de ces quatre frappes. Contactées, les autorités israéliennes n’ont pas répondu à nos sollicitations au moment de la publication de cette enquête.

Rafah, quartier Al Zuhour, 12 décembre 2023, 3h02 du matin : la frappe qui a touché la famille Harb

Il est 3h02 du matin quand une frappe israélienne touche directement deux maisons appartenant à la famille Harb dans le quartier d’Al Zuhour à Rafah.

« J’ai entendu une énorme explosion. Je ne me rappelle pas avoir vu quoi que ce soit, j’ai juste entendu un bruit très fort et j’ai perdu connaissance. Je me suis réveillé à l’hôpital ; la première chose dont je me souviens, c’est de m’enquérir du sort de mes enfants », nous raconte Islam Harb, 30 ans. Sur ses quatre enfants, seul Leen, son cadet de quatre ans, a survécu.

Sa famille a passé des jours à tenter de sortir les dépouilles des décombres. Celui de son frère Khalil [25 ans] a été retrouvé à 200 mètres de la maison à cause de la puissance de la frappe. « Les petits corps de mes enfants étaient déchiquetés », explique le jeune trentenaire meurtri.

Cette frappe du 12 décembre a tué 25 civils dont 10 enfants, neuf hommes et six femmes, dont l’une était enceinte de huit mois. Au moins 17 autres personnes ont été blessées lors de l’attaque, qui a complètement détruit les deux maisons et gravement endommagé trois maisons adjacentes où plusieurs victimes sont à déplorer.

images satellite avant/après la frappe israélienne qui a touché la famille Harb le 12 décembre dans le quartier d'Al Zuhour à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza

Images satellite avant/après la frappe qui a touché la famille Harb le 12 décembre 2023 dans le quartier d'Al Zuhour à Rafah.

Islam et les membres de sa famille ne savent pas pourquoi leurs maisons ont été touchées et assurent n’avoir reçu aucun avertissement préalable.

En plus de ses trois enfants, Islam a perdu sa mère, Inaam, 52 ans, ses sœurs, Abir, 23 ans, et Najwa, 26 ans, et ses frères Mohammed Al Hadi, 22 ans, et Zein Al Abidine, 15 ans, lors de cette frappe.

La famille d’Islam hébergeait des proches déplacés qui avaient dû quitter la ville de Gaza sur ordre de l’armée israélienne. Il s’agissait de proches parents dont ils connaissaient bien les antécédents et qui n’avaient aucune appartenance politique.

« Je souffre en permanence, surtout au niveau des poumons, et j’ai encore du mal à respirer... J’ai perdu ma mère. Ma sœur Najwa, son mari, et tous leurs enfants ont été tués. Abir, ma sœur la plus proche, la personne qui m’était le plus cher, est morte elle aussi, je suis anéantie », explique Ahlam, 34 ans.

Elle raconte que son frère n’a pu être identifié que grâce à ses cheveux et qu’il ne restait rien de son frère Khalil « sauf sa main ». « Mes enfants ont pu être extraits des décombres, en vie. Je les regarde et je n’arrive pas à croire qu’ils sont toujours en vie », raconte la jeune mère.

Nous avions interviewé lorsque son fiancé et la mère de celui-ci avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne au cours d’une offensive de trois jours à Gaza, en août 2022.

Autour des maisons, l’on constate la présence de deux cratères, notamment grâce aux photographies recueillies sur les lieux, ce qui indique que les maisons ont été touchées plus d’une fois.

Rafah, quartier Brazil, 14 décembre 2023, 11h45 du matin : la frappe qui a touché la famille Shehada

Deux jours plus tard, le 14 décembre, à quelques encablures des maisons de la famille Harb, dans le quartier de Brazil de Rafah, une frappe annihile un bâtiment de trois étages : la maison du docteur Abdallah Shehada, un chirurgien de 69 ans.

Cet ancien directeur de l’hôpital Abu Yousef Al Najjar a été tué, ainsi que 29 civils dont 11 enfants, sept hommes et 11 femmes. Au moins 10 autres personnes ont été blessées.

« C’était la maison d’un médecin qui a consacré sa vie à aider les gens, une maison où des personnes déplacées s’étaient réfugiées », raconte Yousef 36 ans, fils d’Abdallah et chirurgien à l’hôpital européen de Khan Younis. Nous avons passé des jours à essayer d’extraire les corps des décombres, des gens qui voulaient simplement être en sécurité. »

Le docteur Abdallah Shehada, 69 ans, et son fils, Yahia, 29 ans.

Au moins deux des personnes déplacées se trouvant dans le bâtiment avaient des permis de travail en Israël et avaient donc fait l’objet de vérifications rigoureuses de la part des autorités israéliennes.

La victime la plus âgée était Hamdi Abu Daff, un homme déplacé de 86 ans, et la plus jeune Ayla Nasman, une petite fille de 3 mois. 

Ahmad Nasman, 30 ans, kinésithérapeute, a perdu son épouse Oula, 29 ans, également kinésithérapeute, et leurs trois enfants : Arwa, 5 ans, Karam, 4 ans, et Ayla, 3 mois. Ses parents, Hassan, 63 ans, et Omaya, 58 ans, ont aussi été tués, tout comme sa sœur Aya, 28 ans.

Un mois après que ses parents eurent emménagé dans la maison de M. Shehada, il avait fait de même avec sa femme et ses enfants à la mi-novembre. C’est dans une charrette tirée par des chevaux que lui et sa famille ont quitté Gaza vers Rafah à travers le « couloir de sécurité », qu’il a rebaptisé en « couloir de l’enfer ».

Les enfants de la famille Nasman : sur les six présents sur cette photo, cinq ont été tués.

Le jour de la frappe, il se trouvait au marché voisin et s’est précipité vers la maison lorsqu’il a entendu l’explosion, elle était en feu. « Tout était complètement détruit... Rien que des ruines, de la fumée et des pierres », raconte Ahmad.

images satellite avant/après la frappe israélienne qui a touché la famille Shehada le 14 décembre dans le quartier Brazil à Rafah,  chef-lieu du sud de la bande de Gaza

Images satellite avant/après la frappe qui a touché la famille Shehada le 14 décembre 2023 dans le quartier Brazil à Rafah.

Quatre jours ont été nécessaires pour retrouver le corps de sa petite Ayla, reconnaissable uniquement grâce à ces vêtements. La petite Arwa, elle, a été décapitée dans l’explosion.

Lorsque la guerre a éclaté, je n’avais qu’une seule mission dans la vie, protéger mes enfants. J’aurais aimé être avec eux au moment de la frappe. Mon corps a survécu, mais mon esprit est mort avec mes enfants, il a été enfoui sous les décombres avec eux.

Ahmad Nasman, rescapé

Thaer al Haddad, 27 ans, a été sorti immédiatement des décombres, mais ses parents, Salama, 48 ans, et Maysara, 47 ans, ainsi que son épouse Aya, 28 ans, n’ont pas survécu.

« Le docteur Abdallah est un homme très prudent, et toutes les personnes présentes dans le bâtiment étaient des membres de sa famille ou des amis proches… Nous sommes allés à Rafah pour être en sécurité, nous pensions que c’était plus sûr dans le sud », raconte Thaer.

Ouest de Rafah, 19 décembre 2023, 1h30 du matin : la frappe qui a touché la famille Zurub

Dans l’ouest de Rafah, une frappe nocturne touche la maison d’Omar Zurub à 1h30 du matin le 19 décembre et tue 22 civils : 11 enfants, sept hommes et quatre femmes. La maison était complètement détruite et au moins trois maisons adjacentes gravement endommagées.

La victime la plus âgée, Omar Zurub, avait 75 ans, tandis que la plus jeune, sa petite-nièce Al AmiraAisha, avait moins de 3 semaines et n’avait pas encore été déclarée à l’état-civil. La maison était complètement détruite et au moins trois maisons adjacentes gravement endommagées.

Al Amira Aisha, une petite fille de 3 semaines, pas encore déclarée à l'état civil.

Nous avons pu confirmer l’identité d’au moins 16 personnes blessées, mais il y en aurait bien plus, selon des témoins, car l’une des habitations gravement endommagées hébergeait environ 70 personnes.

Lire aussi : Israël/Gaza : plusieurs Etats doivent revenir sur leur décision cruelle de suspendre les financements destinés à l'UNRWA

Tous ceux qui dormaient au premier étage de la maison ont été tués : Omar Zurub, 75 ans, son épouse Rowaida, 70 ans, et leur fils Mahmoud, 36 ans. L’épouse de Mahmoud, Mervat, 35 ans, a également péri, avec les quatre enfants du couple : Farah, 16 ans, Omar, 14 ans, Mohammed, 13 ans, et Dima, un an.

Je n’arrivais pas à ouvrir les yeux, à cause des éclats de verre, des éclats d’obus et du sable. Tout mon corps se trouvait enfoui sous les décombres, seul mon pied était visible, cela a peut-être pris 20 minutes aux secouristes pour me sortir de là

Malak Al Shaer, épouse de Mamdouh

L’autre fils d’Omar Zurub, Mamdouh, un fonctionnaire de 39 ans, habitait avec sa famille au dernier étage. Il a été tué avec sa fille Roua, qui venait tout juste d’avoir 16 ans.

« Je n’arrivais pas à ouvrir les yeux, à cause des éclats de verre, des éclats d’obus et du sable. Tout mon corps se trouvait enfoui sous les décombres, seul mon pied était visible, cela a peut-être pris 20 minutes aux secouristes pour me sortir de là », raconte Malak Al Shaer, l’épouse de Mamdouh.

Malak a subi de graves brûlures, notamment au visage, et sa vue a été affectée du fait des éclats d’obus logés dans ses yeux. Pourtant, elle est sortie de l’hôpital au bout de deux semaines. Le système de santé à Gaza est moribond, les hôpitaux du sud sont débordés et manquent cruellement d’équipements.

images satellite avant/après la frappe israélienne qui a touché la famille Zurub le 19 décembre dans l'ouest de Rafah, chef-lieu du sud de la bande de Gaza

Images satellite avant/après la frappe israélienne qui a touché la famille Zurub le 19 décembre 2023 dans l'ouest de Rafah.

L’une des maisons adjacentes touchées appartenait au journaliste Adel Zurub et hébergeait plus de 70 personnes de la famille Al Ladaa, qui avaient fui le quartier de Tal Al Hawa à Gaza au cours de la deuxième semaine de l’offensive. La frappe a tué Adel, ainsi que neuf membres de la famille Al Ladaa.

Parfois, je n’arrive plus à savoir si c’était la réalité ou un cauchemar. Mon neveu a une fille, qui n’a pas encore trois semaines, son autre fils n’a pas encore deux ans. Vous pouvez imaginer les corps de ces enfants écrasés sous les décombres ?

Mohamed Zurub, rescapé

« Les murs, des pierres, du ciment, du verre ont commencé à nous tomber dessus. Les murs et les piliers se sont effondrés sur nous du fait de la puissance de la frappe », nous racontre Aref Al Ladaa, 52 ans, un survivant.

Rafah, Tal Al Sultan, 9 janvier 2024, 23h00: la frappe qui a touché la famille Nofal

Il est 23h quand une frappe israélienne atteint la maison de la famille Nofal le 9 janvier 2024, située à Tal Al Sultan, un quartier vers lequel l’armée israélienne avait à plusieurs reprises ordonné aux personnes déplacées de fuir.

L’attaque a tué 18 civils : 10 enfants, quatre hommes et quatre femmes. Au moins huit autres ont été blessés. Seize victimes se trouvaient aux quatrième et cinquième étages du bâtiment de la famille Nofal. Les deux autres, un homme et un enfant, étaient membres de la famille Awadallah, des voisins, dont la maison en zinc s’est effondrée sous les débris de la maison Nofal.

« La carte que [les forces israéliennes] ont envoyée mentionnait spécifiquement Tal Al Sultan comme l’un des quartiers sûrs », explique Nidal Nofal, une infirmière vivant au rez-de-chaussée. Des proches venus de Khan Younis séjournaient dans le bâtiment depuis que l’armée israélienne avait donné comme instructions de partir pour Rafah.

images satellite avant/après la frappe israélienne qui a touché la famille Nofal le 9 janvier àTal Al Sultan à Rafah, chef-lieu du sud de la bande de Gaza

Images satellite avant/après la frappe qui a touché la famille Nofal le 9 janvier 2024 à Tal Al Sultan à côté de Rafah.

Nos experts en armements ont examiné des photos de fragments de munitions récupérés dans les décombres et les ont identifiés comme étant une bombe de petit diamètre GBU-39, une arme à guidage de précision dotée d’une ogive plus petite, ce qui explique les dommages ciblés aux étages supérieurs en particulier. Elle est fabriquée aux États-Unis par le constructeur Boeing.

« Les recherches d’Amnesty International établissent clairement le bilan effroyable des attaques incessantes et illégales menées par Israël à Gaza. Quatre mois après le début de l’offensive israélienne, on recense plus de 28 000 morts et plus de 60 000 blessés parmi les Palestinien·nes, dans le contexte d’une catastrophe humanitaire sans précédent. Face à l’ampleur du bilan et des destructions, tous les États sont tenus d’agir afin de prévenir le génocide. Pourtant, des États clés n’ont pas appelé clairement à cesser le feu et continuent d’alimenter les crimes de guerre en fournissant des armes à Israël », a déclaré Erika Guevara-Rosas.

Lire aussi : Cisjordanie occupée : augmentation du recours à la force meurtrière illégale par Israël contre les Palestinien.ne.s

Pour de nombreuses familles de victimes, lutter pour la justice est tout ce qui leur permet de continuer à avancer malgré la douleur.

« Il est donc essentiel de s’attaquer à l’impunité de longue date pour les crimes de guerre et les crimes de droit international imputables aux forces israéliennes », Erika Guevara-Rosas

Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) doit accélérer les enquêtes sur les éléments mettant en évidence de possibles crimes de guerre et autres crimes atroces imputables à toutes les parties.

Complément d’information 

Outre ces quatre frappes, Amnesty International  a recensé plusieurs cas dans lesquels les forces israéliennes ont procédé à des attaques illégales ayant tué et blessé des civils depuis le 7 octobre 2023. Les bombardements s’inscrivent dans le cadre du siège imposé à Gaza, de la privation délibérée d’accès à l’eau et à la nourriture qui contribue à une faim sévère et à la montée du risque de famine, et de la destruction des structures de santé et d’éducation, ainsi que d’autres infrastructures essentielles. 

Les vagues successives de déplacements de population ont fait de Rafah la zone la plus peuplée de Gaza, où plus d’un million de personnes, dont la grande majorité sont déplacées, vivent dans des conditions très dures, par exemple sous des tentes de fortune ou dans des écoles. La population du gouvernorat a été multipliée par cinq par rapport à la période d’avant-guerre. Une opération terrestre menée par Israël risquerait d’avoir des conséquences cataclysmiques pour les personnes déplacées, qui n’ont nulle part où aller, et pour l’ensemble du système d’aide, déjà à bout de souffle. 

Le 7 octobre 2023, le Hamas et d’autres groupes armés ont lancé des tirs de roquettes aveugles et déployé des combattants dans le sud d’Israël, et se sont livrés à des crimes de guerre, notamment des massacres délibérés de civil·e·s et des prises d’otages. Selon les autorités israéliennes, au moins 1 139 personnes ont été tuées et plus de 200 personnes, principalement des civil·e·s, dont 33 enfants, ont été pris en otage par le Hamas et d’autres groupes armés à Gaza.

Au 1er décembre 2023, 113 otages détenus par le Hamas et d’autres groupes armés à Gaza avaient été libérés et 240 détenu·e·s palestiniens incarcérés dans des prisons israéliennes avaient été remis en liberté dans le cadre d’un accord conclu pendant la « pause humanitaire », qui a débuté le 24 novembre et a pris fin le 1er décembre. 

NOS DEMANDES :

       🔴 Un cessez-le-feu immédiat et durable sur la bande de Gaza

       🔴 Un embargo total sur les armes à l’encontre d’Israël et des groupes armés palestiniens

       🔴 Israël et tous les États doivent se conformer à l’arrêt rendu par la CIJ

       🔴 Israël doit lever le siège illégal et inhumain

       🔴 Israël doit autoriser l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire

       🔴 Nous exhortons le Hamas et les autres groupes armés palestiniens à libérer tous les otages encore captifs, qu’ils soient civils ou militaires.

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Signez notre pétition !

Demandez à Emmanuel Macron d’appeler à un cessez-le-feu immédiat de toutes les parties afin de mettre fin aux crimes de guerre, de protéger les civil·es et de faire en sorte que l’aide humanitaire puisse parvenir à Gaza.