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Militants d'Amnesty International France à la marche pour le climat © Benjamin Girette

Militants d'Amnesty International France à la marche pour le climat © Benjamin Girette

Changement climatique : de la cohérence entre les discours et les actes

Nous saluons l’ambition affichée du Président de la République, lors du sommet spécial sur le climat le 23 septembre à New York, d’aller « plus vite et plus fort » en matière de lutte contre le réchauffement climatique mais souhaitons insister sur la nécessité de cohérence entre le discours et les politiques mises en œuvre par la France.

Certaines annonces vont dans le bon sens pour lutter contre le réchauffement climatique : les fermetures des centrales à charbon en France d’ici 2022, le doublement de la contribution française au Fonds vert pour le climat, principalement sous forme de dons, ou encore l’arrêt effectif de toute nouvelle exploration d’hydrocarbures sur le sol français. Il est par ailleurs très encourageant que le Président ait appelé l’Union européenne à prendre des décisions claires dès 2020 pour pouvoir réduire de 55% les émissions de dioxyde de carbone à horizon 2030, tel qu’Ursula von der Leyen, la Présidente de la Commission européenne, l’a proposé. Enfin, lors de son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU, le Président a également appelé à créer pour l’océan une alliance similaire à celle pour la protection des forêts primaires.

Lire aussi : Pourquoi le changement climatique menace-t-il les droits humains ?

Mais, à l’instar des autres États présents à ce sommet spécial, la France n’a pas fait d’annonce de plan clair de réduction nationale des émissions de gaz à effet de serre. Or, une telle annonce était d’autant plus nécessaire que le premier rapport annuel du Haut conseil pour le climat de juin 2019 pointait que "la France n'est pas sur une trajectoire d'émission de gaz à effet de serre compatible avec ses engagements internationaux". Par ailleurs, alors que l’industrie des énergies fossiles et ceux qui la soutiennent financièrement sont au cœur du dérèglement climatique, le gouvernement vient de manquer une occasion de concrétiser l’engagement de ne pas financer des infrastructures qui polluent dans d’autres pays. En effet, la nouvelle loi Énergie-climat, adoptée le 26 septembre, ne permet pas de mettre fin aux subventions des énergies fossiles sous forme de garanties à l’exportation. Pourtant, le Président Macron a souligné la nécessité de la cohérence lors du sommet sur le climat et indiqué que ‘’ce souci de cohérence, c’est d’arrêter de financer à l’extérieur des projets d’infrastructures carbonées’’.

Pour faire face à la crise climatique, les États doivent mettre fin à ces subventions et accélérer leurs investissements dans les énergies renouvelables de toute urgence. Il est nécessaire de le faire au plus vite et nous serons attentifs à la prise en compte de cette question dans le projet de loi de finances 2020.

Rappelons que les États ne respectent pas leurs obligations en matière de droits humains lorsqu’ils échouent à prendre des mesures adaptées pour atténuer le changement climatique, en particulier ceux qui sont les plus responsables de la crise écologique et qui disposent des plus grandes ressources.

A la suite du « Sommet des peuples pour le climat, les droits et la survie de l’humanité » co-organisé par Amnesty International, 400 organisations ont déclaré qu’il était « primordial que nous parvenions à réduire rapidement nos émissions au niveau mondial et que nous parvenions à un futur sans énergie fossile pour réduire au maximum l’augmentation de la température, qui ne devrait pas dépasser 1,5 degré ».

A l’heure où la France fait l’objet d’une plainte de la part de seize jeunes devant le comité des droits de l'enfant des Nations unies, il est plus que temps pour elle d’accorder l’ensemble des politiques mises en œuvre au niveau national avec les déclarations faites au niveau international. C’est pourquoi nous soutenons l’action des jeunes comme celle de tous les acteurs qui poussent la France à cette mise en cohérence.