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Une manifestation Fridays for Future à Berlin © REUTERS/Reinhard Krause

Une manifestation Fridays for Future à Berlin © REUTERS/Reinhard Krause

Une manifestation Fridays for Future à Berlin © REUTERS/Reinhard Krause

Pourquoi le dérèglement climatique menace-t-il les droits humains ?

Le dérèglement climatique a déjà des conséquences pour les droits humains. Ces conséquences ne feront que s’aggraver dans les années à venir.

Le dérèglement climatique est une affaire de droits humains non seulement en raison de ses conséquences dévastatrices entravant l’exercice des droits humains, mais également parce qu'il s’agit d’un phénomène provoqué par l’humanité que les gouvernements peuvent atténuer.

Plus les gouvernements attendront avant de prendre de véritables mesures, plus le problème sera difficile à régler et plus les risques de devoir limiter les émissions par un recours à des moyens qui renforcent les inégalités au lieu de les réduire seront élevés.

Comment le dérèglement climatique affecte les droits humains ?

Droit à la vie – Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. Mais le dérèglement climatique menace la sécurité de milliards de personnes sur cette planète. Les événements climatiques extrêmes, comme les tempêtes, les inondations et les feux de forêt, en sont l’exemple le plus frappant. Par ailleurs, selon les prévisions de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le dérèglement climatique devrait faire 250 000 morts par an entre 2030 et 2050 à cause du paludisme, de la malnutrition, de la diarrhée et du stress thermique.

Droit à la santé – Toute personne a le droit de jouir du meilleur état de santé physique et mentale susceptible d’être atteint. D’après le GIEC, le dérèglement climatique aura pour principales conséquences sur la santé des risques accrus de blessure, de maladie et de mort en raison des vagues de chaleur et des feux de forêt ; des risques croissants de dénutrition en raison de la diminution de la production alimentaire dans les régions pauvres ; et des risques grandissants de maladies transmises par l’alimentation et l’eau et de maladies vectorielles.

Droit au logement – Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant, y compris à un logement convenable. Cependant, le dérèglement climatique menace le droit au logement d’une multitude de manières. Les phénomènes météorologiques extrêmes comme les inondations et les feux de forêt détruisent déjà des logements et provoquent des déplacements de personnes.

Droit à l’eau et à l’assainissement – Toute personne a droit à l’eau pour son usage personnel et domestique et à l’assainissement permettant de rester en bonne santé. Pourtant, plusieurs facteurs tels que la fonte des neiges et des glaces, la diminution des précipitations, la hausse des températures et la montée du niveau des océans démontrent que le dérèglement climatique affecte, et continuera d’affecter, les ressources d’eau, tant en termes de quantité que de qualité. Déjà, plus d’un milliard de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable, et le dérèglement climatique aggravera la situation.

À qui revient la responsabilité de la lutte contre le dérèglement climatique ?

Les États

Les États ont l’obligation de limiter les effets néfastes du dérèglement climatique en prenant des mesures aussi ambitieuses que possible pour empêcher et réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le délai le plus court possible.

Les États doivent prendre des mesures pour lutter contre le dérèglement climatique de la manière la plus rapide et humaine possible. Les mesures qu’ils mettent en place pour lutter contre le dérèglement climatique ne doivent pas porter atteinte, de manière directe ou indirecte, aux droits humains.

Les entreprises

Les entreprises ont également la responsabilité de respecter les droits humains. Elles doivent évaluer les possibles conséquences de leurs activités pour les droits humains et mettre en place des mesures pour empêcher les conséquences néfastes. Elles doivent rendre publics les résultats de ces évaluations et les mesures qu’elles prennent. Les entreprises doivent également prendre des mesures pour remédier aux atteintes aux droits humains qu’elles causent ou auxquelles elles contribuent, elles-mêmes ou en collaboration avec d’autres acteurs. Ces responsabilités concernent également les atteintes aux droits humains provoquées par le dérèglement climatique.

Les sociétés, et particulièrement les entreprises d’énergies fossiles, doivent également mettre immédiatement en place des mesures pour minimiser les émissions de gaz à effet de serre, notamment en se tournant vers des projets d’énergies renouvelables, et rendre publiques les informations pertinentes quant à leurs émissions et les mesures mises en œuvre pour les limiter. Ces mesures doivent s’appliquer à toutes les principales filiales, sociétés associées et entités de leur chaîne logistique.

Les entreprises d’énergies fossiles ont longtemps été, et sont toujours, parmi les principaux responsables du dérèglement climatique. Les recherches montrent que 100 entreprises de production de combustibles fossiles seulement sont responsables de 71 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis 1988.

De plus en plus d’éléments tendent à prouver que les principales entreprises d’énergies fossiles sont depuis des dizaines d’années au fait des effets néfastes de la combustion de carburants fossiles et qu’elles ont essayé de dissimuler ces informations et d’empêcher les mesures destinées à lutter contre le dérèglement climatique.

Que fait Amnesty pour lutter contre le dérèglement climatique ?

Pour nous et d’autres organisations de défense des droits humains, il faut demander des comptes aux États qui ne font rien contre le dérèglement climatique, comme nous le faisons avec ceux qui ne respectent pas les droits humains.

Nous soutenons les jeunes, mais également les populations autochtones, les syndicats et les populations touchées, en demandant une transition rapide et juste vers une économie sans carbone qui ne laisse personne de côté. Nous allons mener des procédures judiciaires pour maintenir la pression.

Nous nous appuierons sur notre propre travail de soutien aux défenseurs de l’environnement pour faciliter le travail des personnes œuvrant à la protection des terres, des denrées alimentaires et des populations contre les conséquences du dérèglement climatique, de l’extraction et du développement des combustibles fossiles et de la déforestation. La défense de l’espace civique dédié à l’information, la participation et la mobilisation contribuera également à la promotion de politiques plus progressistes en matière de climat.

Nous appelons les gouvernements à :

faire tout leur possible pour contribuer à empêcher la hausse des températures d’atteindre 1,5 °C ;

réduire leurs émissions de gaz à effet de serre à zéro à l’horizon 2050, au plus tard. Les pays riches doivent atteindre cet objectif plus rapidement. D’ici à 2030, les émissions mondiales doivent avoir été réduites de moitié par rapport à leur niveau de 2010 ;

cesser d’utiliser des carburants fossiles (charbon, pétrole, gaz) dans les meilleurs délais ;

veiller à ce que les actions climatiques soient menées de manière à ne pas bafouer les droits humains et à réduire plutôt qu’accroître les inégalités ;

s’assurer que chacun, en particulier les personnes affectées par le dérèglement climatique ou la transition vers une économie sans combustibles fossiles, bénéficie d’informations complètes sur les événements et puisse participer aux décisions concernant son avenir ;

travailler en coopération afin de partager la charge du dérèglement climatique. Ainsi, les pays riches doivent aider les autres.

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