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RDC. Les parties au conflit doivent donner la priorité à la protection des civil·e·s et à l’accès de l’aide humanitaire à Goma

Les partenaires régionaux et internationaux de la République démocratique du Congo (RDC) doivent exercer des pressions sur toutes les parties au conflit dans l’est du pays – notamment les combattants du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda, les armées rwandaises et congolaises, et leurs alliés – afin qu’ils donnent la priorité à la protection des civil·e·s dans le sillage des récents combats qui se sont déroulés à Goma, a déclaré Amnesty International le 28 janvier 2025.

Des milliers de civil·e·s congolais fuient à nouveau pour rester en vie et ils ont désespérément besoin de sécurité et d’aide humanitaire. Amnesty International engage toutes les parties au conflit à accorder la priorité à la protection des civil·e·s dans le contexte de ces violences destructrices

Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International

Le 27 janvier, le M23 a déclaré qu’il avait pris le contrôle de Goma, la troisième plus grande ville de RDC, capitale de la province du Nord-Kivu, qui abrite près de deux millions de personnes. Et ce malgré l’appel du secrétaire général des Nations unies demandant au Rwanda de retirer ses troupes de la RDC et de ne plus soutenir les combattants du M23. Des informations en provenance de la ville font état d’explosions et de tirs persistants, tandis que des informations non vérifiées de journalistes et des réseaux sociaux font état de pillages, de tirs aveugles et de tirs d’artillerie dans Goma. Le gouvernement congolais n’a pas officiellement reconnu avoir perdu le contrôle de la ville.

« Des milliers de civil·e·s congolais fuient à nouveau pour rester en vie et ils ont désespérément besoin de sécurité et d’aide humanitaire. Amnesty International engage toutes les parties au conflit à accorder la priorité à la protection des civil·e·s dans le contexte de ces violences destructrices », a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.

De graves violations des droits humains – homicides de civils, violences sexuelles et violences ciblant les militant·e·s et les défenseur·e·s des droits notamment – ont souvent émaillé les précédents conflits dans l’est de la RDC, comme lors de la prise de contrôle de Goma par le M23 en 2012. Certaines de ces violations peuvent constituer des crimes de guerre lorsqu’elles sont commises dans le cadre d’un conflit armé.

« Des conséquences dévastatrices pour la population civile »

Des organisations humanitaires, dont Médecins Sans Frontières, affirment que plus de 400 000 personnes ont été déplacées en janvier du fait du conflit qui secoue la région. Beaucoup ont cherché à se réfugier à Goma et dans les environs, une ville qui abrite déjà plus de 600 000 personnes déplacées.

Le M23, soutenu par le Rwanda, doit respecter le droit international humanitaire. Il doit assurer la sécurité des civil·e·s, notamment des défenseur·e·s des droits humains et des journalistes, y compris ceux qui critiquent le Rwanda et le M23. Il doit également garantir un passage sûr aux civil·e·s qui fuient les combats, et autoriser et faciliter l’accès de l’aide humanitaire.

Tigere Chagutah

« Les civil·e·s sont confrontés à un risque grave de violations des droits humains dans le cadre de cette nouvelle escalade de la violence. Au cours de l’année écoulée, les deux camps ont intensifié leur utilisation d’armes explosives dans des zones densément peuplées, avec des conséquences dévastatrices pour la population civile. Aucune des deux parties ne doit déployer d’armes explosives à large rayon d’impact dans des zones civiles densément peuplées, comme les camps de personnes déplacées, a déclaré Tigere Chagutah.

« Le M23, soutenu par le Rwanda, doit respecter le droit international humanitaire. Il doit assurer la sécurité des civil·e·s, notamment des défenseur·e·s des droits humains et des journalistes, y compris ceux qui critiquent le Rwanda et le M23. Il doit également garantir un passage sûr aux civil·e·s qui fuient les combats, et autoriser et faciliter l’accès de l’aide humanitaire. »

Les médias rwandais ont rapporté que le Rwanda a accueilli des civil·e·s en quête d’un refuge, tandis que d’autres ont fui Goma pour Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, en traversant le lac Kivu. Après la prise de Goma, le M23 a ordonné la suspension de toutes les activités sur le lac, ce qui pourrait entraver les déplacements de ceux qui fuient les combats à Goma. Certains quartiers de la ville n’ont ni eau ni électricité, des infrastructures essentielles ayant été endommagées.

« Des milliers de personnes à Goma et alentour cherchent un abri, de la nourriture, de l’eau, des installations sanitaires et des soins de santé : aussi les parties au conflit doivent-elles permettre l’accès sans entraves et sûr de l’aide humanitaire pour tous ceux qui en ont besoin », a déclaré Tigere Chagutah.

Complément d’information

Le 18 janvier, le M23, avec l’appui des forces rwandaises, a lancé une opération militaire afin d’étendre son territoire, violant l’accord de cessez-le-feu conclu entre le Rwanda et la RDC dans le cadre du processus de paix de Luanda. Le 21 janvier, le M23 a affirmé s’être emparé de plusieurs villes, dont celle de Minova, carrefour stratégique du point de vue de l’approvisionnement ; elle se situe dans la province du Sud-Kivu, à une quarantaine de kilomètres de Goma, sur l’autre rive du lac Kivu.

Le 24 janvier, de violents combats ont été signalés près de Sake, à plus de 20 kilomètres au nord-ouest de Goma, où les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), soutenues par la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en RDC (SAMIRDRC), les forces de l’ONU (Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo, MONUSCO) et une coalition de milices, ont cherché à stopper l’avancée du M23 vers Goma. Le même jour, un porte-parole du M23, ainsi que des médias rwandais, ont annoncé que le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Peter Cirimwami, avait été abattu alors qu’il rendait visite aux soldats sur la ligne de front près de Sake. Les autorités congolaises ont par la suite confirmé sa mort.

Selon une déclaration publiée le 25 janvier par la Force nationale de défense sud-africaine (SANDF), neuf soldats sud-africains déployés sous l’égide de la SAMIRDRC et des forces de l’ONU ont été tués lors des combats. Les autorités du Malawi ont également signalé la mort de trois de leurs soldats servant dans la SAMIRDRC.

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni le 26 janvier afin d’évaluer la situation dans le Nord-Kivu. Le lendemain, les rebelles du M23 ont déclaré avoir pris le contrôle de Goma. Dans sa déclaration, le Conseil de sécurité a condamné les avancées du M23 dans le Nord-Kivu et appelé le groupe armé à mettre un terme à son offensive car elle a donné lieu à une crise humanitaire majeure ; il a également appelé à protéger la population civile. Enfin, il a demandé le retrait des forces extérieures à la RDC et réaffirmé la souveraineté de la RDC. Les décisions du Conseil de sécurité doivent être respectées et mises en œuvre par toutes les parties..

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