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RDC. L’accord de paix avec le Rwanda ignore les crimes graves commis dans l’est de la RDC

L’accord de paix conclu récemment entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda n’aborde pas la question de la justice pour les victimes de crimes graves, dans la mesure où il ne contient aucune disposition visant à amener les auteurs présumés à rendre des comptes, a déclaré Amnesty International ce 1er juillet.

« En ne luttant pas contre l’impunité pour les terribles crimes commis dans l’est de la RDC, cet accord a manqué une occasion d’éliminer l’un des facteurs persistants du conflit, a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

« Lorsque des personnes responsables d’atteintes aux droits humains ne font pas l’objet d’une enquête et ne sont pas amenés à répondre de leurs actes, cela crée un cercle vicieux et les civil·e·s en paient le prix. Cela doit cesser pour que la sécurité soit pérenne. »

Depuis la signature de l’accord à Washington le 27 juin, Amnesty International a reçu des informations crédibles selon lesquelles le Mouvement du 23 mars (M23) – qui bénéficie de l’appui du Rwanda – et les Wazalendo – groupes armés soutenus pour beaucoup par l’armée congolaise – ont continué à s’affronter dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, ce qui a entraîné des morts parmi la population civile. En outre, le M23 continue à enlever des jeunes hommes et à les emmener dans des lieux inconnus. Le M23, qui est en pourparlers avec les autorités de la RDC dans le cadre d’un autre processus de médiation dirigé par le Qatar, a dit « pren[dre] acte » de l’accord de paix facilité par les États-Unis le 30 juin, avant de déclarer récemment que cela ne le concernait pas.

En ne luttant pas contre l’impunité pour les terribles crimes commis dans l’est de la RDC, cet accord a manqué une occasion d’éliminer l’un des facteurs persistants du conflit.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

Il faut que le Rwanda et la RDC exhortent de toute urgence le M23 et les Wazalendo à accorder la priorité à la protection des civil·e·s.

« La signature et l’échec de nombreux accords de paix au cours des 25 dernières années ont successivement suscité puis anéanti les espoirs de justice et de sécurité de la population de l’est du Congo. La RDC et le Rwanda doivent à ces personnes – auxquelles les Wazalendo et le M23 continuent d’infliger des souffrances indicibles – d’inciter les groupes armés qu’ils soutiennent et avec lesquels ils collaborent à protéger les civil·e·s et à respecter le droit international humanitaire », a déclaré Agnès Callamard.

Complément d’information

La situation des droits humains dans l’est de la RDC s’est dégradée depuis que des combattants du M23, appuyé par le Rwanda, sont entrés dans le pays en novembre 2021 et se sont emparés de vastes territoires dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

La RDC et le Rwanda doivent à ces personnes – auxquelles les Wazalendo et le M23 continuent d’infliger des souffrances indicibles – d’inciter les groupes armés qu’ils soutiennent et avec lesquels ils collaborent à protéger les civil·e·s et à respecter le droit international humanitaire.

Agnès Callamard

Le Groupe d’experts des Nations unies et Human Rights Watch ont recueilli des éléments faisant état du soutien apporté par le Rwanda au M23, dernier en date d’une série de groupes armés sévissant en RDC auxquels le Rwanda prête son appui depuis la fin des années 1990.

Le 27 janvier 2025, le M23 a déclaré avoir pris Goma après que des habitant·e·s et des personnes déplacées avaient fui pour se mettre à l’abri ailleurs en RDC ou dans des pays voisins.  Le 16 février, le M23 s’est emparé de Bukavu, pôle commercial essentiel et capitale de la province du Sud-Kivu. Les Nations unies ont confirmé que des exécutions sommaires avaient eu lieu et ont reçu des informations faisant état d’arrestations et de détentions arbitraires, de traitements dégradants et de renvois forcés présumés de jeunes hommes congolais qui avaient trouvé refuge dans des pays voisins pour fuir la violence.

Amnesty International a montré que le M23 avait tué, torturé et fait disparaître de force des personnes détenues, en avait pris certaines en otage et les avait soumises à des conditions inhumaines dans des lieux de détention à Goma et Bukavu, ce qui peut s’apparenter à des crimes de guerre. Les Wazalendo sont une coalition flottante de groupes armés qui combattent le M23 et sont soutenus par l’armée congolaise. Les Nations unies et des organisations de défense des droits humains ont recueilli des informations sur les atteintes aux droits humains commises par les Wazalendo.

Le 27 juin 2025, le Rwanda et la RDC ont signé un accord de paix à Washington pour mettre fin au conflit entre les deux voisins.

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