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Guinée équatoriale. La dissolution d’une ONG témoigne du durcissement de la répression contre la société civile

Les autorités de Guinée équatoriale doivent immédiatement annuler leur décision de dissoudre une organisation de la société civile reconnue et permettre aux défenseurs des droits humains et aux militants de travailler sans peur des représailles, a déclaré Amnesty International le 9 juillet 2019.

Le ministre de l’Intérieur et des Entreprises locales a publié le 5 juillet un décret révoquant l’autorisation accordée au Centre d’études et d’initiatives pour le développement (CEID), une des rares ONG indépendantes qui dénonce les violations des droits humains dans le pays et est accusée de se livrer à des activités politiques.

« Contraindre une ONG à fermer est une violation flagrante du droit à la liberté d’association et montre que le gouvernement de Guinée équatoriale n’est pas décidé à mettre fin à sa longue histoire de harcèlement et d’intimidation visant les défenseurs des droits humains et les militants de la société civile, a déclaré Marta Colomer, chargée de campagne sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty international.

« En dissolvant cette ONG et en interrompant ses activités, les autorités montrent qu’elles n’ont pas l’intention de cesser de persécuter les défenseurs des droits humains et la société civile indépendante. Elles doivent immédiatement revenir sur leur décision de dissoudre le CEID et permettre aux organisations de la société civile de faire leur travail sans peur des représailles. »

Dans le décret, le ministre accusait le CEID de s’être livré à des « activités politiques » ces dernières années. D’après les autorités, le fait que le CEID prenne part à des activités politiques ne cadre pas avec les règlements régissant les organisations apolitiques. Amnesty International estime que la dissolution constitue une violation du droit à la liberté d’association garantie par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, auxquels la Guinée équatoriale est partie.

En outre, cette mesure s’inscrit dans le contexte d’une législation en vigueur depuis 20 ans qui règlemente les activités des ONG, érigeant divers obstacles pour leur procédure d’enregistrement, leur indépendance, leur fonctionnement et leur développement.

Par ailleurs, les défenseurs des droits humains en Guinée équatoriale sont soumis à des attaques d’une ampleur alarmante. Au cours des trois dernières années, plusieurs défenseurs de renom ont été pris pour cibles, soumis à des mauvais traitements et détenus de manière arbitraire.

C’est notamment le cas d’Alfredo Okenve, également vice-président du CEID qui, au mois de mars, a été arrêté après s’être vu interdire de recevoir dans la capitale Malabo le Prix franco-allemand des droits de l’Homme récompensant son travail. Amnesty International a recueilli des informations sur d’autres événements, notamment lorsqu’il a été frappé en octobre 2018 par des hommes armés non identifiés à coups de crosse de fusil et de bâton.

Les violations des droits des défenseurs des droits humains s’accompagnent d’une répression contre les militants politiques et les libertés civiques. Certains opposants sont même torturés lors de leur arrestation. Joaquín Elo Ayeto, membre du parti d’opposition Convergence pour la démocratie sociale (CPDS) et membre de la plateforme Somos+ a été torturé au moins deux fois alors qu’il se trouvait au poste de police central après avoir été arrêté en 2019, ce qui lui a valu des blessures physiques. Il a également été menacé de mort par des policiers. Aujourd’hui, Joaquín Elo Ayeto est toujours en détention provisoire à la prison de Black Beach.

Alors que le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo célèbre ses 40 ans au pouvoir, Amnesty International lui demande de veiller à ce que son gouvernement agisse rapidement pour respecter, protéger, promouvoir et réaliser les droits fondamentaux de tous les citoyens du pays, y compris les droits des défenseurs et des militants de la société civile.

« Il pourrait commencer par faire en sorte que son gouvernement autorise l’enregistrement des ONG et leur permette de fonctionner pleinement et de manière indépendante, a déclaré Marta Colomer.

« Le gouvernement doit aussi adopter des mesures concrètes et efficaces afin de prévenir et de sanctionner les cas de harcèlement et d’intimidation visant les défenseurs des droits humains et les militants de la société civile. »

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