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Manifestation dans les rues en Turquie
© Ozan Kose/AFP/Getty Images

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Liberté d'expression

Les Mères du samedi, privées de leur liberté de rassemblement pacifique depuis 1995

Depuis près de 30 années, les Mères du samedi se heurtent à une répression brutale et font l’objet de poursuites pour avoir pris part à des veillées pacifiques sur la place Galatasaray. Les autorités turques n’ont jamais fourni de justification valable pour piétiner ainsi illégalement leur droit à la liberté d’expression et de réunion.

14 octobre 2023

La police a arbitrairement arrêté Besna et Ali Tosun, des manifestant·e·s pacifiques, les entravant dans le dos au moyen de câbles. Ces deux personnes ont été remises en liberté par la suite. Des observateurs et observatrices issus d’organisations de la société civile ont signalé des cas similaires de recours injustifié à la force s’apparentant à des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements et des avocat·e·s ont déposé des plaintes au pénal qui, à ce jour, n’ont pas fait l’objet d’une véritable enquête.

En Turquie, les proches de victimes de disparition forcée lors d’arrestations par la police dans les années 1980 et 1990 tiennent des rassemblements hebdomadaires depuis mai 1995, dans le centre d’Istanbul. Ces proches sont connus sous le nom de Mères du samedi depuis qu’elles se rassemblent chaque samedi à la mi-journée, devant le lycée Galatasaray, dans la rue Istiklal, tenant des photos de leur filles, fils, femmes, mari, pères, sœurs ou frères disparus. Elles réclament sans relâche vérité et justice.

Bien qu’arrêtées et détenues arbitrairement chaque semaine, elles continuent à se réunir sur la place jusqu’en mars 1999 ; elles sont alors confrontées à une violente répression policière dont le but est d’empêcher le déroulement de leurs manifestations pacifiques. Voyant que la quête de vérité et de justice pour leurs proches disparus ne progresse pas, les membres du groupe retournent sur la place Galatasaray en janvier 2009, après une interruption de 10 ans.

« Nous venons et nous asseyons en paix. Des mères viennent pour exprimer leur attachement à leurs enfants. Des frères et des sœurs demandent une tombe sur laquelle ils pourront faire leur deuil. Depuis des années, beaucoup de mères sont décédées. Je continuerai à venir ici [parce que] j’ai promis de retrouver les meurtriers de leurs enfants. »

Emine Ocak, 82 ans en 2018, mère d’Hasan Ocak, victime de disparition forcée en 1995 après avoir été arrêté par la police.

Le 25 août 2018 marque la semaine de la 700e veillée hebdomadaire. A nouveau, la police antiémeute empêche la tenue de la veillée pacifique, et utilise du gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser la centaine de personnes rassemblées, principalement des femmes, âgées de plus de 80 ans pour certaines. Quarante-six personnes sont inculpées en 2021 et sont mises en cause pour « refus de se disperser en dépit des avertissements ». Depuis cet événement, des policiers antiémeute armés sont postés en permanence sur la place Galatasaray, bloquant tous les accès et empêchant les manifestant·e·s pacifiques de se rassembler.

Depuis le 8 avril 2023, les Mères du samedi et les personnes qui les soutiennent tentent chaque samedi de retourner sur la place Galatasaray, comme les y autorisent deux décisions rendues par la Cour constitutionnelle, en novembre 2022 et mars 2023.

La Cour constitutionnelle a en effet statué que le droit à la liberté de réunion pacifique des deux requérantes, Maside Ocak et Gülseren Yoleri, avait été bafoué et que le gouvernorat du district de Beyoğlu devait être informé de façon à prévenir de nouvelles violations. Malgré cela, des barrages de police empêchent d’accéder à la place, chaque samedi, et celles et ceux qui souhaitent tenir leur brève veillée pacifique sont arrêtés par la police avant même d’atteindre la place ; les journalistes et les organisations de la société civile sont tenus à l’écart et ne peuvent pas observer l’intervention de la police.

Les Mères du samedi subissent restrictions illégales, intimidation, harcèlement, menaces physiques ou judiciaires depuis bien trop longtemps. Elles doivent pouvoir exercer leur droit de manifester pacifiquement sur cette place emblématique !

Voici comment agir. 👇 

1. Ecrire aux autorités.

2. Agir sur les réseaux sociaux.

1. Ecrire aux autorités. 

Nous vous invitons à écrire par voie postale au ministre de l’Intérieur, M. Ali Yerlikaya. Chaque envoi de courrier vous permettra de manifester votre soutien aux Mères du samedi et surtout de faire pression sur les autorités turques.

2. Agir sur les réseaux sociaux 

En parler, c’est déjà agir. Choisissez votre réseau social pour communiquer sur la situation. Partagez dès maintenant l’histoire des Mères du samedi sur Twitter ou Facebook ou Instagram.

Voici un modèle de tweet que nous vous proposons de relayer 👇

Agir

Twitter

Les Mères du samedi luttent depuis 1995 pour retrouver leurs proches disparus aux mains des autorités.

Leur seul tort est de réclamer vérité et justice.

Elles doivent pouvoir se rassembler pacifiquement ! Ne les abandonnons pas ! #SaturdayMothers @amnesty

Facebook ou Instagram  

Vous pouvez reprendre notre modèle de message ci-dessus pour le relayer en publication Facebook ou post Instagram. Utilisez le #SaturdayMothers et #amnesty et relayez cette page pour que d’autres personnes agissent.

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Rejoignez-nous !

Chaque jour, partout en France, des militantes et militants d'Amnesty International France suivent l'évolution de la situation des Mères du samedi. Ces groupes font pression sur les autorités concernées en leur écrivant des lettres d’interpellation, sensibilisent différents publics en partageant la situation des Mères du samedi autour d’eux, et leur écrivent des messages de solidarité. Le but : soutenir la ou les personnes en danger et les empêcher de tomber dans l’oubli.