Aller au contenu
Agir
Faire un don
ou montant libre :
/mois
Grâce à la réduction d'impôts de 66%, votre don ne vous coûtera que : 5,1 €/mois
Liberté d'expression

Alexandra Skotchilenko, une artiste russe détenue pour avoir critiqué la guerre en Ukraine

Parce qu’elle a critiqué la guerre en Ukraine, Alexandra Skotchilenko se retrouve en prison en Russie. Arrêtée et incarcérée en avril 2022, elle s’affaiblit chaque jour. Accusée d’avoir diffusé de fausses informations sur l’armée russe, elle risque jusqu’à dix ans de prison. Récit. 

Demandez aux autorités russes de libérer Alexsandra Skotchilenko 

Sa ville : Saint-Pétersbourg. Ses passions : la musique et le dessin. Alexandra Skotchilenko, surnommée Sasha, a 32 ans. Artiste et féministe, elle anime des sessions musicales et met à profit son art pour parler des problèmes de santé mentale. Pendant plusieurs années, elle travaillait comme journaliste pour un célèbre média indépendant russe, « Bumaga » pour lequel elle réalisait notamment des reportages sur les manifestations. Sa compagne, Sonia Subbotina a déclaré dans la presse que la jeune femme a aussi enseigné le théâtre et le cinéma à des enfants ukrainiens. Le 24 février 2022, la Russie envahit l’Ukraine. Face à cette invasion, Alexandra Skotchilenko ne peut rester indifférente.

Son action antiguerre dans un supermarché  

Pour l’artiste, une action s’impose pour éveiller les consciences et contrecarrer le récit officiel des autorités sur la guerre. Alexandra Skotchilenko se met en ordre de marche. « Non à la guerre » sera son mot d’ordre. Le 31 mars 2022, dans un supermarché de Saint-Pétersbourg, elle commence son action : remplacer les prix des produits par de petites étiquettes en papier donnant des informations sur l’invasion russe en Ukraine. « L’armée russe a bombardé une école d’art à Marioupol où environ 400 personnes se cachaient pour se protéger des bombardements », c’est ce qu’on peut lire sur les étalages des rayons du supermarché. Une action symbolique forte. Discrète, Alexandra Skotchilenko sort du supermarché. Pas d’arrestation, du moins, pas tout de suite... 

Arrêtée chez elle, jetée en prison  

Liberté pour Alexandra Skotchilenko !

Le 11 avril 2022, au petit matin. La police se présente à son domicile. Après une première fouille, ce sera l’arrestation. Alexandra Skotchilenko est inculpée de « diffusion publique de fausses informations sur l'utilisation des forces armées russes » en vertu d’un nouvel article du Code pénal, adopté à la hâte par le Parlement russe en mars 2022, pour empêcher les Russes de critiquer l’invasion de l’Ukraine. 

Jusqu’à 3h du matin, Alexandra Skotchilenko subit un interrogatoire. Elle est placée dans un centre de détention provisoire où elle a été harcelée par ses codétenues et par le personnel du centre. La santé de la jeune femme est fragile : elle souffre d’une maladie qui la contraint à suivre un régime alimentaire spécifique. Le centre de détention ne lui fournit pas les aliments préconisés. Elle est transférée dans un nouveau centre de Saint-Pétersbourg. Dans sa cellule, 18 personnes dans une totale insalubrité. Les transferts se multiplient. Alexandra s’affaiblit car elle ne reçoit pas ses traitements. Sa compagne, Sonia, n’est pas autorisée à lui rendre visite. Mais elle se bat pour qu’Alexandra retrouve la liberté. 

Elle risque 10 ans de prison

Si elle est reconnue coupable, Alexandra Skotchilenko encourt jusqu’à 10 ans d’emprisonnement. En Russie, des dizaines de personnes risquent des peines similaires pour avoir dit « Non à la guerre ». Parce qu’en Russie, le droit de manifester est totalement réprimé, il est nécessaire d’engager une mobilisation internationale pour faire connaître la situation d’Alexandra Skotchilenko et agir en vue de sa libération. À l’occasion de notre campagne mondiale 10 jours pour signer, c’est l’ensemble de notre mouvement qui se mobilise pour sa libération. 

Dossier : Dans le monde, le droit de manifester est en péril

Les autorités russes ont fermé nos bureaux à Moscou depuis le 8 avril 2022. Pour autant, nous poursuivons notre travail et nos actions pour dénoncer les violations des droits humains commises par la Russie, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays : la libération d’Alexandra Skotchilenko en fait partie. 

La situation d’Alexandra Skotchilenko est emblématique de la répression du Kremlin contre la société civile russe. L’invasion de l’Ukraine n’a fait que durcir l’arsenal législatif déployé pour faire taire les voix critiques. Il est urgent de faire libérer Alexandra et toutes les personnes arbitrairement détenues dans les prisons russes !  

Agir

Liberté pour Alexandra !

Alexandra Skotchilenko est détenue uniquement pour avoir exprimé son opposition à la guerre. Si elle est reconnue coupable, elle encourt jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.

Mobilisons-nous pour sa libération !

Alexandra Skotchilenko, une artiste russe détenue pour avoir critiqué la guerre en Ukraine - Amnesty International France