Exigez avec nous la justice pour toutes les victimes et la protection sans condition des populations civiles

Justice climatique : mobilisons-nous pour la protection des défenseur·e·s de l’environnement
Contexte
Le changement climatique entraîne une crise des droits humains sans précédent. Il menace l’exercice des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels des générations présentes et futures et, à terme, l’avenir de l’humanité. Lorsque les effets du changement climatique frappent un pays ou une communauté, leurs répercussions peuvent gravement porter atteinte à l’exercice du droit à vivre dans la dignité, mettre en danger toute une série de libertés et, bien souvent, aller jusqu’à menacer la survie de populations entières.
Qu’est-ce que la justice climatique ?
Les démarches fondées sur la justice climatique se concentrent sur les causes fondamentales de la crise climatique et sur la façon dont les changements climatiques amplifient les inégalités qui existent entre les États et dans les pays. Afin d’obtenir la justice climatique, les inégalités et injustices liées au genre, au handicap ou à l’appartenance ethnique, raciale, de classe ou générationnelle doivent être éliminées.
Les revendications en matière de justice climatique se fondent sur la nécessité absolue de redresser ces déséquilibres et ces injustices, en commençant par s’appuyer sur les savoirs et les demandes des groupes et communautés les plus touchés par la crise climatique.
Agissons pour les droits des défenseur·e·s de l’environnement
Qui sont les défenseur·es de l’environnement ?
Les défenseur·es de l’environnement sont les personnes, associations, collectifs, communautés et peuples font entendre leur voix pour défendre la planète et exiger une réponse à la hauteur de l’urgence climatique. Ils et elles défendent par leur lutte nos droits fondamentaux : droit à la vie, droit à l’eau, droit à l’alimentation, droit à un logement décent. Étant donné que leurs activités les font souvent entrer en conflit avec des intérêts puissants, les défenseur·es des droits humains liés à l’environnement sont parmi les personnes les plus en danger dans le monde. Elles font l’objet d’intimidations, de menaces, de poursuites judiciaires et d'homicides. Les défenseur·es de l’environnement ont 3,5 fois plus de chances de se faire tuer que les autres défenseurs des droits (source : Global Witness). Ces personnes jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la crise climatique en se dressant, par exemple, contre les projets d’extraction de combustibles fossiles ou le déboisement, en exigeant une action climatique plus ambitieuse, ou en s’opposant aux projets d’atténuation du réchauffement climatique ou d’adaptation à ses effets qui ont été adoptés en violation de droits humains.
Exemples de victoires remportées en France par des défenseur·es de l’environnement :
1994 : Loire Vivante : en 1986, une série de barrages est envisagée par les pouvoirs publics sur la Loire. Le mouvement “Loire Vivante” se structure pour se mobiliser contre ces projets nocifs pour l’un des derniers fleuves préservés d’Europe. Le mouvement se mobilise : manifestations, recherches scientifiques, procédures judiciaires et occupation du site prévu pour le plus gros barrage à Serre-de-la-Fare. Après 5 ans d’occupation, le projet est finalement abandonné en 1994.
2018 : projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes abandonné après 50 années de lutte citoyenne, dont la ZAD qui occupait le terrain depuis 2008
2019 : abandon du projet “Montagne d’Or”en Guyane (projet d’exploitation de 85 tonnes d’or à ciel ouvert en pleine forêt amazonienne) grâce à un large mouvement d’opposition réunissant populations amérindiennes, associations environnementales et autres organisations sociales.
2024 : la justice déclare quatre méga-bassines illégales dont celle de Sainte-Soline grâce à la mobilisation citoyenne fédérée autour de collectifs comme les Soulèvements de la Terre et Bassines non merci.
En France : les défenseur·es sont victimes d’une attaque ciblée et intentionnelle de la part des autorités françaises.
L’objectif des autorités françaises est de réduire au silence les défenseur·es de l’environnement. L’objectif est aussi de délégitimer la lutte contre le changement climatique et détourner le débat de ses causes profondes et des solutions à mettre en place. A terme, cela pourrait empêcher l’action climatique.
Ces personnes sont dépeintes comme radicales voire criminelles par l’utilisation de termes comme: “éco-terroristes”, “djihadistes écolos” ou “djihadistes verts”, “éco-collapsologues”, “climato-fanatiques”, “khmers verts”, “ultra-violents...”
Cette rhétorique stigmatisante à leur encontre utilisée par les responsables politiques et les médias diabolise et délégitime celles et ceux qui se mobilisent en faveur de la planète. Leurs droits sont visés !
Les droits aux libertés d’expression, d’information, d’association et de réunion pacifique, participation aux affaires publiques sont essentiels pour garantir que ces personnes et la société civile en générale puissent jouer un rôle lorsqu’il s’agit de réclamer des actions décisives pour le climat ou de dénoncer les personnes qui mettent en danger notre environnement.
Actions proposées
Exigez la fin de la répression à l’encontre des défenseur·es de l’environnement
Le 3 juillet, nous avons sorti notre nouveau rapport Attaqué·es pour avoir défendu la planète : « Comment la répression des défenseur·es de l’environnement empêche l’action climatique », dans lequel nous révélons comment les Etats du monde restreignent l’ensemble des droits des défenseur·es de l’environnement. Des attaques qui entravent l’action climatique se multiplient à travers le monde et la France n’échappe pas à cette tendance. Ils sauvent la planète, sauvons leurs droits !
Ensemble, faisons signer la pétition pour exiger la de la répression des défenseur·es de l’environnement.
️ SAVE THE DATE notre webinaire de lancement – lundi 9 septembre à 19h Nous vous présenterons :
Les enseignements clés du rapport,
Les outils militants pour vous accompagner à porter la campagne et très vite à vous mobiliser.
Le calendrier des actions à venir.
👉 Inscription ici : https://forms.office.com/e/50siwcMTiF?origin=lprLink
Poursuivez les actions en faveur des défenseur·es des terres Wet’suwet’en
Organiser une projection-débat
Demandez une diffusion du documentaire Yintah, voire un ciné-débat, avec votre groupe local ! Retraçant plus de 10 ans de lutte Wet’suwet’en, ce documentaire exceptionnel, déjà récompensé par des prix canadiens et français, montre le combat d’une nation autochtone pour sauver ses terres. Si vous souhaitez organiser une projection, vous pouvez transmettre un mail à l’adresse [email protected]
Demander la citoyenneté d’honneur pour la nation
Dans le cadre de notre mobilisation visant à soutenir la nation autochtone Wet'suwet’en', nous vous proposons d'agir auprès de vos élu·es municipaux pour demander l'attribution de la citoyenneté d'honneur à cette nation.
Ci-joint vous trouverez une fiche pratique de demande de citoyenneté d'honneur et un modèle de lettre.
Voici la liste de villes jumelées avec le Canada : Angoulême (16) Bordeaux (33) Brive-la-Gaillarde (19) Cannes (06) Lyon (69) Montpellier (34) Paris (75) Saint-Étienne (42) Saint-Nazaire (44) Tours (37)
N'hésitez pas à contacter aussi les mairies susceptibles d'être sensibles au sujet.
Continuer de relayer la pétition des Wet’suwet’en
Le procès de trois défenseur·es des terres autochtones, dont Sleydo' (Molly Wickham - cheffe adjointe maison Cas Yikh) qu’Amnesty International France avait accueilli·es en décembre, a repris. Le juge a reconnu des abus de la part de la Gendarmerie Royale du Canada, y compris des propos racistes lors de l’arrestation, mais a rejeté la suspension des poursuites. Le verdict final de l'affaire sera délivré en octobre. Dans l’attente de procès, vous pouvez continuer de soutenir les Wet’ewet’en en appelant à signer la pétition relative à leur situation.
Se former
Suivre le cours en ligne Changement climatique et droits humains
Suivre le cours en ligne Transition énergétique : alimenter le changement ou le statu quo ?
Pour plus d’information ou si vous avez des projets avant la sortie officielle, vous pouvez contacter le service mobilisation à l’adresse [email protected]
Faîtes de l’éducation aux droits humains
Se former et former les autres est une première étape indispensable pour la prise de conscience des liens entre les changements climatiques et les droits humains.
Les combats inspirants de défenseur.e.s de l’environnement et des kits et activités pédagogiques liant climat et droits humains sont disponibles ici.
Découvrir le guide d'autoformation sur la justice climatique
Ce guide d'autoformation présente les causes et impacts de la crise climatique sur les systèmes naturels et les droits humains.
Il permet de découvrir ce qu’est la justice climatique de manière concrète ainsi que ces outils. Différentes manières d’agir avec Amnesty International sont également présentés. Enfin, tout au long de ce livret, vous pourrez découvrir des portraits de personnes inspirantes et engagées pour la justice climatique.