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Qu'est-ce que l'homophobie ?
L’homophobie désigne toute attitude, acte ou législation fondés sur le rejet, le mépris ou la haine à l’encontre des personnes homosexuelles, qu’elles soient lesbiennes, gays, bies ou autres ou perçues comme telles. Elle peut être verbale, physique, psychologique ou institutionnelle et se manifeste aussi bien dans les interactions quotidiennes que dans les législations et politiques publiques.
L’homophobie (du grec homo = identique et phobos = peur) est un rejet violent de l'homosexualité. Il repose sur des préjugés profondément enracinés qui présentent l’homosexualité comme “anormale”. L’homophobie prend des formes diverses : insultes, harcèlement, refus de soins ou de services, agressions, menaces, humiliations, et peuvent aller jusqu’au meurtre.
Dans de nombreuses régions du monde, les personnes homosexuelles sont exposées à de graves violations de leurs droits fondamentaux en raison de leur orientation sexuelle. Elles sont fréquemment confrontées à une discrimination systémique qui affecte tous les aspects de leur vie : accès à l’emploi, à la santé, à l’éducation, au logement, ou encore à la reconnaissance légale de leurs relations.
Comment définir l’homosexualité ?
L’homosexualité désigne l’attirance sexuelle et/ou amoureuse envers une personne du même sexe ou du même genre que le sien.
Par exemple, une personne lesbienne est une femme qui a une attirance sexuelle et/ou romantique pour d'autres femmes. Une personne gay est un homme qui éprouve de l'attirance sexuelle et/ou romantique pour d'autres hommes. Enfin, une personne bisexuelle est attirée par des personnes de sexe ou de genre féminin, et par des personnes de sexe ou de genre masculin.
Cependant, il est important de noter que l’orientation sexuelle et amoureuse n’est pas binaire : elle peut être éprouvée envers des personnes dont l'identité de genre se situe hors des catégories « homme » et « femme ». Par exemple, une personne pansexuelle est attirée par les personnes indépendamment de leur sexe ou de leur genre. Une personne asexuelle quant à elle n’est pas attirée ou est peu attirée par les autres personnes
À noter que ces différentes catégories ne sont pas absolues, et s’inscrivent dans un continuum.
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Quelles formes peut prendre l’homophobie ?
L’homophobie ne se manifeste pas de manière uniforme. Les expressions de cette haine peuvent combiner plusieurs systèmes de domination selon le genre, le sexe, l’ethnicité, la religion ou le statut socio-économique de la personne concernée. On parle alors de discriminations intersectionnelles : cela signifie que les différentes formes de discriminations ne sont pas des phénomènes isolés, mais se combinent et se renforcent lorsqu’elles concernent une même personne.
Lire aussi : L’intersectionnalité, c’est quoi ?
Il est essentiel de nommer et de comprendre ces spécificités pour mieux les combattre :
La lesbophobie désigne les attitudes ou manifestations de mépris, de rejet ou de haine envers des personnes lesbiennes. C'est une combinaison d'homophobie et de sexisme.
La gayphobie désigne les attitudes ou manifestations de mépris, de rejet ou de haine envers des personnes gays.
La biphobie désigne les discriminations et les manifestations de rejet à l'encontre des personnes bisexuelles.
Quelles sont les violations des droits humains auxquelles les personnes homosexuelles sont confrontées ?
Des législations répressives qui criminalisent l’homosexualité
Dans beaucoup de pays encore, les relations homosexuelles entre adultes consentants sont encore criminalisées, parfois passibles de lourdes peines de prison, voire de la peine de mort. L’homophobie institutionnelle empêche l’accès à une vie familiale pleine et entière : dans de nombreux pays, les couples de même sexe ne peuvent ni se marier, ni adopter. Cette absence de reconnaissance juridique prive des milliers de familles de protection, de droits sociaux et de sécurité juridique.
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Une stigmatisation accrue partout dans le monde
Les personnes homosexuelles font l’objet de forte stigmatisation sociale partout dans le monde. Le harcèlement, l’exclusion familiale ou communautaire, les traitements médicaux forcés tels que la thérapie de conversion, font partie des nombreux abus que subissent les personnes homosexuelles, souvent sans recours à la justice.
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Cette stigmatisation sociale isole et empêche souvent les victimes de parler, de porter plainte ou de chercher de l’aide. Elle prive également les personnes concernées d’un environnement de soutien, de soins psychologiques adaptés et d’une reconnaissance sociale de leur vécu.
Que dit le droit international ?
Le droit international protège toutes les personnes contre les discriminations, y compris celles fondées sur l’orientation sexuelle. Plusieurs instruments juridiques s’appliquent :
Dans le droit français, l'orientation sexuelle fait partie des critères de discrimination interdits par la loi du 16 novembre 2001 relative à la lutte contre les discriminations. La loi pour la sécurité intérieure du 18 mars 2003 (article 47) et la loi du 9 mars 2004 punissent plus sévèrement les crimes et délits commis en raison de l'orientation sexuelle de la victime.
Au niveau européen, le Parlement a pris plusieurs résolutions sur les droits humains et l'orientation sexuelle. La Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne contient une disposition de non-discrimination générale en son article 21.1, qui mentionne également l'orientation sexuelle au nombre des motifs interdits de discrimination.
En 2010, l'assemblée parlementaire du conseil de l'Europe a adopté la Recommandation 1915, concernant les discriminations sur la base de l'orientation sexuelle et l'identité de genre.
Les pactes internationaux des Nations Unies (Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) et Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) affirment que les États sont tenus de garantir l'exercice des droits humains sans discrimination aucune fondées sur différents critères.
Les principes de Jogjakarta : ils sont une série de principes sur l’application du droit international des droits de l’homme en matière d’orientation sexuelle et d’identité de genre. Ils ont été présentés aux Nations unies à Genève pour la première fois en mars 2007.
En 2014, la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples a adopté une résolution affirmant les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT+) africaines et exhortant les pays à lutter contre la violence et la discrimination fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre.
Malgré ces protections, leur application reste inégale, et dans de nombreux pays, ces principes sont ignorés, contournés ou ouvertement violés.
Ce que nous demandons
L’inaction ou la complicité des États face à l’homophobie constitue une violation directe de leurs obligations en matière de droits humains. C’est pourquoi nous appelons les États à :
Abroger immédiatement toutes les lois criminalisant les relations homosexuelles entre adultes consentants
Adopter des lois de protection contre les discriminations et les crimes de haine, y compris dans les domaines de l’emploi, de l’éducation, de la santé et du logement
Garantir l’égalité des droits pour les couples de même sexe, notamment en matière de mariage, de parentalité, et de reconnaissance légale
Les définitions et terminologies contenues dans cet article ne sont ni complètes ni fixes, il s'agit d’éléments évolutifs. Elles peuvent significativement varier en fonction des contextes sociaux, culturels et historiques.
Ressources autour de l'homophobie et des discriminations liées à l'orientation sexuelle
Les outils pédagogiques d’Amnesty International :
Autres ressources :
Ressources pour mener une action sur l'homosexualité et l'homophobie auprès des jeunes, CRIPS
Contre l'homophobie à l'École, Ministère de l’éducation
Le site Le Refuge
Le site C’est comme ça
Cette liste est non exhaustive.
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