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URGENCE GAZA

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Couverture de livre "En finir avec les idées fausses sur les migrations"

7 idées fausses sur les migrations  

Les idées fausses sur les migrations ont la peau dure. Les discours d’inquiétude, voire de rejet, relayées et banalisées dans les sphères politiques et médiatiques favorisent une montée du racisme et de la xénophobie. Il est donc urgent de déconstruire les représentations qui font obstacle à l’accueil digne des personnes migrantes.  

À l’occasion de la sortie du livre En finir avec les idées fausses sur les migrations, dont nous sommes partenaires, décryptons 7 de ces préjugés.  

1. « Les personnes migrantes sont pour la plupart des personnes pauvres et peu instruites »

➡️FAUX 

  • 63 % des personnes migrantes viennent de pays dit « à revenu intermédiaire ».  

  • Seuls 13 % des personnes migrantes viennent de pays dit « pauvres ». 

  • En France, 17 % des personnes migrantes ont un bac + 5 : plus que la moyenne nationale. 

👉 C’est l’accueil qui crée la précarité : diplômes non reconnus, discriminations, emplois déqualifiés, etc. La vulnérabilité vient donc le plus souvent du pays d’arrivée, pas du pays d’origine. 

2. « Les frontières européennes sont des passoires, il faudrait les renforcer »

➡️FAUX 

  • Sur la période 2021-2027, le budget alloué à la gestion des frontières de l’Union européenne (UE) est 7,2 milliards d’euros, soit une explosion de + 194 % du budget de l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex). 

  • 13 % des frontières terrestres de l’UE sont déjà murées (et ça continue…) 

  • Sans compter le fichage massif dès 6 ans, le filtrage et la détention aux frontières, le droit d’asile affaibli, les expulsions accélérées, etc.  

👉 Le nouveau pacte européen sur la migration et l’asile (2024) est en réalité la continuité de 30 ans de politiques répressives. 

3. « La France a toujours été une terre d’asile et continue de l’être »

➡️FAUX 

  • Dans les années 1970, 90 % des demandes d’asile étaient acceptées, contre 10 % début 2000. 

  • En 2023, le taux d’acceptation du statut de réfugié⸱e en France est de 39 %, contre 43 % en moyenne en Europe. 

  • La loi « Asile et Immigration » de 2018 c’est : des expulsions facilitées et des recours très limités.  

  • Celle de 2024 va encore plus loin : assignation à résidence, enfermement pour « risque de fuite », durcissement des critères pour obtenir le statut de réfugié⸱e.  

  • On observe également des refoulements systématiques à la frontière franco-italienne. 

👉 Ainsi, le droit d’asile est en chute libre, les lois sont de plus en plus restrictives et des pratiques illégales sont mises en place aux frontières. D’ailleurs, en 2020, le Conseil d’État reconnaît une atteinte grave au droit d’asile, et en 2024, la défenseure des droits dénonce à nouveau ces pratiques. 

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4. « Ce sont surtout des personnes originaires d’Afrique qui migrent, et principalement vers l’Europe »

➡️FAUX 

  • Sur 281 millions de personnes migrantes : 114 millions viennent d’Asie, 63 millions d’Europe, 43 millions d’Amérique latine et des Caraïbes et 41 millions d’Afrique.  

  • 69 % des personnes migrantes s’installent dans un pays voisin de leur pays d’origine. 

  • 71 % des personnes réfugiées sont accueillis dans des pays dits « à revenu faible » ou « moyen », qui ne font pas partie de l’UE.

👉 L’UE n’accueille qu’une faible part des personnes réfugiées et les migrant⸱es africain⸱es ne représentent que 2 % de la population européenne.

5. « La régularisation crée un appel d’air »

➡️FAUX 

  • En 2005, l’Espagne a effectué 600 000 régularisations. Le nombre d’entrées sur son territoire n’a pas augmenté ensuite.  

  • En 2012, les États-Unis ont régularisé des centaines de milliers de jeunes. Le nombre d’entrées sur son territoire n’a pas augmenté ensuite.  

👉 Régulariser les personnes migrantes ne crée pas d’appel d’air. En revanche, respecter leurs droits permet de les sortir de la précarité.

6. « Migrer, c’est une affaire d’hommes »

➡️FAUX 

  • Les femmes représentent 48 % des personnes migrantes. Elles sont de plus en plus nombreuses à voyager seules ou en tant que cheffes de famille. En Europe et en Afrique du Nord, les femmes sont même majoritaires.  

  • Elles sont plus souvent victimes de violences et leur parcours est marqué par une double peine : l’exil et le sexisme. 

  • 90 % des femmes passées par la Méditerranée ont subi des violences sexuelles.  

  • Le fait qu’elles soient femmes les place dans des situations de dépendance économique qui les exposent à divers abus dans le pays d’accueil. 

👉 Associer les personnes migrantes à des figures masculines – souvent plus menaçantes – est une manière de jouer sur les peurs et de limiter l’empathie.

7. « L’accueil des étranger·ères est très coûteux»

➡️FAUX 

  • Sur le budget « migrations et frontières » de l’UE : + 289 % pour Frontex contre + 36 % seulement pour l’accueil. Ainsi, la répression progresse, mais l’asile reste sous-financé. 

  • En France, une expulsion coûte en moyenne 54 000 euros. Or, accueillir une personne coûte 7 000 à 40 000 euros… Et ce coût est largement amorti par la contribution économique des personnes accueillies. 

👉 Le non-accueil coûte plus cher que l’accueil : s’attaquer aux personnes les plus discriminées fragilise toute la société.

En finir avec les idées fausses sur les migrations est un ouvrage écrit par Sophie-Anne Bisiaux et préfacé par François Héran, qui décrypte et déconstruit 60 idées fausses sur les migrations, pour sortir des discours qui laissent croire qu’une politique d’accueil est impossible.

Sophie-Anne Bisiaux est diplômée en sciences politiques, en droit et en philosophie. Elle travaille sur les politiques migratoires et l’externalisation des frontières. Autrice de nombreux articles sur ces sujets, elle a mené des recherches de terrain en Afrique du Nord et sur la route des Balkans. Membre du réseau Migreurop, elle est également engagée en Méditerranée auprès des acteurs civils de sauvetage en mer. 

 François Héran est sociologue et démographe, spécialiste reconnu des questions migratoires. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence sur le sujet, parmi lesquels Avec l’immigration : Mesurer, débattre, agir (La Découverte, 2017) et Immigration, le grand déni (Seuil, 2023). 

LANCEMENT DU LIVRE JEUDI 18 DÉCEMBRE

⏱️18h30 à 21h

📍Maison des réfugiés (10 bis rue Henri Ribière, 75019 Paris) 

En présence de l’autrice Sophie-Anne Bisiaux et des associations partenaires.

Inscription obligatoire ici

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