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prison Iran
Liberté d'expression

Risque de Contagion du Covid-19 dans les prisons iraniennes

Des détenus de plusieurs prisons du pays avaient été soumis à des tests, qui s’étaient révélés positifs. Des décès liés au COVID-19 parmi la population carcérale ont également été signalés.

En dépit des quelques libérations annoncées par les autorités iraniennes en réaction à l’épidémie de COVID-19, des centaines de prisonniers et prisonnières d’opinion, dont des défenseurs des droits humains, des manifestants pacifiques et des personnes incarcérées uniquement pour avoir exercé sans violence leurs droits aux libertés d’expression, d’association, de réunion pacifique et/ou de croyance et de religion, sont maintenus en détention.

 Dans plusieurs prisons à travers le pays, des détenus ont été testés positifs à ce coronavirus, suscitant de graves inquiétudes pour toutes celles et tous ceux qui sont détenus dans la même aile. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), certains groupes de personnes semblent être particulièrement exposés au risque de développer une forme sévère de la maladie ou de mourir, notamment les personnes âgées et celles qui souffrent d’autres problèmes de santé. En Iran, la population carcérale englobe de tels groupes. En outre, certains prisonniers ou prisonnières se voient systématiquement refuser les soins médicaux dont ils ont besoin et pourraient donc, s’ils contractent le virus, être plus sensibles à ses effets. Amnesty International a déjà dénoncé la privation de soins médicaux adaptés à titre de mesure punitive contre les prisonniers et prisonnières d’opinion.

De nombreux prisonniers et prisonnières en Iran ont prié instamment les responsables de s’attaquer aux problèmes de la surpopulation et du manque d’hygiène et d’installations sanitaires dans les prisons, qui les exposent à un risque accru de contracter le COVID-19. De nombreuses familles ont exprimé de l’inquiétude au sujet de leurs proches incarcérés et pensent que les autorités devraient tester systématiquement les prisonniers présentant des symptômes de ce coronavirus.

Pourquoi maintenant ?

Des prisonniers et prisonnières, ainsi que des familles, ont alerté sur le fait que les autorités iraniennes ne protégeaient pas suffisamment la population carcérale dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Des médias indépendants et des organisations de défense des droits humains ont indiqué que des détenu·e·s de plusieurs prisons du pays avaient été soumis à des tests, qui s’étaient révélés positifs. Des décès liés au COVID-19 parmi la population carcérale ont également été signalés. De plus, de nombreux prisonniers et prisonnières ont entamé une grève de la faim pour protester contre la pénurie de produits sanitaires dans les prisons et contre le refus de l’administration pénitentiaire d’accorder des permissions, de procéder à des tests en prison au même titre que dans le reste de la population et de placer en quarantaine les porteurs présumés. Dans plusieurs prisons, les forces de sécurité ont eu recours à la force meurtrière pour réprimer des manifestations dénonçant les problèmes de sécurité liés au COVID-19 ; elles ont fait 35 morts et des centaines de blessés parmi les détenu·e·s, selon des sources crédibles. Dans une prison au moins, elles ont battu les personnes qui avaient participé au mouvement, ce qui a, semble-t-il, entraîné la mort d’un détenu. 

Message à envoyer

Monsieur,

En dépit des quelques libérations annoncées en réaction à l’épidémie de Cobid-19, des centaines de prisonniers d’opinion, dont des défenseurs des droits humains, des manifestants pacifiques et des personnes incarcérées uniquement pour avoir exercé sans violence leurs droits aux libertés d’expression, d’association, de réunion pacifique et/ou de croyance et de religion, sont maintenus en détention. Dans plusieurs prisons des détenus ont été testés positifs. Amnesty International a déjà dénoncé la privation de soins médicaux adaptés à titre de mesure punitive contre les prisonniers d’opinion. En tant que membre/sympathisant d’Amnesty International, je vous demande, Monsieur, de libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers d’opinion, les défenseurs des droits humains, les manifestants pacifiques qui ont pris part aux mouvements de protestation de novembre 2019 et de janvier 2020 et toute personne détenue pour avoir exercé sans violence ses droits aux libertés d’expression, d’association, de réunion pacifique et/ou de croyance et de religion ; d’envisager de toute urgence de libérer les personnes en détention provisoire et celles qui courent le plus de risques face au Covid-19 ; et enfin de prendre les mesures qui s’imposent pour protéger la santé de tous les détenus, y compris l’accès aux tests au même titre que le reste de la population. Dans l’attente, je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de toute ma considération.

Version téléchargeable
Message à envoyer (doc, 29kb)

Destinataires

Ebrahim Raisi, responsable du pouvoir judiciaire

c/o Mission permanente de l’Iran auprès de l’Organisation des Nations unies

622 Third Avenue, 34th Floor, New York, NY 10017, États-Unis

E-mail : iran@un.int

 

Copie à :

Ambassade d’Iran

Abolghassem Delfi

4 Avenue d'Iéna,

75116 Paris

 E-mail: france@mfa.gov.by

Si vous recevez des réponses à vos lettres de la part des autorités du pays, renvoyez-les à aperez@amnesty.fr

Cette action fait partie des "appels mondiaux". Chaque mois, Amnesty International vous propose d'envoyer trois lettres, par courrier postal, aux autorités compétentes, pour faire valoir les droits de personnes victimes d'injustice aux quatre coins du globe. Ces "appels mondiaux" sont publiés également dans la rubrique "Interpeller" du mensuel La Chronique.

Notre action conjointe est-elle efficace ? Oui ! Découvrez des dizaines d'exemples de ce que nous pouvons accomplir ensemble dans notre rubrique "Nos victoires".