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Éthiopie. Les autorités doivent engager des négociations avec les professionnel·le·s de santé en grève et libérer sans condition ceux qui sont détenus
Les autorités éthiopiennes doivent engager sans plus attendre des négociations avec les professionnel·le·s de santé en grève, libérer sans condition les personnes détenues en marge de la grève pacifique en cours et mettre fin aux manœuvres de harcèlement et d’intimidation visant le personnel médical, a déclaré Amnesty International le 23 mai 2025.
« Alors qu’aucune solution n’est en vue, la grève entame sa deuxième semaine, ce qui perturbe considérablement la fourniture de services de santé indispensables dans tout le pays. Le gouvernement ne doit pas prolonger la crise qui limite fortement le droit des patient·e·s d’avoir accès aux soins de santé à travers le pays. Au contraire, le gouvernement et les professionnel·le·s de santé doivent entamer des négociations collectives et constructives afin de régler ce litige, a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.
« Le temps n’est pas à la démogagie ni à la répression. Les autorités doivent s’asseoir à la table des négociations, en vue de résoudre les problèmes en suspens et de permettre la reprise des services de santé. »
Le 22 mai, un mouvement en ligne de professionnel·le·s de santé a adressé à Amnesty International une liste de 212 noms de soignants arrêtés à travers l’Éthiopie depuis le début de la grève le 12 mai.
Amnesty International a pu confirmer de manière indépendante que 20 professionnel·le·s de santé sont détenus au secret au quartier général de la police à Addis-Abeba. Elle s’est également entretenue avec trois avocats et trois proches de soignants détenus, et a examiné des documents judiciaires afin d’étayer ces conclusions.
Le temps n’est pas à la démogagie ni à la répression. Les autorités doivent s’asseoir à la table des négociations, en vue de résoudre les problèmes en suspens et de permettre la reprise des services de santé
Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International
D’après les membres des familles et les avocats interrogés, les personnes arrêtées ont été interpellées sans être informées des raisons de leur arrestation et de leur détention. La police a également perquisitionné leur domicile sans présenter de mandat, invoquant une « recherche d’armes et d’explosifs ». Les personnes interrogées par Amnesty International ont indiqué que seuls des appareils électroniques avaient été confisqués lors de la perquisition.
Parmi les personnes détenues au secret figure Mahlet Guuesh, une pathologiste qui n’était pas en activité au moment de la grève. Elle a été interviewée dans un podcast de la BBC où elle raconte ce qui lui est arrivé quelques jours avant sa détention.
« La détention au secret d’au moins 20 professionnel·le·s de santé au siège de la Commission de police à Addis-Abeba au motif qu’ils ont réclamé un salaire adéquat et des conditions de travail favorables est scandaleuse et très inquiétante. Les allégations infondées d’incitation à la violence par la police reflètent une tendance autoritaire à recourir à la détention arbitraire pour réduire au silence la dissidence et intimider ceux qui défendent leurs droits. »
Les autorités doivent prendre des mesures afin de veiller à allouer le maximum de ressources disponibles aux services publics essentiels, tels que la santé, conformément aux obligations internationales qui leur incombent en matière de droits humains
Tigere Chagutah
Les trois membres des familles interrogés ont fait part de leur vive inquiétude quant au bien-être de leurs proches détenus, car la Commission de police d’Addis-Abeba ne prend toujours pas en compte les décisions de justice autorisant les visites.
« Détenir arbitrairement des gens parce que leurs opinions diffèrent de celles des autorités est devenu une pratique courante en Éthiopie, et elle cible ici des professionnel·le·s de santé qui font grève pour obtenir de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail », a déclaré Tigere Chagutah.
Amnesty International demande au gouvernement éthiopien de cesser de réprimer les professionnels de santé qui exercent légalement leur droit de réunion pacifique, et de libérer toutes les personnes détenues arbitrairement pour avoir défendu leurs droits. Par ailleurs, il doit mettre fin à toutes les formes de répression de la dissidence, notamment à l’encontre des défenseur·e·s des droits humains et des journalistes.
En outre, Amnesty International engage les partenaires de développement de l’Éthiopie à accroître leur soutien bilatéral afin de renforcer le système de santé éthiopien et de défendre les droits des professionnels de santé qui participent à des manifestations pacifiques, alors que la baisse de l’aide internationale touche plusieurs pays africains.
« Les autorités doivent prendre des mesures afin de veiller à allouer le maximum de ressources disponibles aux services publics essentiels, tels que la santé, conformément aux obligations internationales qui leur incombent en matière de droits humains », a déclaré Tigere Chagutah.
Complément d’information
En Éthiopie, les professionnel·le·s de santé ont entamé des négociations depuis plus de cinq ans pour obtenir une rémunération équitable, de meilleures conditions de travail et un meilleur soutien institutionnel. Malgré leur rôle essentiel s’agissant de préserver la santé publique, les médecins spécialistes en Éthiopie ne gagnent que 70 euros par mois en moyenne, tandis que les généralistes, les infirmières et les autres membres du personnel soignant gagnent encore moins.
Les professionnels de santé éthiopiens ont fait part à plusieurs reprises de leurs préoccupations quant à l’absence d’un système d’assurance maladie opérationnel, à l’insuffusance d’indemnisations pour les risques professionnels et aux retards importants dans le versement des salaires.
Cette situation se détériore depuis quelques années, en raison de la forte baisse des dépenses de santé en Éthiopie, qui ont chuté à leur niveau le plus bas au cours de la dernière décennie, à savoir 2,85 % du PIB en 2022. Ce chiffre est bien inférieur aux 15 % requis par la Déclaration d’Abuja.
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