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Silence et Répression : Le nouveau visage du sahel
silence et répression :
Le nouveau visage du sahel
Dans le Sahel, la répression s’intensifie. Défenseur·e·s des droits humains et journalistes sont réduits au silence sous prétexte de sécurité nationale.
Une région d’espoir et de résilience
Le Sahel, vaste région reliant l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, est une terre d’espoir et de solidarité. Sa jeunesse engagée, ses communautés résilientes et ses défenseur·e·s des droits humains incarnent une force de changement et d’inspiration.
Mais depuis 2020, cette région est plongée dans une spirale autoritaire. Sous couvert de « sécurité nationale » et de « lutte contre le terrorisme », les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont multiplié les atteintes aux libertés fondamentales.
Les défenseur·e·s des droits humains, journalistes et citoyen·ne·s qui s’expriment pacifiquement sont désormais traités comme des ennemis de l’État.
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cas de journalistes, militant·e·s, défenseur·e·s des droits humains, influenceur·e·s et citoyen·ne·s arrêtés, menacés ou disparus de force simplement pour avoir osé parler.
Un climat de plus en plus répressif
Les coups d’État qui se sont succèdés d’un pays à un autre ont mené à l’instauration de régimes militaires au Burkina Faso, au Mali et au Niger, accompagnée par un rétrécissement de l’espace civique.
Les autorités invoquent la « protection de la souveraineté nationale » pour justifier la censure, la criminalisation de la dissidence et la fermeture de médias indépendants.
Pourtant, malgré les arrestations, les disparitions et les menaces, certaines voix continuent de s’élever.
Quelques cas emblématiques
Ces dernières années, on dénombre plusieurs dizaines de cas de détentions arbitraires, de disparitions forcées et conscriptions ciblées dans l’armée au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Journalistes, militant·e·s et défenseur·e·s des droits humains risquent leur liberté et parfois leur vie dès qu’ils osent parler.
Les cas présentés ci-dessous en sont une illustration.

Le cas de Moussa Tchangari illustre l’usage abusif des lois antiterroristes pour museler la société civile au Niger.
Ousmane Diallo, chercheur à Amnesty International
Niger — Moussa Tchangari
Un défenseur des droits humains poursuivi comme un criminel
Moussa Tchangari, secrétaire général de l’organisation Alternative Espace Citoyen, est l’une des figures majeures de la société civile nigérienne.
Il milite depuis plus de vingt ans pour les libertés fondamentales, la justice sociale et la gouvernance démocratique.
Arrestation pour « apologie du terrorisme » et « atteinte à la défense nationale »
Le 12 novembre 2024, il critique la décision du ministre de l’Intérieur de retirer les agréments de deux ONG humanitaires et de placer plusieurs organisations sur la liste nationale des personnes et entités impliquées dans le terrorisme (FPGE).
Cette mesure administrative entraîne le gel des avoirs, des restrictions de déplacement et peut mener à la déchéance de nationalité, sans condamnation judiciaire préalable.
Le 3 décembre 2024, il est arrêté puis inculpé de :
- apologie du terrorisme (article 399 du Code pénal),
- association de malfaiteurs en lien avec le terrorisme,
- atteinte à la défense nationale,
- intelligence avec des puissances étrangères.
Depuis le 3 janvier 2025, il est en détention provisoire à la prison de Filingué, sans avoir été entendu par un juge sur le fond.
Burkina Faso — Idrissa Barry
Un journaliste disparu pour avoir dénoncé des exactions
Idrissa Barry, journaliste et secrétaire national du mouvement Servir et Non se Servir (SENS), dénonçait régulièrement les exactions commises contre les populations civiles dans le cadre du conflit armé.
Disparition forcée après des publications critiques
Le 18 mars 2025, son mouvement dénonce des « attaques meurtrières » attribuées à des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) contre des civils à Solenzo.
Le lendemain, Idrissa Barry est arrêté par des individus se présentant comme des gendarmes et embarqué dans un véhicule non immatriculé.
Depuis cette date, aucune autorité ne reconnaît sa détention ni ne donne d’informations sur son sort.

La disparition forcée, prohibée par la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, ratifiée par le Burkina Faso en 2009, est un crime continu tant que la victime reste introuvable.
Khadidiatou Diaw, chargée de campagnes à Amnesty International

Le cas de Tantie Rose illustre la criminalisation croissante des opinions sur les réseaux sociaux au Mali.
Un défenseur des droits humains malien
Mali — Rokiatou Doumbia (« Tantie Rose »)
Une influenceuse condamnée pour avoir parlé du coût de la vie
Connue sous le nom de Tantie Rose, Rokiatou Doumbia est une commerçante et influenceuse malienne suivie pour ses vidéos sur TikTok dénonçant la cherté de la vie et l’insécurité.
Condamnée pour incitation à la « révolte » et « atteinte au crédit de l’État »
Le 13 mars 2023, elle est arrêtée dans sa boutique après avoir publié une vidéo critiquant les conditions de vie sous le régime militaire.
Le parquet la poursuit pour :
- Incitation à la révolte (article 95 du Code pénal),
- Atteinte au crédit de l’État (article 57),
- Association de malfaiteurs.
Le tribunal de Bamako la condamne à un an de prison ferme en août 2023.
Bien qu’elle ait purgé sa peine, elle reste détenue à ce jour.
Mali — Clément Dembélé
Un militant anticorruption emprisonné malgré l’abandon des charges
Professeur d’université et président de la Plateforme contre la corruption et le chômage (PCC), Clément Dembélé est l’une des voix les plus respectées de la société civile malienne.
Accusé de “menaces contre le président” sur la base d’un enregistrement vocal
Le 17 novembre 2023, il est arrêté par la Brigade d’investigation judiciaire après avoir critiqué publiquement la gestion des coupures d’électricité.
Les autorités l’accusent d’avoir envoyé un message vocal contenant des “menaces contre le président de la transition et sa famille”.
Une expertise judiciaire indépendante établit que la voix de l’enregistrement n’est pas la sienne.
Le 17 avril 2025, le juge du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité classe l’affaire sans suite pour manque de preuves.
Malgré cela, il reste détenu à la Maison centrale d’arrêt de Bamako.

Le maintien en détention malgré un non-lieu constitue une violation du droit à un procès équitable garanti par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, dont le Mali est signataire.
Marceau Sivieude, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale
Lisez notre brochure de campagne et rejoignez la lutte pour protéger les libertés au Sahel

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