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Rwanda. Les autorités doivent libérer immédiatement Victoire Ingabire
Les autorités rwandaises doivent libérer immédiatement Victoire Ingabire, responsable politique d’opposition et présidente du parti politique Développement et Liberté pour tous (DALFA-Umurinzi), a déclaré Amnesty International vendredi 19 septembre.
L’Office rwandais d’investigation (RIB) a attribué son arrestation, en juin, à des accusations de subversion la visant pour avoir communiqué avec neuf personnes arrêtées entre octobre et décembre 2021 et poursuivies pour tentative de renversement du gouvernement.
Amnesty International a également demandé que ces neuf personnes soient immédiatement remises en liberté. Il s’agit de huit membres de DALFA et du journaliste Théoneste Nsengimana. Toutes attendent la fin de leur procès, qui a débuté en novembre 2024 après trois années de détention provisoire.
Victoire Ingabire a été arrêtée par des agents du RIB chez elle dans la capitale, Kigali, le 19 juin. Le lendemain, dans un tweet confirmant son arrestation, le RIB a déclaré avoir ouvert une enquête contre elle à la demande du parquet, en lien avec l’affaire concernant les membres du DALFA arrêtés en 2021.
Victoire Ingabire est notamment accusée d’avoir « créé ou rejoint une organisation criminelle, conspiré pour commettre des infractions contre le gouvernement et incité à des troubles ou de l’agitation au sein de la population ». Elle nie toutes ces accusations. Si elle était déclarée coupable de ces faits, elle pourrait encourir une peine de réclusion à perpétuité. Le procureur s’est appuyé sur le témoignage d’un ancien assistant et sur des enregistrements vocaux pour affirmer que Victoire Ingabire avait partagé des idées d’actions non violentes contre le gouvernement avec ce groupe.
« Trois mois après l’arrestation de Victoire Ingabire et presque quatre ans après celle de neuf autres personnes, dont huit membres de son parti politique, les autorités rwandaises continuent de faire clairement comprendre que l’opposition politique ne sera pas tolérée dans le pays », a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.
Victoire Ingabire est maintenue en détention à la suite d’une décision de justice rendue en juillet qui a écarté sa libération sous caution au motif qu’elle risquait de fuir. Elle avait déjà été emprisonnée en 2010 et condamnée à 15 ans d’emprisonnement pour « divisionnisme », mais avait bénéficié d’une grâce présidentielle en 2018 qui avait abouti à sa libération conditionnelle, dont les termes l’obligeaient à se présenter une fois par mois auprès d’un procureur et à demander une autorisation préalable avant tout déplacement à l’étranger. En 2017, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a estimé que le Rwanda avait porté atteinte à ses droits à la liberté d’expression et à un procès équitable.
Trois mois après l’arrestation de Victoire Ingabire et presque quatre ans après celle de neuf autres personnes, dont huit membres de son parti politique, les autorités rwandaises continuent de faire clairement comprendre que l’opposition politique ne sera pas tolérée dans le pays
Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International
Amnesty International a étudié le cas des huit membres de DALFA et du journaliste Théoneste Nsengimana. Le parquet a requis 10 ans d’emprisonnement contre ce dernier et des peines allant de 20 ans de prison à la réclusion à perpétuité contre les huit autres personnes pour l’organisation et la participation à un atelier sur la résistance pacifique aux pratiques autoritaires. Cet atelier était inspiré d’un livre de Srda Popovic. Amnesty International pense que les poursuites engagées contre eux n’ont aucun fondement juridique et sont contraires à la Constitution rwandaise ainsi qu’à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, deux traités auxquels le Rwanda est partie.
« Les persécutions politiques que les autorités rwandaises continuent de faire subir aux personnes ayant des opinions divergentes durent depuis trop longtemps. La contestation pacifique et le droit à la liberté d’association ne doivent pas être criminalisés. Les autorités doivent immédiatement cesser les pratiques autoritaires et faciliter, garantir et respecter la liberté de la presse et la liberté d’expression et d’association pour toutes les personnes dans le pays, sans qu’elles soient exposées à un risque de représailles, d’arrestation ou de harcèlement judiciaire », a déclaré Tigere Chagutah.
Les persécutions politiques que les autorités rwandaises continuent de faire subir aux personnes ayant des opinions divergentes durent depuis trop longtemps. La contestation pacifique et le droit à la liberté d’association ne doivent pas être criminalisés. Les autorités doivent immédiatement cesser les pratiques autoritaires et faciliter, garantir et respecter la liberté de la presse et la liberté d’expression et d’association pour toutes les personnes dans le pays, sans qu’elles soient exposées à un risque de représailles, d’arrestation ou de harcèlement judiciaire
Tigere Chagutah
Complément d’information
Victoire Ingabire est rentrée au Rwanda en janvier 2010, après avoir passé plusieurs années en exil aux Pays-Bas, pour participer aux élections présidentielles. Elle a été empêchée de présenter sa candidature et arrêtée notamment pour « divisionnisme » et « idéologie du génocide ».
Le 10 septembre 2025, une résolution du Parlement européen a souligné que son arrestation s’inscrivait dans une répression plus large visant l’opposition politique, les journalistes et la société civile. Depuis 2017, au moins cinq membres de l’ancien parti de Victoire Ingabire, le FDU-Inkingi, sont morts ou ont été soumis à une disparition forcée. L’opposition, la société civile et les médias sont confrontés à de graves restrictions de leurs droits à la liberté d’expression et d’association, ainsi qu’à des menaces, des détentions arbitraires, des poursuites sur la base d’accusations forgées de toutes pièces, des homicides et des disparitions forcées. La société civile indépendante et les médias font également l’objet d’attaques, d’actes d’intimidation, de harcèlement et d’autres représailles du fait de leur travail.
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