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Israël et territoire palestinien occupé. L’économie politique mondiale qui permet le génocide, l’occupation et l’apartheid doit être remise en cause
Par leur complicité, leur soutien ou leur passivité délibérée, des États, des institutions publiques et des entreprises du monde entier permettent les violations du droit international commises par Israël ou en profitent, notamment son génocide en cours contre la population palestinienne dans la bande de Gaza occupée, son occupation illégale de l’ensemble du territoire palestinien occupé et son système cruel d’apartheid contre tous les Palestiniens et Palestiniennes dont il contrôle les droits, a déclaré Amnesty International dans un rapport publié jeudi 18 septembre 2025, qui adresse des appels urgents aux États et aux entreprises.
« Il est plus que temps que les États, les institutions publiques, les entreprises, les universités et les autres acteurs privés renoncent à leur addiction meurtrière aux gains économiques et au profit à tout prix. Le maintien par Israël d’une occupation illégale prolongée et d’un système d’apartheid pendant des décennie n’aurait pas pu se faire sans le soutien approfondi et durable dont il a bénéficié par le biais de ses relations économiques et commerciales. Pour pouvoir mener des bombardements incessants pendant 23 mois et commettre le génocide en cours, il a eu besoin d’un approvisionnement continu en armes et en équipements de surveillance, rendu possible par des relations commerciales privilégiées et des États et entreprises prêts à fermer les yeux sur l’indéfendable », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.
« Tout cela doit cesser. La dignité humaine n’est pas une marchandise. Tandis que les mères palestiniennes de Gaza en sont réduites à regarder leurs enfants dépérir de faim dans le contexte du génocide israélien, des entreprises, notamment d’armement, continuent de récolter d’importants profits. Amnesty International appelle ses membres et sympathisant·e·s du monde entier à exiger l’arrêt immédiat de l’économie politique qui est à la base des crimes internationaux d’Israël.
« Le rapport du 18 septembre d’Amnesty International détaille les mesures que les États doivent prendre pour respecter leurs obligations – de la mise à l’index et l’interdiction des entreprises qui contribuent ou sont directement liées aux crimes israéliens à une législation et une réglementation efficaces, en passant par le désinvestissement et l’arrêt des achats ou des contrats. Il contient également une liste de mesures à prendre par les entreprises, comme la suspension des ventes ou des contrats et le désinvestissement.
« Ce rapport désigne aussi nommément 15 entreprises qu’Amnesty International a identifiées comme contribuant à l’occupation illégale, au génocide ou à d’autres crimes de droit international commis par Israël. Parmi elles figurent les multinationales américaines Boeing et Lockheed Martin, les compagnies israéliennes d’armement Elbit Systems, Rafael Advanced Defense Systems et Israel Aerospace Industries (IAI), l’entreprise chinoise Hikvision, le constructeur ferroviaire espagnol Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF), le conglomérat sud-coréen HD Hyundai, la société américaine de logiciels Palantir Technologies, la firme technologique israélienne Corsight, et la compagnie publique israélienne des eaux Mekorot.
« Mais ne nous méprenons pas : ces 15 entreprises ne représentent qu’un petit échantillon de toutes celles qui sont responsables d’apporter leur soutien à un gouvernement qui orchestre la famine et le massacre de civil·e·s et prive les Palestiniens et Palestiniennes de leurs droits fondamentaux depuis des décennies. Tous les secteurs économiques, la grande majorité des États et de nombreuses entités privées ont, en toute connaissance de cause, contribué au génocide commis par Israël à Gaza, à son occupation violente du territoire palestinien occupé et à l’apartheid imposé dans ce territoire, ou en ont tiré profit. »
Amnesty International publie cette série d’appels urgents aux États et aux entreprises à l’occasion de l’anniversaire de l’adoption, le 18 septembre 2024, de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies exigeant qu’Israël mette un terme à son occupation illégale du territoire palestinien dans les 12 mois. Cette résolution a été adoptée en application de l’avis consultatif de juillet 2024 de la Cour internationale de justice (CIJ), qui a déclaré que l’occupation du territoire palestinien par Israël était illégale aux termes du droit international, que ses lois et politiques discriminatoires à l’égard de la population palestinienne dans le territoire palestinien occupé violaient l’interdiction de la ségrégation raciale et de l’apartheid, et qu’il fallait mettre un terme rapidement à la présence israélienne sur ce territoire.
Ces entreprises doivent assumer leurs responsabilités en matière de droits humains sous peine de devoir subir les conséquences de leurs actes
Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International
L’Assemblée générale de l’ONU a ensuite appelé les États membres à agir concrètement pour donner suite à la déclaration de la CIJ demandant qu’il soit mis fin à l’occupation israélienne du territoire palestinien occupé. Elle leur a notamment demandé de « prendre des mesures pour que leurs nationaux et les sociétés et entités relevant de leur juridiction […] s’abstiennent de tout acte […] qui constituerait une aide ou une assistance au maintien [de l’occupation israélienne] ; prendre des mesures pour mettre fin à l’importation de tout produit provenant des colonies de peuplement israéliennes, ainsi qu’à la fourniture ou au transfert d’armes, de munitions et de matériel connexe à Israël […] dans tous les cas où il y aurait des motifs raisonnables de soupçonner qu’ils pourraient être utilisés dans le Territoire palestinien occupé » et « prendre des sanctions, notamment des mesures d’interdiction de voyager et de gel des avoirs, contre les personnes physiques ou morales qui participent au maintien de la présence illicite d’Israël dans le Territoire palestinien occupé ».
« Le délai de 12 mois donné par l’Assemblée générale des Nations unies à Israël pour se retirer du territoire palestinien occupé expire le 18 septembre, mais Israël continue d’affamer et de massacrer quotidiennement des Palestinien·ne·s. La plupart des États membres n’ont pratiquement rien fait pour pousser le gouvernement israélien à respecter cette résolution. Ils doivent mettre fin à leur passivité délibérée, qui est indéfendable, et suspendre immédiatement toutes les activités qui contribuent aux violations du droit international commises par Israël, sous peine de risquer de devenir complices des crimes contre l’humanité d’apartheid et de génocide, entre autres crimes de droit international », a déclaré Agnès Callamard.
Amnesty International appelle les États à interdire totalement, avec effet immédiat, la fourniture à Israël d’armes et d’équipements et services militaires et de sécurité, ainsi que d’équipements de surveillance, de dispositifs d’intelligence artificielle et d’infrastructures de type cloud utilisés pour soutenir des activités de surveillance, de sécurité et militaires. Cette interdiction doit aussi s’appliquer au transit et au transbordement d’armes, d’équipements militaires et de sécurité et de pièces détachées et composants connexes transférés à Israël via leur territoire, par leurs ports, aéroports ou espaces aérien et terrestre.
L’organisation demande également l’arrêt du commerce avec les entreprises, où qu’elles soient établies dans le monde, qui contribuent au génocide, à l’apartheid ou à l’occupation illégale imputables à Israël, ainsi que des investissements dans ces entreprises. Il s’agit au grand minimum des entreprises citées dans le rapport du rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, ainsi que de celles figurant dans la base de données des entreprises contribuant aux colonies illégales établie par les Nations unies. Les États doivent veiller à ce que les entreprises présentes sur leur territoire se conforment à ces interdictions.
Entreprises contribuant à l’occupation illégale et/ou aux crimes de droit international dont Israël est responsable
Amnesty International a recueilli des informations sur les atteintes aux droits humains commises par plusieurs de ces entreprises depuis des années et a écrit à toutes les entreprises citées dans son rapport pour les interroger sur leurs activités en Israël et dans le territoire palestinien occupé, ainsi que pour leur exprimer sa préoccupation quant aux violations des droits humains décrites dans ce document. Seules cinq d’entre elles ont répondu en 2025 ; leurs réponses sont prises en compte dans le rapport.
Amnesty International a recueilli des éléments faisant état de l’utilisation de bombes et de dispositifs de guidage fournis par Boeing dans des frappes aériennes illégales visant la bande de Gaza occupée. En particulier, il est probable que l’armée israélienne ait utilisé des armes fabriquées par Boeing, dont des bombes munies d’un système de guidage de type JDAM (Joint Direct Attack Munitions) et des bombes de petit diamètre de modèle GBU-39, dans une série de frappes aériennes meurtrières qui ont tué des dizaines de civil·e·s palestiniens à Gaza, dont de nombreux enfants.
Lockheed Martin fournit et entretient des avions de combat F-16 et la flotte grandissante de F-35 d’Israël, équipements clés de l’armée de l’air israélienne qui ont été très largement utilisés pendant les bombardements de Gaza.
Les trois plus grandes compagnies d’armement israéliennes – Elbit Systems et les entreprises publiques Rafael Advanced Defense Systems et IAI – fournissent chaque année pour des milliards de dollars de biens et de services militaires et de sécurité à l’armée israélienne, parmi lesquels des drones de surveillance et des drones armés, des munitions rôdeuses et des système de sécurité aux frontières qu’Israël n’a cessé d’utiliser dans le cadre de son offensive militaire à Gaza et dans le reste du territoire palestinien occupé. Elbit Systems (la seule compagnie d’armement à avoir répondu aux demandes d’informations d’Amnesty International) a rejeté les inquiétudes de l’organisation et affirmé qu’elle agissait en toute légalité, approvisionnant « un État souverain, non soumis à des sanctions, reconnu par la communauté internationale ».
Israël utilise aussi actuellement, dans le cadre de son système d’apartheid visant la population palestinienne, des produits et services de surveillance fournis par Hikvision, tandis que Corsight est spécialisée dans le développement et la vente de logiciels de reconnaissance faciale utilisés par l’armée israélienne dans son offensive à Gaza.
Nous ne pouvons pas permettre que l’on ferme les yeux une minute de plus sur l’immense souffrance du peuple palestinien, qui dépasse l’entendement
Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International
Palantir Technologies, société d’intelligence artificielle basée aux États-Unis, fournit des produits et services d’intelligence artificielle à l’armée et aux services de renseignement israéliens, en lien avec les activités militaires d’Israël à Gaza.
Mekorot contribue à l’occupation illégale du territoire palestinien par Israël en gérant les infrastructures et le réseau d’eau en Cisjordanie d’une façon qui est discriminatoire à l’égard des Palestinien·ne·s et favorise les colonies israéliennes illégales. CAF soutient le projet de métro léger de Jérusalem, qui facilite l’expansion des colonies israéliennes, et HD Hyundai assure la fabrication, la maintenance et l’entretien d’engins de chantier utilisés dans des démolitions illégales dans le territoire palestinien occupé.
En 2019, Amnesty International a aussi montré comment les compagnies de tourisme en ligne de premier plan Airbnb, Booking.com, Expedia et TripAdvisor avaient contribué au maintien, au renforcement et à l’expansion des colonies israéliennes illégales dans le territoire palestinien occupé. Bien que l’organisation ait appelé ces sociétés à faire preuve de responsabilité en se désengageant de toute activité commerciale dans les colonies israéliennes, elles continuent d’y proposer des offres.
« Ces entreprises doivent assumer leurs responsabilités en matière de droits humains sous peine de devoir subir les conséquences de leurs actes. Elles doivent veiller à ne pas être impliquées dans l’occupation illégale et les crimes de droit international d’Israël sous quelque forme que ce soit. Sinon, elles et leurs employé·e·s et membres du conseil d’administration risquent de voir leur responsabilité civile engagée, voire dans certains cas leur responsabilité pénale pour complicité dans les crimes commis par Israël », a déclaré Agnès Callamard.
Amnesty International appelle ces compagnies à suspendre immédiatement toutes les ventes et livraisons à Israël d’armes et d’autres équipements militaires, de sécurité et de surveillance, ou encore d’engins de chantier, de pièces détachées ou de biens et services contribuant ou directement liés aux violations des droits humains dans le territoire palestinien occupé. Les États, les institutions publiques et les autres entreprises doivent se servir du levier de leurs investissements dans ces sociétés – en allant jusqu’à faire preuve de responsabilité en retirant leurs investissements et en arrêtant d’acheter leurs produits – afin de faire cesser ces ventes.
Les États doivent aussi interdire à ces sociétés de participer à des salons commerciaux, des réunions gouvernementales, des contrats, des subventions de recherche et des activités avec des organismes publics en lien avec les types de produits vendus en Israël. Toutes ces mesures doivent rester en place jusqu’à ce que les entreprises en question puissent démontrer qu’elles ne contribuent pas à l’occupation illégale ou aux crimes de droit international d’Israël.
« Amnesty International appelle les gens partout dans le monde à mener des actions pacifiques. La société civile et le grand public dans son ensemble doivent se mobiliser et faire campagne pour que tous les États respectent leurs obligations et demandent des comptes aux entreprises qui contribuent ou sont directement liées aux crimes israéliens. Il est inacceptable que des États et des entreprises qui savent qu’ils tirent leurs revenus de la mort, de la destruction et de l’immense souffrance de la population palestinienne décident malgré tout de détourner le regard, de maintenir leur modèles économiques sans se préoccuper du coût humain, et de se complaire dans leur richesse. Nous ne pouvons pas permettre que l’on ferme les yeux une minute de plus sur l’immense souffrance du peuple palestinien, qui dépasse l’entendement », a déclaré Agnès Callamard.
Complément d’information
En janvier 2024, la CIJ a conclu qu’il existait un risque réel et imminent de préjudice irréparable aux droits des Palestinien·ne·s de Gaza en vertu de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et a ordonné à Israël de prendre toutes les mesures en son pouvoir pour empêcher les actes génocidaires. Elle a aussi affirmé que tous les États avaient l’obligation de prévenir, de réprimer et de sanctionner le génocide. Elle a réitéré ses demandes à Israël dans deux nouvelles ordonnances prises en mars et en mai 2024. Toutes sont restées lettre morte.
En décembre 2024, Amnesty International a conclu qu’Israël était en train de commettre un génocide contre la population palestinienne de Gaza et, depuis, l’idée qu’un génocide est en cours fait de plus en plus consensus parmi les expert·e·s de la communauté internationale.
En septembre 2024, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution donnant à Israël un délai de 12 mois pour se retirer du territoire palestinien occupé. En décembre 2024, elle a adopté une autre résolution appelant à ce « qu’Israël se retire du territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est » et « que les droits inaliénables du peuple palestinien […] soient réalisés », et demandant aux États « de ne pas prêter aide ou assistance à des activités d’implantation illégales, notamment de ne fournir à Israël aucune assistance qui serait utilisée spécifiquement pour les colonies de peuplement » dans le territoire palestinien occupé.
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