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Cuba. Les autorités doivent libérer des prisonniers d’opinion injustement condamnés il y a un an

Les autorités cubaines doivent libérer immédiatement et sans condition les artistes Luis Manuel Otero Alcántara et Maykel « Osorbo » Castillo Pérez, a déclaré Amnesty International vendredi 23 juin à l’occasion du premier anniversaire de leurs condamnations injustes à cinq et neuf ans de prison, respectivement, à l’issue d’une procédure judiciaire qui n’a pas respecté les garanties d’équité en la matière.

« Le maintien en détention arbitraire de Luis Manuel et de Maykel s’inscrit dans une politique de répression qui consiste à incarcérer à tout prix les personnes en désaccord avec les autorités. Ces arrestations visent à décourager le militantisme et à museler la liberté d’expression à Cuba », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.

« Ces condamnations témoignent de la cruauté dont le gouvernement du président Díaz-Canel est prêt à faire preuve contre la moindre personne critiquant les autorités cubaines. Les autorités doivent cesser d’utiliser le système de justice pénale pour s’en prendre à la population, et adopter les mesures requises pour garantir l’indépendance de la justice et du ministère public. »

Maykel Castillo Pérez, connu sous le nom d’« Osorbo », est musicien et militant en faveur des droits humains. Il est le coauteur de la chanson « Patria y vida » (Patrie et vie), qui critique le gouvernement cubain et a été adoptée comme chant protestataire. Il a été arrêté à son domicile le 18 mai 2021 par des agents de sécurité et est incarcéré depuis lors.

Le maintien en détention arbitraire de Luis Manuel et de Maykel s’inscrit dans une politique de répression qui consiste à incarcérer à tout prix les personnes en désaccord avec les autorités

Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d'Amnesty International

Luis Manuel Otero Alcántara est membre du collectif artistique Movimiento San Isidro, qui s’est opposé à une loi censurant les artistes. Il a été appréhendé le 11 juillet 2021 à La Havane, après avoir annoncé dans une vidéo qu’il se joindrait aux manifestations prévues le même jour, lors desquelles des milliers de personnes ont protesté pacifiquement et spontanément dans des dizaines de villes pour réclamer un changement des conditions de vie à Cuba.

Au cours de ces manifestations, des milliers de personnes ont critiqué la pénurie de nourriture et de médicaments, le mauvais fonctionnement du système électrique et les mesures restrictives prises en réponse à la pandémie de Covid-19. Les autorités ont répondu par une vague répressive généralisée dans tout le pays. Durant les manifestations et au cours des semaines ayant suivi, des centaines de personnes ont été arrêtées de manière arbitraire et violente ; un grand nombre d’entre elles ont été accusées et poursuivies pour diverses infractions. Selon l’organisation Justicia 11J, 773 personnes arrêtées durant les manifestations de 2021 se trouvaient encore en détention au 7 juin 2023.

En 2021, Amnesty International a analysé les faits et le contexte de la détention de Luis Manuel Otero Alcántara et de Maykel « Osorbo » Castillo Pérez, et a estimé que ces deux artistes étaient des prisonniers d’opinion, car ils ont été privés de leur liberté uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains.

Les deux artistes ont été accusés d’« outrage » et de « troubles publics », infractions fréquemment invoquées par le gouvernement cubain dans le but de poursuivre les militant·e·s et les opposant·e·s politiques. Ces infractions sont décrites de manière ambiguë dans le Code pénal et sont invoquées de manière arbitraire pour justifier des peines de prison pour des actes qui ne devraient pas être sanctionnés au pénal, tels que le fait de critiquer ou d’insulter une autorité. Non seulement le nouveau Code pénal cubain, qui est entré en vigueur en décembre 2022, garde ces dispositions en vigueur, mais il alourdit en outre les sanctions minimales applicables pour ces infractions.

Luis Manuel a par ailleurs été inculpé d’« outrage aux symboles de la patrie » et Maykel de « diffamation envers les institutions et des organisations, ainsi que les héros et les martyrs ». Ces deux infractions restreignent indûment le droit à la liberté d’expression garanti par le droit international relatif aux droits humains.

Amnesty International a également critiqué le manque d’indépendance réelle des tribunaux à Cuba, en particulier dans les affaires à caractère politique, dans lesquelles ils font preuve d’une indéniable déférence en faveur de l’accusation et où les condamnations de dissident·e·s politiques sont pratiquement garanties.

Ces procès se déroulent systématiquement à huis clos. Un membre de la famille de l’accusé·e peut y assister, mais les défenseur·e·s des droits humains, les journalistes et les représentant·e·s diplomatiques n’y sont pas autorisés. Amnesty International a demandé à plusieurs reprises à avoir accès à des procès de militant·e·s ou d’opposant·e·s politiques, sans recevoir de réponse de la part des autorités.

Parmi les agissements de Luis Manuel et Maykel considérés comme répréhensibles par le tribunal figure la diffusion de déclarations et d’images de manifestations politiques sur les réseaux sociaux, comme, par exemple, un mème faisant référence aux autorités, des photos sur la plage avec le drapeau cubain, la participation à des manifestations et l’interprétation d’un chant protestataire dans la rue.

Ces condamnations témoignent de la cruauté dont le gouvernement du président Díaz-Canel est prêt à faire preuve contre la moindre personne critiquant les autorités cubaines

Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d'Amnesty International

Dans cette affaire et d’autres analysées par Amnesty International, les tribunaux examinent des aspects sans importance de la vie des accusé·e·s qui ne devraient avoir aucun poids en matière pénale. Le tribunal a par exemple retenu comme éléments à charge leur emploi ou leur métier, leurs relations avec d’autres personnes et leur appartenance à des associations professionnelles liées au gouvernement. Dans le cas de ces deux prisonniers d’opinion, le tribunal a noté que Luis Manuel Otero « a pris part à des réunions avec des éléments antisociaux et de faible moralité » et que Maykel Castillo « a rencontré des éléments antisociaux ».

Amnesty International considère que leur procès pénal, et les peines prononcées relèvent d’une parodie de justice, sans aucun respect pour les garanties minimales d’un procès équitable. Les condamnations doivent être annulées et les personnes concernées doivent être libérées immédiatement et sans condition. Le gouvernement doit également veiller à ce que ni elles, ni leurs familles et leurs proches ne soient sanctionnés pour avoir cherché à obtenir justice dans cette affaire.

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