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Crimée. Un témoin de Jéhovah condamné à une peine de six ans dans une colonie pénitentiaire

Le 5 mars 2020, les autorités russes ont condamné un homme en Crimée sous occupation russe à six ans de prison, uniquement en raison de l’expression de sa foi religieuse. La condamnation prononcée contre Sergueï Filatov par le tribunal de district de Djankoï est la première du genre en Crimée sous occupation russe.

« Sergueï Filatov est un prisonnier d’opinion, qui encourt des années de détention dans une colonie pénitentiaire uniquement pour avoir exprimé sa foi. En Russie, les témoins de Jéhovah sont envoyés en prison, torturés et harcelés en vertu de la législation de lutte contre l’extrémisme formulée en termes vagues, a déclaré Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International.

« Il est effrayant de voir que les autorités russes étendent leur action contre les témoins de Jéhovah au-delà des frontières. C’est le dernier exemple de l’exportation brute des politiques répressives de la Russie en Crimée. »

Le 5 mars, le tribunal de district de Djankoï a condamné Sergueï Filatov à six ans de détention dans une colonie pénitentiaire après l’avoir déclaré coupable d’avoir « géré les activités d’une organisation extrémiste ».

Artiom Guerassimov, autre témoin de Jéhovah qui fait l’objet de poursuites pénales à Yalta, dans le sud de la Crimée, a été condamné à une amende de 400 000 roubles (environ 5 300 euros).

Sergueï Filatov et tous les autres témoins de Jéhovah incarcérés uniquement pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté de religion et de croyance sont des prisonniers d’opinion. Ils doivent être libérés immédiatement et sans condition, leurs condamnations doivent être annulées et toutes les charges retenues contre eux doivent être abandonnées.

Complément d’information

En novembre 2018, plus de 200 responsables de l’application des lois ont effectué des descentes et des perquisitions aux domiciles de huit témoins de Jéhovah dans la ville criméenne de Djankoï, y compris dans la maison où Sergueï Filatov vivait avec son épouse et leurs quatre enfants. Une information judiciaire a été ouverte contre lui au titre de l’article 282.2 (1) du Code pénal russe (« organisation des activités d’une organisation extrémiste »). D’après l’enquête, ses activités englobaient le fait de mener « des réunions religieuses » et de faire de la « propagande en faveur d’idées religieuses […] en se servant du lieu de [son] enregistrement et de résidence ». Son procès s’est ouvert en septembre 2019.

L’information judiciaire visant Artiom Guerassimov a été ouverte en mars 2019. L’enquête a conclu que sa participation aux services religieux des témoins de Jéhovah correspondait à la « gestion des activités d’une organisation extrémiste ».

Depuis 2009, les témoins de Jéhovah en Russie sont en butte à des mesures de persécution et de harcèlement au titre de la législation sur la « lutte contre l’extrémisme ». En avril 2017, la Cour suprême russe a ordonné la fermeture de toutes les organisations de témoins de Jéhovah. Un mois plus tard, Dennis Christensen, ressortissant danois, était arrêté ; il fut le premier témoin de Jéhovah arrêté en Russie au titre de cette loi. Depuis, plus de 300 adeptes de cette foi ont fait l’objet de poursuites pénales. Des dizaines se sont plaints d’avoir subi des actes de torture et des mauvais traitements en détention, mais pas une seule de ces plaintes n’a fait l’objet d’une véritable enquête.

Plus de 200 témoins de Jéhovah figurent sur la liste des « extrémistes et terroristes » du Rosfinmonitoring – le service du gouvernement russe chargé de surveiller les flux financiers et de lutter contre les transactions illégales. Être inscrit sur cette liste signifie automatiquement voir ses comptes bancaires bloqués, ainsi que ses cartes de débit et de crédit, et prive les personnes concernées de tous leurs moyens de subsistance, ce qui entraîne d’autres violations des droits humains.

La Russie a annexé et occupé la Crimée, une péninsule dans le sud de l’Ukraine, en violation du droit international en février-mars 2014. Elle a importé l’ensemble de son cadre législatif répressif et s’en sert pour poursuivre en justice et réduire au silence les voix dissidentes en Crimée.

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