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Cambodge. La condamnation «scandaleuse» de cinq défenseurs de l’environnement doit être annulée

En réaction aux informations selon lesquelles le tribunal municipal de Phnom Penh a déclaré coupable et condamné le 5 mai 2021 cinq militants écologistes, Emerlynne Gil, directrice régionale adjointe à Amnesty International, a déclaré :

« Cette condamnation scandaleuse témoigne d’une volonté flagrante de réduire au silence ces jeunes défenseur·e·s des droits humains en représailles de leur travail pacifique de protection des ressources naturelles du Cambodge. Elle bafoue clairement leur droit à la liberté d’expression et constitue une attaque contre tous les défenseur·e·s des droits humains au Cambodge.

« C’est une menace pour tous les jeunes qui osent se mobiliser en faveur des droits humains et de la justice environnementale au Cambodge. Les autorités doivent annuler cette condamnation injuste et libérer ces militant·e·s courageux immédiatement et sans condition.

« Mother Nature Cambodia se démarque depuis longtemps comme l’un des groupes militants les plus efficaces, populaires et créatifs au Cambodge. Son travail unique, qui a un fort impact, a permis de remporter des victoires majeures au niveau des droits humains et de l’environnement et contribue à préserver les précieuses ressources naturelles du Cambodge face à la cupidité, la corruption et la répression de l’État.

« Ces jeunes n’ont absolument rien fait de mal. Ils sont en première ligne de la lutte mondiale en faveur de la justice environnementale et climatique. Le gouvernement cambodgien devrait reconnaître et saluer leurs actions pacifiques visant à sensibiliser la population aux menaces qui pèsent sur l’environnement. Au lieu de cela, ils sont, ainsi que leurs camarades militants, constamment harcelés et arbitrairement poursuivis en justice. »

Complément d’information

Trois des militants condamnés – Long Kunthea (22 ans), Phuon Keoraksmey (19 ans) et Thun Ratha (29 ans) – se trouvent en détention provisoire depuis leur arrestation arbitraire en septembre 2020. Ils ont été condamnés à des peines allant de 18 à 20 mois de prison pour avoir tenté de protester contre le projet du gouvernement consistant à combler et privatiser un grand lac dans la capitale Phnom Penh. Ces trois personnes sont reconnues comme des prisonniers d’opinion par Amnesty International.

Ces militant·e·s, tous membres du mouvement de défense de l’environnement Mother Nature Cambodia, ont été arrêtés peu après avoir annoncé publiquement qu’ils allaient marcher à deux jusqu’à la résidence du Premier ministre Hun Sen, dans le but de lui exposer leurs préoccupations concernant le projet de privatisation et de développement du lac Boeung Tamok, le dernier grand lac de Phnom Penh.

Long Kunthea et Phuon Keoraksmey ont été condamnées à 18 mois de prison pour « incitation à commettre un acte criminel ou à troubler l’ordre social » au titre des articles 494 et 495 du Code pénal et à une amende de 4 millions de riels (environ 815 euros). Thun Ratha a été condamné à 20 mois de prison pour les mêmes chefs d’inculpation, ainsi qu’à une amende de 4 millions de riels.

Inculpés dans le cadre de la même affaire, deux autres militants ont été condamnés par contumace pour les mêmes chefs d’inculpation, des mandats d’arrêt ayant été délivrés à leur encontre. Alejandro Gonzalez-Davidson, ressortissant espagnol et cofondateur de Mother Nature Cambodia, a été condamné à 20 mois de prison, tandis que Chea Kunthin, membre du groupe militant khmer Thavarak, a écopé de 18 mois. Tous deux ont également été condamnés à une amende de 4 millions de riels chacun (environ 815 euros). Alejandro Gonzalez-Davidson a été expulsé du Cambodge en 2015 et n’a toujours pas été autorisé à y revenir depuis.

Mother Nature Cambodia est un groupe militant de premier plan qui a remporté plusieurs grandes victoires environnementales. S’appuyant à la fois sur la mobilisation des habitants, l’action directe et la sensibilisation de la population, en 2015, ils ont convaincu les autorités cambodgiennes de renoncer à leur projet de construction d’un grand barrage hydroélectrique dans la vallée d’Areng, projet qui menaçait gravement les populations indigènes locales.

En 2016, ils ont dénoncé la destruction généralisée de l’environnement et les violations des droits humains liées à l’extraction et à l’exportation de sable depuis les zones côtières du Cambodge et obtenu une autre grande victoire : l’interdiction totale d’exporter du sable côtier annoncée par le gouvernement cambodgien.

Les militants de Mother Nature Cambodia ont dû faire face à une longue liste d’actes de répression ces dernières années, beaucoup étant arbitrairement poursuivis et incarcérés. Plusieurs ont été emprisonnés pour « incitation », une accusation pénale infondée. Le groupe est accusé de « semer le chaos dans la société » et est qualifié d’« illégal » par le ministère de l’Intérieur cambodgien, au motif qu’il n’est pas enregistré au titre de la tristement célèbre Loi sur les ONG.

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