
Idris Khattak
Idris Khattak a passé des années à enquêter sur les disparitions forcées au Pakistan. Avant d’en être victime à son tour.
Talia a dû remuer ciel et terre pour savoir si son père était vivant : elle n’a aucun contact avec Idris Khattak depuis qu’il a été enlevé sur la route, au nord du Pakistan, en novembre 2019. Ce n’est que sept mois plus tard que le renseignement militaire a daigné admettre que ce défenseur des droits humains de 57 ans se trouvait entre ses mains.
Cruel retournement de situation pour lui qui a consacré de nombreuses années à documenter les disparitions forcées dans le pays, notamment pour Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits humains. Où est-il détenu ? Que lui reproche-t-on ? Comment se porte-t-il, lui qui est diabétique et particulièrement vulnérable à la Covid-19 ? Autant de questions qui restent sans réponse. Tout ce que savent ses proches, c’est qu’Idris Khattak est soupçonné d’avoir enfreint la loi sur les secrets d’État. S’il est jugé, ce sera par un tribunal militaire, dans le plus grand secret. Il risque une longue réclusion, voire la peine de mort.
Les enlèvements de ce genre se multiplient au Pakistan depuis la fin des années 1990, dans l’impunité la plus totale. Une façon de réduire au silence de nombreux opposants, journalistes, défenseurs des droits humains et autres voix critiques. D’après les chiffres officiels, des milliers de personnes sont actuellement portées disparues. Autant de familles pour qui la vie s’arrête, parfois pendant des années.
Quant à Talia, malgré les mises en garde, elle n’a pas l’intention de baisser les bras : « Nous méritons des réponses, et papa mérite d’être protégé par la loi. »
Liberté pour Idris Khattak
Nous nous sommes déjà mobilisés cette année pour dénoncer la disparition d’Idris. Grâce à vous, la police a fini par avouer en juin 2020 qu’elle le retenait. Aujourd’hui, demandez aux autorités pakistanaises le libérer immédiatement !