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©Ness Kerton/AFP/Getty Images

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Papouasie-Nouvelle-Guinée : tout ce qu'il faut savoir sur les droits humains

Chaque année, nous publions notre Rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Un an d’enquête, 156 pays analysés. Voici ce qu’il faut savoir sur les droits humains en Papouasie-Nouvelle-Guinée en 2022.

Les violences liées aux élections nationales ont fait des dizaines de morts. Des journalistes ont été licenciés et ont fait l’objet de nouvelles restrictions, ce qui a entravé la liberté des médias. Des lois visant à renforcer les protections contre les violences sexuelles et fondées sur le genre ont été adoptées, mais de forts taux de violences contre les femmes et les filles ont continué d’être enregistrés, notamment à la suite d’accusations de sorcellerie. L’accès à des soins de santé adéquats est resté fortement limité. La peine de mort a été abolie.

CONTEXTE

Le Parlement a adopté en février des modifications à la loi sur le changement climatique (et sa gestion) qui avaient été proposées en 2021. Ce texte visait à déclarer l’urgence climatique, à améliorer l’accès aux fonds d’adaptation au changement climatique et à mettre à jour les plans nationaux pour qu’ils soient conformes aux engagements de l’Accord de Paris.

Le premier Sommet national sur le changement climatique a rassemblé en octobre les pouvoirs publics, le monde des affaires et des organisations de la société civile, en vue de réaffirmer les priorités en matière d’adaptation au changement climatique et de son atténuation.

En août, des violences de grande ampleur ont éclaté dans le contexte des élections législatives, entraînant le déplacement d’environ 90 000 personnes. Des écoles et d’autres établissements publics ont en outre été endommagés, voire détruits.

DROIT À LA VIE

Les violences liées aux élections, alimentées par des tensions intercommunautaires, ont causé la mort d’environ 50 personnes entre mai et août.

En juillet, une femme de 22 ans a été abattue par les forces de police dans un bureau de vote de la capitale, Port Moresby. La police a déclaré qu’une enquête était ouverte, mais personne n’avait été inculpé à la fin de l’année.

LIBERTÉ D’EXPRESSION

En février, la chaîne nationale EMTV a licencié l’ensemble de sa salle de rédaction, soit 24 employé·e·s, car ils avaient manifesté contre la suspension de la responsable des actualités de la chaîne. Sincha Dimara a été suspendue puis licenciée à la suite de reportages dans lesquels elle critiquait les enquêtes de la police visant un homme 
d’affaires australien accusé de possession d’armes à feu et d’autres activités illégales.

Le 31 août, le bureau du Premier ministre a publié des annonces dans deux quotidiens pour déclarer que le Premier ministre n’accepterait plus de sollicitations directes des médias et pour imposer aux journalistes de transmettre leurs questions par écrit. Le mois suivant, des procédures plus strictes ont été annoncées concernant les demandes de visa des journalistes étrangers.

DROITS DES FEMMES ET VIOLENCES FONDÉES SUR LE GENRE

Le Parlement a adopté en janvier des modifications à la Loi relative à la protection de la famille, qui comportaient notamment des définitions plus larges pour les faits d’agression, de maltraitance psychologique, d’agression sexuelle et de violences familiales aggravées. Le nouveau texte supprimait également les frais judiciaires pour les demandes d’ordonnances de protection. Cependant, les discriminations à l’encontre des femmes et les violences liées au genre demeuraient omniprésentes.

En avril, une commission parlementaire spéciale sur les violences liées au genre, créée en 2020, a publié son rapport final. Dans ses conclusions, la commission a notamment souligné l’insuffisance des ressources allouées aux services de protection dédiés aux femmes, dont les services relatifs aux soins de santé, à la police, à l’accompagnement psychologique, aux refuges et à la justice.

À la fin de l’année, le gouvernement n’avait pris aucune mesure allant dans le sens des recommandations de cette commission, notamment en faveur d’une meilleure représentation des femmes au sein du Parlement. Ainsi, sur les 118 parlementaires élus en août, seules deux étaient des femmes. Les femmes sont également restées fortement sous-représentées dans d’autres domaines de la vie politique et publique.

En janvier, le Parlement a adopté des modifications au Code pénal pour ériger en infraction le fait d’accuser une personne de sorcellerie ou celui de prétendre avoir des pouvoirs surnaturels permettant d’identifier les « sorcières ». Pourtant, des agressions violentes visant principalement des femmes et des filles à la suite d’accusations de sorcellerie ont continué d’être signalées.

En juillet, dans la province d’Enga, environ 12 femmes (dont une enceinte) ont été agressées sexuellement et brûlées par des membres de la population locale après avoir été accusées de sorcellerie. Quatre de ces femmes sont mortes et d’autres ont été gravement blessées.

DROITS DES PERSONNES RÉFUGIÉES OU MIGRANTES

Malgré la fin de l’accord sur le traitement délocalisé des demandes d’asile entre les gouvernements de la Papouasie-Nouvelle- Guinée et de l’Australie en 2021, environ 100 personnes réfugiées ou demandeuses d’asile demeuraient en Papouasie-Nouvelle- Guinée. Le gouvernement australien a continué de verser des fonds à la Papouasie- Nouvelle-Guinée tout en affirmant n’avoir aucune responsabilité vis-à-vis des personnes restées sur place.

DROIT À LA SANTÉ

À la fin de l’année, seuls 5 % de la population environ étaient complètement vaccinés contre le COVID-19. Des centres de soins, notamment dans des régions rurales, ont été fortement endommagés par les violences électorales et les affrontements interethniques, et certains ont dû fermer.

PEINE DE MORT

Les modifications apportées au Code pénal pour abolir la peine de mort sont entrées en vigueur en avril.

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